Nathalie Arthaud (LO) : J’ai 39 ans, j’enseigne dans un lycée dans la région lyonnaise et j’habite Vaulx-en-Velin, ville dont je suis conseillère municipale. Je suis porte-parole des listes de Lutte ouvrière pour ces élections européennes et je suis tête de liste dans le Sud-Est, ce qui fait que je partage ma semaine entre Paris et Lyon.
Pourquoi vous présentez-vous aux européennes ?
Nous sommes pour une Europe des peuples, pour une Europe débarrassée de la dictature des financiers. Ce sont parfois les mêmes groupes industriels comme Peugeot Citroën, Continental, Valeo, Arcelor qui ferment des usines en France, au Luxembourg, en Allemagne et dans les pays de l’Est. Ils font ainsi basculer la vie de familles entières, ils plongent des régions entières dans le chômage et la misère. Tant que leur pouvoir absolu s’imposera, aucune Europe sociale ne sera possible. Et s’il y a une chose qui unifie aujourd’hui toute l’Europe, ce sont les licenciements, l’explosion du chômage. Il faut que les populations, que les travailleurs imposent un contrôle sur ces puissances capitalistes, qu’ils imposent un contrôle sur leurs capitaux, sur leurs projets pour les empêcher de nuire. Et c’est de l’intérêt commun des travailleurs européens qui sont de plus en plus confrontés aux mêmes groupes financiers et industriels !
Est-il plus difficile de faire campagne que pour un autre scrutin ?
Les classes populaires n’attendent rien de ces élections. Les salariés menacés de licenciement, ceux dont les salaires ne permettent pas de boucler les fins de mois, les retraités dont les pensions sont insuffisantes savent que ces élections ne résoudront pas leur problème. L’Europe s’intéresse aux affaires des capitalistes et ce n’est pas pour rien que 6 000 lobbyistes se sont installés en face du Parlement. Mais l’Europe a été incapable ne serait-ce que de faire progresser des droits sociaux élémentaires. Pour refuser que la Turquie entre en Europe, certains disent qu’elle ne répond pas aux exigences de démocratie. Mais qu’ont-ils fait pour qu’au sein même de l’Europe, des pays comme l’Irlande ou la Pologne accordent enfin aux femmes ce droit élémentaire qu’est l’interruption volontaire de grossesse !
Mais ces élections sont l’occasion de dire notre colère contre la domination de ces grandes entreprises, contre la politique du gouvernement qui fait porter le poids de la crise sur les classes populaires. Nous aurons une occasion rêvée d’exprimer nos convictions les 30, 31 mai et 1er juin, lors de notre fête nationale à Prêles, dans le Val d’Oise.
Votre priorité si vous êtes élue ?
Défendre le principe que l’Europe doit donner à tous ses habitants ce qui existe de meilleur en termes de droits sociaux et démocratiques, notamment en matière des droits du travail et des droits des femmes.