L’enlèvement de sept ressortissant.e.s français.e.s, dont quatre enfants, dans le nord du Cameroun près de la frontière nigériane met sur le devant de la scène française le groupe Boko Haram. En effet, cet acte odieux s’est passé à 200 km de Maiduguri, fief de la secte islamiste.
Même si les ravisseurs s’en revendiquent, rien n’indique de façon sûre que le rapt de cette famille a été effectué par des groupes islamistes. Au Nigeria, « l’industrie » de l’enlèvement et des rançons s’est largement développée, révélateur d’un pays qui s’enfonce dans le délabrement.
Si le Nigeria est le premier exportateur africain de pétrole, la situation est une des plus catastrophique. La répartition des richesses est totalement inégalitaire, entraînant une frustration d’une jeunesse minée par le chômage. C’est sur ce terreau que Boko Haram, en langue haoussa « l’éducation occidentale est interdite », créé au début des années 2000, s’est développé. Au départ islamiste fondamentaliste, la répression qui s’est abattu sur l’organisation – en 2009, des centaines de morts et l’assassinat de son leader Mohamed Yusuf – a contribué à sa radicalisation.
Depuis, cette secte qui se fixe comme objectif l’instauration de la charia dans le pays, n’hésite pas à fomenter des attentats sanglants contre les chrétiens, entraînant une répression aveugle de l’armée nigériane. Ainsi, une spirale de violence déborde les frontières du pays, des militants de Boko Haram renforçant les effectifs djihadistes du Nord-Mali.
Pour les analystes financiers occidentaux, le continent africain fait bonne figure, puisque sa croissance est prévue autour de 5 % pour 2013. Mais ces chiffres cachent mal le dénuement de centaines de millions d’Africains dont, faute de perspectives, certains se réfugient dans les sectes religieuses.
Paul Martial