PARIS, 10 jan 2009 (AFP) - Des dizaines de milliers de personnes, de 30.000
à 100.000 pour le seul cortège parisien, ont défilé samedi dans les grandes
villes françaises pour dire « halte au massacre » des Palestiniens de Gaza alors
que l’offensive de l’armée israélienne entre dans sa troisième semaine.
Les manifestations ont réuni à Paris de 30.000, selon la police, à 100.000
personnes, selon les organisateurs, de 8 à 20.000 à Lyon, de 5 à 20.000 à
Marseille, environ 10.000 à Lille, de 6 à 7.000 à Nantes, de 2.500 à 6.000 à
Nice, de 1.800 à 8.000 à Bordeaux, de 1.600 à 4.000 à Toulouse, 3.500 à
Grenoble, entre 2.500 et 3.000 à Mulhouse, 2.800 à Clermont-Ferrand.
D’autres manifestations ont eu lieu à Strasbourg, Colmar, Besançon,
Lorient, Saint-Brieuc, Caen, La Roche-sur-Yon, Laval, Albi, Auch, Agen,
Angoulème, Pau, Roanne, Le Creusot ou encore Evry, partout à l’appel d’un
Collectif national pour une Paix juste et durable entre Palestiniens et
Israéliens, qui regroupe associations, syndicats et partis de gauche.
Peu d’incidents ont été dénombrés : les vitrines d’un McDonald de Nice ont
été brisées. A Paris, des bouteilles ont été lancées contre les forces de
l’ordre présentes en masse (3.800 selon la Préfecture de police) pour éviter
les débordements constatés le 3 janvier à la fin d’une précédente
manifestation.
Partout, les mêmes mots d’ordre : « Halte au massacre », « Israël assassin »,
« Nous sommes tous des Palestiniens ».
Beaucoup de keffieh, de drapeaux palestiniens ou d’images d’enfants de Gaza
étaient portés par les manifestants venus, à l’instar de Mina, 28 ans, venue à
Paris exprimer « sa colère et son ras-le-bol contre un génocide ».
A Toulouse, des poupons tachés de sang étaient brandis à bout de bras pour
symboliser les enfants tués à Gaza, 235 sur les plus de 800 morts depuis le
début de l’offensive israélienne.
A Hérouville-Saint-Clair, dans la banlieue de Caen, une vingtaine de photos
de bombardements et d’enfants palestiniens blessés ont été exposées afin de
dénoncer la « chape de plomb » qui entoure la situation à Gaza, selon Hassan
Safoui, président de l’association islamique et culturelle du Calvados.
De nombreuses personnalités de gauche figuraient dans le cortège parisien,
au côté de la déléguée de Palestine en France Hind Koury, qui a dénoncé "un
massacre de plus« et exigé »que l’Onu impose des sanctions au gouvernement d’Israël".
Il s’agit de "montrer du doigt l’hypocrisie de la communauté internationale
qui vote des tonnes de résolutions qu’elle n’applique jamais" et d’affirmer
aussi que "la position de la population française ne peut pas se résumer à
celle de Nicolas Sarkozy", a déclaré le porte-parole de la LCR Olivier
Besancenot.
"Il faut que l’agression contre le peuple palestinien cesse, je pense que
le gouvernement d’Israël commet une immense faute contre l’image d’Israël et les droits humains. Toutes les bornes ont été franchies", a fait valoir
Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche.
« L’urgence » selon la numéro un communiste Marie-George Buffet est que
"l’Union européenne saisisse l’assemblée générale de l’Onu pour mettre en
place une force de protection internationale pour que cesse la guerre et que
reprenne un processus de dialogue politique".
Mouloud Aounit, du MRAP, a lui aussi dénoncé "l’inefficacité et la lâcheté
de la communauté internationale, incapable de faire arrêter le massacre".