Nantes a la particularité d’accueillir près de 500 familles (environ 3 000 personnes) originaires de Redeyef (ville du bassin minier du sud de la Tunisie), qui reçoivent en continu des nouvelles de leurs familles. Alors, dès que la répression s’est abattue sur le mouvement social pacifique tunisien, quelques salariés originaires de Redeyef ont constitué un comité de soutien, dans le but de faire connaître la réalité de la situation à Redeyef.
Pour exprimer leur révolte, le 8 puis le 11 juin, ils ont organisé des rassemblements regroupant entre 100 et 200 personnes devant la préfecture. Dans le même temps, ils ont entamé (par groupes tournants de six à dix personnes) une grève de la faim. Samedi 14 juin, la manifestation a regroupé environ 300 personnes, dont la moitié de Tunisiens, parmi lesquels de nombreux jeunes. Une nouvelle fois, la manifestation s’est achevée devant la préfecture, afin de signifier à l’État français qu’il doit intervenir pour que le pouvoir tunisien arrête ses massacres.
Le comité de soutien réclame la levée de l’état de siège, la libération des prisonniers, la reprise des négociations, le droit au travail et à une vie digne. Mais il souhaite aussi que soient traduits en justice les casseurs (des policiers en civil) qui ont saccagé des petits commerces et créé le maximum de désordres afin de justifier l’intervention de la police et de l’armée. La mobilisation, les actions développées à Nantes montrent la voie. Partout, la solidarité doit s’organiser.