Jean nous a quittés le 28 mars 2006, journée de mobilisation sociale historique. On peut y voir un signe : un hommage à la continuité de nos luttes, dont Jean était une figure emblématique. Né en 1934, à l’époque du colonialisme français en Algérie, il commence à travailler à 14 ans et devient sympathisant actif du PCF algérien. À 18 ans, en 1952, il quitte cette Algérie pré-insurrectionnelle et part faire son service national en métropole, où il restera pour travailler dans le bâtiment. Dès 1954, il adhère à la CGT et rejoint le PCF.
De 1964 à 1979, Jean est secrétaire de l’union départementale de la fédération construction de Seine-Saint-Denis. Il représente la CGT au congrès d’Épinay du PS en juin 1971. De 1979 à 1991, il collabore au secteur droit et liberté au siège de la CGT, qu’il quittera douloureusement. En 1992, il quitte le PCF, sur des divergences profondes. Il partira en retraite dans le sud du Lubéron, accompagné de cette désillusion. Ce n’est qu’en 2000 qu’il reprend goût à ce qui l’avait porté pendant tant d’années, cette rage de combattre une société injuste. Il soutient activement les postiers de Pertuis qui luttent pour obtenir les 35 heures sans diminution de salaire et sans flexibilisation des horaires. Puis, en 2002, Jean rejoint la LCR. Dès lors, il est à la pointe de toutes les batailles, aidant à la réorganisation de l’union locale CGT de Pertuis et construisant, dans les luttes, la LCR Pertuis.
Jean laisse, dans nos cœurs et dans cette vallée, l’esprit d’un combattant pugnace, voulant partager son expérience. Résistant acharné, il a tenté de l’être devant cette maladie mais, épuisé, il nous a quittés en plein mouvement social, auquel il n’a pu que participer de loin, en nous aidant à nous organiser. Merci Jean.