Le front populaire a appelé, dimanche 24 mars, les autorités à suspendre pour trois ans le remboursement des dettes extérieures de la Tunisie à l’instar de la décision prise dans des pays comme l’Argentine, l’Islande ou l’Equateur.
« Nous demandons la suspension du remboursement et une audit des dettes extérieures pour déterminer les parties qui ont bénéficié des crédits. Le peuple tunisien a grand besoin aujourd’hui de ces fonds pour lutter contre le chômage et la cherté de la vie », a déclaré le porte-parole du front populaire Hammam Hammami lors d’un rassemblement organisé dimanche au palais des congrès .
Plusieurs partis de gauche de Tunisie, des pays arabes, d’Europe et d’Amérique du sud ont assisté à cette manifestation. « L’endettement de la Tunisie a augmenté de 20% durant les deux dernières années », a affirmé M.Hammami, indiquant que le service de la dette a atteint cette année 4280 MD alors que l’enveloppe réservée au développement s’élève à 5300 MD.
« Les grandes forces financières dans le monde proposent des crédits pour aider les peuples mais aussi pour contrôler leur destin », a dit Hammami qui cite que la Tunisie s’est endettée durant les 25 dernières années de 41 milliards de dinars et qu’elle en a remboursé à ce jour 48 milliards de dinars.
La Tunisie s’est trouvée, a-t-il dit, obligé de s’endetter encore plus pour pouvoir rembourser ses dettes avec d’importants taux d’intérêt, a-t-il expliqué, affirmant que ces efforts ont été déployés aux dépens du développement et de l’amélioration de la situation économique.
Rappelons qu’une campagne internationale avait été lancée à la suite de la chute des régimes de Ben Ali et de Hosni Moubarek en Egypte pour la suspension immédiate du remboursement et l’audit de la dette en s’appuyant sur la résolution du Parlement européen en date du 10 mai 2012 qui juge « odieuse la dette publique extérieure des pays d’Afrique du nord et du Proche- Orient ».
Béchir Lakani