Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu de grands bouleversements politiques et sociaux depuis la fin de l’année 2010, avec le début de la révolution tunisienne et des soulèvements populaires dans plusieurs pays de la région. Ces événements ont eu un impact international profond, inspirant celles et ceux qui luttent dans le monde entier pour une « démocratie réelle » et contre un ordre social injuste.
Près de trois ans plus tard, les médias occidentaux ne cessent de réitérer le même credo : le rêve a fait place au cauchemar. Après le « printemps arabe », voici l’« hiver islamiste ». Qu’ils soient enchantés par l’orientalisme ou dramatisés par l’islamophobie, ces qualificatifs simplistes sont pourtant rejetés par les acteurs·trices des processus en cours ? ; en effet, ils sont loin de saisir la dynamique et les enjeux de mouvements sociaux qui n’ont pas dit leur dernier mot.
Les récents évènements en Egypte, en Tunisie et en Syrie ont poussé les commentateurs à évoquer des oppositions simplistes entre modernistes et traditionnalistes, libéraux et conservateurs, laïcs et islamistes… Pourtant, ces lectures réductrices ne permettent pas de comprendre les raisons des mobilisations et des processus révolutionnaires qui secouent toute la région et conduisent à en dissimuler les enjeux de classe : misère, sous-emploi, répression des luttes sociales…
solidaritéS défend les acteurs et actrices d’une voie indépendante de gauche, qui renvoie dos à dos le libéralisme et l’islam politique, promoteurs tous les deux d’un programme économique, social et politique régressif, soumis aux injonctions du FMI et des grandes puissances impérialistes. Celle voie de gauche s’emploie aujourd’hui à regrouper les forces politiques et sociales qui défendent la réalisation des objectifs des révolutions populaires : libertés démocratiques et justice sociale.
solidaritéS (Suisse)