Jeudi 13 décembre, le dit « minitraité » devait être signé à Lisbonne, après l’accord réalisé, les 18 et 19 octobre, entre les 27 chefs d’État et de gouvernement européens. Merci beaucoup à Nicolas Sarkozy pour son respect du suffrage universel : il a obtenu de haute lutte que l’expression « concurrence libre et non faussée » ne soit plus dans la liste des objectifs de l’Union européenne et soit divisée en deux parties figurant chacune dans un autre article ! Fort de cette avancée spectaculaire, pourquoi ne pas présenter le nouveau projet à l’approbation du peuple ? Sarkozy nous donne lui-même la réponse : « Des référendums sur le nouveau traité européen seraient dangereux et perdants en France, en Angleterre et dans d’autres pays. Il y a un gouffre entre les peuples et les gouvernements. »
Un référendum est d’autant plus dangereux lorsqu’on présente pour la deuxième fois un projet qui a déjà été refusé une fois : le nouveau traité est un décalque du précédent sur le fond, illisible intentionnellement sur la forme, illégitime dans son mode d’adoption. Une campagne unitaire est en cours, regroupant les forces du « non » de gauche. Avec des débats et des réunions sur tout le territoire, elle monte en puissance. La LCR y prend toute sa place.
À ce coup de force, il faut opposer l’exigence d’un référendum. Mais il faut aussi dénoncer le contenu du nouveau traité, texte en main, pour convaincre qu’il s’agit bien de la même soupe qu’en 2005, et surtout proposer un projet alternatif : il faut une Europe des travailleuses, des travailleurs et des peuples, qui aligne les législations sociales par le haut, notamment en matière de fiscalité, de salaire, de droit du travail, de droits des femmes, une Europe démocratique, solidaire de tous les peuples du monde, respectueuse de l’environnement, aux frontières ouvertes à la circulation des personnes, dans laquelle on ne craint pas de s’en prendre frontalement à la logique du profit qui guide aujourd’hui la construction européenne.