Le 25 septembre 2007, l’Union européenne avait prévenu qu’elle renforcerait sa politique de sanctions à l’encontre du régime birman si celui-ci faisait usage de la violence à l’encontre des manifestations pacifiques ayant lieu dans le pays. L’UE avait ainsi indiqué qu’elle « n’hésiterait pas » à renforcer sa politique.
L’Europe tiendra-t-elle parole ?
Après plusieurs semaines de discussions et, alors que la décision concernant un renforcement de la position commune européenne sur la Birmanie doit être prise le lundi 15 octobre, il est à craindre que certains Etats reviennent sur cet engagement.
Le mouvement démocratique birman appelle depuis de nombreuses années à des sanctions économiques ciblées, visant les généraux sans affecter la population.
Faute de position unanime entre les Etats membres, la politique commune européenne sur la Birmanie a toujours été d’une grande faiblesse du point de vue des sanctions économiques.
Des secteurs stratégiques comme le gaz ou le bois ont toujours été épargnés par la position commune alors qu’il est, par exemple, interdit aux européens d’investir dans les entreprises birmanes produisant du jus d’ananas.
Bien que des analystes aient par le passé estimé qu’une politique de sanctions économiques envers le régime birman serait dénuée d’efficacité - voire que les généraux se moquaient de toute forme de pression extérieure, ce point de vue est rejeté par la Ligue Nationale pour la Démocratie, parti de Madame Aung San Suu Kyi. Les conditions imposées par la junte à l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, à savoir la renonciation au soutien des sanctions internationales, témoigne de l’attention portée par le régime à de telles mesures.
« La communauté internationale dans son ensemble et, l’Union européenne en particulier, ont toujours manqué de fermeté dans leur approche du problème birman », déclare Frédéric
Debomy, Coordinateur de l’association Info Birmanie. « Au vu des événements récents, il sera difficile aux pays membres de l’Union européenne de prétendre soutenir la population birmane sans accroître la pression sur le régime et tenter de priver celui-ci d’une partie de ses revenus. »