Je suis candidat sur la liste du Front des Gauches [1], au bout d’années d’efforts collectifs, ils pourraient ensemble changer la situation politique. La campagne électorale est un moment important et au-delà de celle-ci, il faudra faire tout notre possible pour consolider la capacité d’agir en commun.
L’interconnexion des crises du capitalisme rendent nécessaires des alternatives anticapitalistes, antiracistes, féministes, internationalistes, écologiques et socialistes.
Karl Marx avait raison en affirmant que l’émancipation des opprimés sera l’œuvre des opprimés eux-mêmes. Le capitalisme ne s’effondrera pas de lui-même, il faut l’action consciente et démocratique des peuples pour le remplacer par le socialisme.
Qui suis-je ?
Né en 1954, j’ai vécu jusqu’à l’âge de 17 ans à Retinne (près de Liège), un village de mineurs de charbon où mes parents étaient instituteurs. Dans ce village de 2500 habitants, il y avait plus de 30 nationalités différentes. Dans ma classe d’école primaire, j’étais le seul Belge et j’ai énormément apprécié l’apport des différentes cultures. Cela m’a vacciné contre toute forme de racisme. La diversité est suprêmement importante.
A 14 ans, en 1968, j’ai contribué à lancer un comité de lutte lycéen à l’Athénée de Chênée qui s’est étendu à plusieurs établissements. C’est le début de toute une série de combats. En 1970, j’ai adhéré à la IVe Internationale pour deux raisons : l’action de ses militants dans les luttes ouvrières et sa capacité à proposer une stratégie révolutionnaire mondiale en pratiquant un marxisme critique. J’ai enseigné durant 20 ans dans l’enseignement secondaire technique et professionnel de la Ville de Liège et j’ai exercé différentes responsabilités syndicales à la CGSP-secteur enseignement (qui fait partie du syndicat FGTB auquel j’ai adhéré en 1967 à l’âge de 13 ans [2]). J’ai également donné pendant 4 ans (1980-1984) des cours d’économie marxiste et de doctrine syndicale à la Fondation André Renard, l’école de formation syndicale de la FGTB Liège-Huy-Waremme.
Entre 1975 et 1994, j’ai participé très activement à de nombreuses actions syndicales menées tant par les enseignants que par l’ensemble des travailleurs. Les années 1980 ont été marquées par de nombreuses grèves, soit pour améliorer les services publics (dont l’enseignement public), soit pour obtenir des réformes de structures anticapitalistes (vocable en vogue à la FGTB entre 1956 et la fin des années 1980), soit pour résister à l’offensive néolibérale qui a commencé en 1982, aux privatisations et aux fermetures d’entreprises (notamment dans la métallurgie, la sidérurgie, la pétrochimie,…). J’ai été particulièrement actif dans les grèves et les autres actions que les travailleurs de la Ville de Liège (dont je faisais partie en tant qu’enseignant à la Ville de Liège) accablés par le fardeau de la dette publique ont menées au cours des années 1980.
La solidarité internationale est devenue de plus en plus présente dans mes activités et mes réflexions : la solidarité avec les grèves des travailleurs polonais, des mineurs britanniques (1984-1985), l’appui aux expériences révolutionnaires comme au Nicaragua entre 1979 et 1989 en contribuant à l’organisation de brigades de travail volontaire pour aider les paysans de ce pays, celles des étudiants chinois en 1989, l’opposition au blocus imposé à Cuba par le gouvernement des Etats-Unis, le soutien à la lutte du peuple palestinien et bien d’autres luttes aux quatre coins de la planète. En 1990, j’ai contribué à la création du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) dont je suis devenu président. Ce comité est devenu depuis un réseau international qui est implanté dans 29 pays sur 4 continents et dont le secrétariat international est basé à Liège (voir son site www.cadtm.org). J’ai également participé à la création d’ATTAC ainsi qu’à celle du Forum social mondial et de son conseil international. En 2010, a eu lieu en Belgique le 16e congrès mondial de la Quatrième internationale [3] et j’ai été réélu à son Comité international.
En 2007-2008, le gouvernement équatorien (pays latino-américain de 13 millions d’habitants qui a un territoire 10 fois plus grand que la Belgique) m’a demandé de l’aider à auditer la dette publique afin de réduire radicalement celle-ci (ce qui a réussi en 2009). J’ai conseillé ce gouvernement sur la mise en place d’une Banque du Sud qui aujourd’hui regroupe sept pays (dont le Brésil, le Venezuela et l’Argentine) et devrait commencer ses activités en 2012. Fernando Lugo, le nouveau président paraguayen, m’a également demandé de le conseiller en matière de dette, de même que le ministre de la planification du Venezuela. J’ai rendu ces services à ces gouvernements de manière bénévole afin de contribuer en pratique aux changements, sans chercher à en profiter financièrement. Cela m’a permis également de garder une totale indépendance à l’égard des autorités de ces pays.
Tout au long de ma vie, je n’ai cessé d’étudier et d’enseigner. Je suis devenu enseignant dans l’enseignement secondaire technique et professionnelle en 1975, j’ai obtenu une maîtrise de sciences politiques à l’université de Paris VIII en 1997 et le titre de docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII en 2004. L’étude ne se limite pas à bouquiner et à écrire, elle consiste à acquérir des expériences de terrain à différents endroits de la planète ainsi qu’à apprendre de la pratique et de la pensée des « autres ».
Depuis une quinzaine d’années, j’ai écrit, seul ou à quatre mains, une dizaine de livres qui donnent des clés pour comprendre la situation internationale et le système dans lequel nous vivons [4]. Deux de ces livres, « La Finance contre les Peuples » et « 60 Questions sur la dette, le FMI et la Banque mondiale », ont été traduits en plus de dix langues différentes. Les autres ont été traduits dans au moins 3 langues étrangères.
Je suis préretraité depuis 2009 et je reste pleinement actif sur différents terrains.
Eric Toussaint