Il y a quatre ans, les États-Unis transféraient leurs premiers prisonniers de la « guerre contre le terrorisme », cagoulés et enchaînés, vers le centre de détention de Guantánamo, sur leur base navale à Cuba.
Alors que cet établissement entre dans sa cinquième année de fonctionnement, environ 500 personnes venant de 35 pays y sont toujours détenues sans inculpation ni jugement, privées des droits reconnus par le droit international. De plus en plus d’informations font état de tortures et de mauvais traitements contre les détenus du camp.
Dans les faits, les prisonniers restent dans une situation de non-droit : beaucoup ne sont pas autorisés à comparaître devant un tribunal, à consulter un avocat ou à voir leur famille. Un bon nombre sont confinés dans de petites cellules, parfois vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et n’ont droit qu’à un minimum d’exercice. Les détenus sont souvent placés à l’isolement, quelquefois pendant des mois, à titre de sanction pour avoir enfreint les règles strictes du camp. Plusieurs ont tenté de mettre fin à leurs jours. Récemment, Bahraini Jumah al Dossari a fait une nouvelle tentative de suicide, la dixième apparemment. D’autres prisonniers désespérés ont fait une grève de la faim et ne sont restés en vie, parfois contre leur gré, que parce qu’ils ont été nourris de force dans le cadre de procédures douloureuses.
Les conditions de détention très dures, les allégations de torture et de mauvais traitements, les détentions injustifiées à Guantánamo pendant quatre ans, toutes ces violations des droits humains sont alarmantes et le projet des États-Unis de faire juger les détenus par des commissions militaires ne fera qu’aggraver l’injustice. Ces commissions ne sont pas indépendantes et admettent les déclarations extorquées sous la torture ou la contrainte, ainsi que les preuves par ouï-dire.
Les détenus de Guantánamo doivent être libérés, à moins qu’ils ne soient inculpés
Passez à l’action !
Veuillez écrire au président des États-Unis, George W. Bush, pour lui demander de fermer le centre de détention de Guantánamo et de veiller à ce que les prisonniers soient libérés s’ils ne sont pas inculpés et jugés conformément aux normes internationales.