Plus de 76 palestiniens morts à Gaza en 24h, et parmi eux des civils, des enfants, victimes des frappes aériennes israéliennes, des tirs de chars.
Le gouvernement israélien, après avoir mis en place une stratégie d’asphyxie de la bande de Gaza, a choisi l’option militaire. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, ancien premier ministre travailliste, et l’actuel premier ministre Ehud Olmert annoncent une poursuite et une amplification de l’offensive militaire. Sinistre politique qui annonce encore davantage de victimes parmi la population civile.
Comme d’habitude, la communauté internationale réagit mollement et se borne à demander au gouvernement israélien de modérer l’ampleur de son offensive militaire.
Il faut arrêter le massacre des palestiniens de la bande de Gaza. C’est pourquoi, la LCR soutient le rassemblement appelé par le CCIPP, le GUPS et d’autres associations :
le 2 mars, à 16h, Place de l’Opéra
et appelle à y participer massivement.
Communiqué de la LCR
2 mars 2008
Solidarité avec Gaza
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement israélien annonçait son intention de mener une offensive d’ampleur contre la Bande de Gaza, le vice-ministre israélien de la Défense, le travailliste Matan Vilnai promettant même la « Shoah » aux Palestiniens… Une fois de plus, l’armée israélienne a démontré l’étendue de sa barbarie. L’opération « Hiver chaud », conduite à Gaza, s’est soldée par le triste bilan de 116 Palestiniens assassinés, soit les journées les plus meurtrières depuis la guerre de juin 1967.
La Bande de Gaza, coupée du monde depuis près de trois ans, soumise à un blocus meurtrier, victime d’incursions et de bombardements, continue de résister. Il y a quelques semaines, des centaines de milliers de Gazaouis, profitant des brèches ouvertes dans le mur à la frontière égyptienne pour aller acheter des produits de première nécessité, révélaient l’étendue de la catastrophe économique et sociale. Mais ils montraient aussi leur courage, leur détermination et, en ne demeurant pas en Égypte, leur refus, d’abandonner leurs terres.
Cette détermination est un défi à Israël. Les tirs de roquettes, qui ont fait deux fois moins de victimes (une quinzaine d’Israéliens) depuis septembre 2 000 que l’armée dans la seule matinée du 1er mars, ne sont qu’un prétexte. Pour Israël, il s’agit d’écraser toute résistance et, au-delà, tout esprit de résistance, tout en affirmant hypocritement vouloir « négocier ». L’objectif est, en fait, d’imposer par la force le fait colonial et la négation des droits élémentaires des Palestiniens, au premier rang desquels le droit à l’autodétermination et le droit au retour des réfugiés.
Malgré la fin de l’incursion terrestre, nul doute que de nouveaux massacres seront perpétrés dans les semaines à venir, à Gaza comme en Cisjordanie, où la population, victime elle aussi de la politique criminelle israélienne, s’est mobilisée en solidarité avec les Gazaouis. Il y a donc urgence à se mobiliser. Le défi qui nous incombe, en affichant notre solidarité avec cette population écrasée mais toujours rebelle, et en imposant à notre gouvernement la rupture de tout lien avec Israël, est de rompre définitivement la tragique solitude du peuple palestinien.
Julien Salingue
Editorial de Rouge
* Paru dans Rouge n° 2242, 06/03/2008.
SALON DU LIVRE : À propos d’un boycott
Avec Israël comme invité d’honneur, l’édition 2008 du Salon du livre, qui a ouvert ses portes, le vendredi 14 mars, au Parc des expositions de Versailles à Paris, avait été inaugurée, la veille, par Shimon Peres. Afin de protester contre la politique israélienne au Proche-Orient, dont les massacres à Gaza ne sont que le dernier épisode en date, et de contester la non-invitation d’écrivains palestiniens, un certain nombre de pays, d’éditeurs, d’écrivains, d’intellectuels et de personnalités, ont décidé de boycotter l’événement. Ainsi, nos camarades Michel Warschawski et Alain Krivine, qui a envoyé la lettre suivante aux organisateurs :
« Je vous avais donné mon accord pour participer au débat sur Mai 68 organisé le 19 mars, sans connaître exactement le cadre d’organisation de ce Salon du livre. Or, il apparaît aujourd’hui que cette initiative culturelle est l’objet d’une récupération politique aussi bien des autorités françaises que de l’État d’Israël. Ce mélange des genres, accepté par les écrivains israéliens, et parrainé par le président d’Israël en personne, a abouti à la non-invitation des écrivains palestiniens. Dans ces conditions, il m’est impossible de cautionner, sous quelque forme que ce soit, une initiative visant à apporter un soutien à un État qui se livre aujourd’hui à une guerre intolérable contre le peuple palestinien, dont je suis solidaire.
« Je suis navré de ce contretemps dont ni vous ni moi ne sommes responsables.
« Alain Krivine »
* Paru dans Rouge n° 2244, 20/03/2008.