Malgré les restrictions imposées par le gouvernement en raison de la pandémie, Honk Kong a connu une nouvelle journée mouvementée dimanche 24 mai. Des milliers de manifestants prodémocratie sont sortis dans les rues et, comme on peut le voir dans le tweet ci-dessous, des heurts ont éclaté avec la police, qui a procédé à au moins 120 arrestations et “tiré de multiples grenades lacrymogènes dans le quartier commercial de Causeway Bay”, rapporte le South China Morning Post.
As night falls, police attempt to clear protesters near Times Square in Causeway Bay, taking at least one person away
Video : SCMP/Chris Lau pic.twitter.com/y68uAN1Xd8
— SCMP Hong Kong (@SCMPHongKong) May 24, 2020
Un canon à eau a été utilisé lors d’affrontements qui ont vu “certains manifestants radicaux […] bloquer de nombreuses routes, briser des feux de circulation, allumer des feux et lancer des pavés sur la police”, indique le quotidien hongkongais. “Certains ont également vandalisé des magasins, tandis qu’au moins deux personnes s’opposant aux barrages routiers ont été agressées.”
Pas d’atteinte à l’autonomie ?
Cette journée de protestation a eu lieu “quelques heures seulement” après que le vice-Premier ministre chinois Han Zheng, principal dirigeant de Pékin en charge de Hong Kong, a déclaré à l’Assemblée nationale du peuple (ANP) – le Parlement chinois – que “la détermination de Pékin à faire adopter la loi sur la sécurité nationale ne devait pas être sous-estimée”, souligne le South China Morning Post.
Jeudi 21 mai, l’ANP a ouvert sa session annuelle en annonçant sa volonté d’imposer à la Région administrative spéciale de Hong Kong une loi sur la sécurité nationale, sans passer par les législateurs hongkongais. Une résolution en ce sens pourrait “être adoptée le 28 mai”, rappelle le quotidien.
Selon le South China Morning Post, la manifestation de dimanche a également été organisée “pour protester contre un projet de loi qui criminaliserait les atteintes à l’hymne national chinois à Hong Kong”. Un projet de loi qui prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison.
Lors de la session en cours de l’ANP à Pékin, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a “cherché à apaiser les inquiétudes concernant la nouvelle loi” sur la sécurité nationale, en déclarant “qu’elle ne porterait pas atteinte à l’autonomie ou aux libertés de la ville”, rapporte le quotidien.
Mais il faudra plus pour rassurer le camp prodémocratie à Hong Kong. Un lycéen de 15 ans qui participait à la manifestation a ainsi déclaré au South China Morning Post qu’il avait songé à quitter la ville quand il a entendu parler de la loi sur la sécurité nationale :
“Mon désir d’émigrer s’est accru. Mais ensuite, j’ai vu combien de personnes disaient sur les réseaux sociaux que nous devions sortir dans les rues pour combattre cette loi, alors j’ai décidé que je devais rester et me battre.”
South China Morning Post
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