Le mouvement Génération précaire lutte pour faire inscrire les stages dans le code du travail. Après deux mois de lutte contre le contrat première embauche (CPE), les stagiaires espèrent se faire entendre. Cette crise a mis l’accent sur le CPE, contre lequel nous avons manifesté, mais les médias ont masqué les autres problèmes portés par la loi sur l’égalité des chances (LEC), comme l’apprentissage à 14 ans et la question des stages. Villepin a voulu, par des effets d’annonce, faire croire qu’il avait entendu les stagiaires qui protestaient. Mais il a surtout entendu le Medef, qui était opposé à la reconnaissance des stages dans le code du travail ! Le problème des abus de stages n’est donc pas réglé. C’est pourquoi, jeudi 13 avril, nous avons déposé à Matignon les 15 000 signatures de notre pétition.
Nous avons obtenu, par la mobilisation, une obligation de rémunération des stages d’une durée supérieure à trois mois. Mais la « gratification » de 360 euros/mois, qui sera certainement mise en place par décret, est très insuffisante ! De plus, nous rejetons la charte proposée par le gouvernement, parce que non contraignante. Le mouvement de la jeunesse a su gagner le retrait du CPE, il faut donc aller plus loin pour combattre la précarité dans son ensemble et, notamment, sur la question des stages. Dans ce combat contre la précarité, Génération précaire s’engage dans la journée européenne du MayDay, le 1er Mai, aux côtés du CIP-IDF, AC !, HNS, SUD-culture, Act-up, Vamos !, le 9e collectif de sans-papiers...
En France, sur les 800 000 stages créés chaque année, 100 000 sont des emplois dissimulés. Les stagiaires sont une main-d’œuvre gratuite et jetable, puisqu’ils n’ont aucun contrat de travail (pas de salaire, pas le droit de se syndiquer, pas de cotisation pour la retraite et l’assurance chômage). Le livre Sois stage et tais-toi !, sorti le 13 avril, est un témoignage des milliers de stagiaires sans voix. Il permet d’analyser la situation et de proposer des solutions à cette exploitation scandaleuse.
Correspondant
• Site Internet : http://www.generation-precaire.org