Notre ami Robert Davezies est mort, le 23 décembre dernier. Il avait 84 ans. Prêtre-ouvrier, il fit partie de ces chrétiens qui s’engagèrent totalement dans le soutien aux luttes de libération nationale. C’est ainsi qu’il participa à la création des réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d’Algérie, notamment en compagnie d’Henri Curiel En 1958, il est accusé d’avoir aidé un commando algérien chargé d’assassiner l’ancie gouverneur en Algérie, Jacques Soustelle. L’attentat n’eut pas lieu mais, poursuivi par la DST, Robert Davezies se réfugia en Allemagne, où il participa à la création de Jeune Résistance, une organisation clandestine qui s’occupait du travail de propagande dans l’armée française. Fort de plusieurs centaines de militants, dont plusieurs trotskystes, ce groupe organisait politiquement et concrètement la désertion et l’insoumission de conscrits de l’armée française.
Dans ce cadre, Davezies fut condamné par contumace, en avril 1960, à dix ans de réclusion par le tribunal permanent des forces armées de Paris. Il fut finalement arrêté à Lyon, en janvier 1961. Avec la signature des accords d’Évian, en mars 1962, et la fin de la guerre coloniale, sa peine fut ramenée à trois ans de prison, mais il fut libéré en juillet 1962 pour raisons de santé. Par la suite, on le retrouva au côtés du peuple angolais en lutte contre le colonialisme portugais.
Militant de toutes le causes sociales et syndicales, l’abbé Robert Davezies était d’une simplicité remarquable C’était un ami. Nous ne l’oublierons pas