Suite à la violente répression des mouvements pro-démocratiques en Birmanie ces dernières semaines, les ministres des Affaires étrangères réunis aujourd’hui à Luxembourg viennent de faire un grand pas en avant en annonçant le renforcement des sanctions économiques.
Les Amis de la Terre se réjouissent sincèrement que les secteurs du bois et des mines, propices à toutes les violations des droits de l’Homme et tous les ravages environnementaux, soient désormais soumis à embargo, comme le réclamaient les ONG depuis plusieurs années. Une première tentative avait d’ailleurs échoué au printemps dernier, manifestement du fait des pressions exercées par plusieurs pays, dont la France en premier plan.
Cependant, les Amis de la Terre déplorent très vivement que le secteur du gaz n’ait pas été inclus dans la liste des sanctions. Gwenael Wasse, chargé de campagne pour la responsabilité des entreprises, est dubitatif : « Nous ne comprenons pas la logique de l’Union européenne : en renforçant les sanctions, elle admet qu’elles sont un moyen de pression efficace contre la junte, et que la population n’en souffrira pas ; c’est d’ailleurs bien ce qu’a admis Bernard Kouchner dans une tribune publiée aujourd’hui dans Le Monde. Alors, pourquoi ne pas inclure également le gaz, première ressource de la junte ? » Il ajoute : « Nous espérons que la présence sur place du groupe Total, 4e entreprise européenne, n’est pour rien dans cette décision ; un tel marchandage serait honteux, au vu de la situation actuelle en Birmanie. »
Alors que l’Union européenne attendra les résultats de la mission en Asie de l’envoyé spécial des Nations unies, M. Gambari, pour finaliser sa position, les Amis de la Terre demandent à ses dirigeants d’être logiques et ambitieux en allant encore plus loin dans le renforcement des sanctions, et en y incluant également le secteur des hydrocarbures.
le 15 octobre 2007,
Par Gwenael Wasse
Contact presse
Caroline Prak – Les Amis de la Terre
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L’Union européenne adopte de nouvelles sanctions
contre la junte birmane
L’Union européenne a adopté, lundi 15 octobre 2007, de nouvelles
sanctions contre la junte militaire au pouvoir en Birmanie.
Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis lundi au Luxembourg, ont, en effet juger « nécessaire d’accroître la pression directe sur le
régime » par le biais, notamment, d’un « embargo sur les importations de produits forestiers, miniers et les pierres précieuses et semi-précieuses »
ainsi qu’un embargo sur les exportations européennes d’équipements et les investissements destinés à ces secteurs.
Info Birmanie se
félicite de l’adoption de sanctions, réclamées depuis de nombreuses années par
les ONG et, frappant des secteurs stratégiques important pour la junte, comme le bois et les mines.
Nous nous réjouissons également de la décision de l’UE de renforcer l’assistance humanitaire envers les populations vulnérables, et notamment dans les camps de
réfugiés des pays environnants, dans lesquels des milliers
de birmans ont trouvé refuge.
Par ces nouvelles
mesures, l’Union européenne admet que les sanctions constituent un outil de pression efficace contre le régime, en privant la junte de revenus non négligeables et rappelle, ainsi,
« son engagement » et « sa détermination à soutenir le peuple birman et le retour
à la démocratie dans ce pays ».
En revanche, Info Birmanie déplore l’absence de mesures prises concernant le gaz, première ressource de la junte. Comme Gwenael Wasse des Amis de la Terre, nous espérons que « la présence de Total, 4e entreprise européenne, n’est pour rien dans cette décision ; un tel marchandage serait honteux au vu de la situation actuelle en Birmanie ».
L’Union européenne qui s’est dit « prête à réexaminer, amender ou renforcer ces mesures à la lumière des résultats de la mission de M. Gambari et de l’évolution de la situation sur le terrain » ne pourra à l’avenir exiger un renforcement de ces sanctions sans frapper le secteur des hydrocarbures.
le 16 octobre,
Déclaration d’Ibrahim Gambari en tournée en Asie, « la junte birmane doit mettre fin aux arrestations d’opposants sur le champ » .
Ibrahim Gambari, envoyé spécial des Nations unies en Birmanie a exigé, ce matin, depuis la Thaïlande, première étape de sa tournée en Asie, que le régime militaire birman mette fin immédiatement aux arrestations d’opposants.
M. Gambari a qualifié « d’extrêmement troublantes » les informations sur la poursuite d’arrestations et d’actes d’intimidations à l’encontre de la population birmane.
Ce matin, M. Gambari a indiqué que l’un des objectifs de sa tournée en Asie était de « consulter et de rechercher le soutien actif de partenaires régionaux sur la prochaine étape du processus, en vue de retourner prochainement en Birmanie ».
« Tout l’effort des Nations unies nécessitera de travailler étroitement avec les partenaires de l’Asean (Association des Nations du Sud-est asiatique) » a ajouté Gambari, qui doit également se rendre en Malaisie, en Indonésie, en Inde, en Chine et au Japon.
La Thaïlande semble avoir compris le message et l’importance du rôle que peut jouer l’Asean dans la résolution du cas birman. Le Premier ministre thaï, Surayud Chulanont, a, en effet, proposé, ce matin, que les Nations unies lancent des négociations multipartites sur la Birmanie, avec la participation des pays de l’Asean, de la Chine et de l’Inde sur le modèle du processus coréen.
« Nous avons suggéré aux Nations unies de mettre sur pied des discussions multipartites avec l’Asean, la Chine et l’Inde pour mettre fin aux troubles en Birmanie de façon inconditionnelle », un processus qui serait similaire à celui suivi pour le dossier du nucléaire nord-coréen, a dit M. Surayud à la presse.
Le Premier ministre thaï a invité M. Gambari à mentionner aux dirigeants chinois et indiens la proposition de Bangkok. Il a également indiqué qu’il enverrait une lettre cette semaine au gouvernement birman afin que le diplomate nigérian puisse se rendre dans le pays « dès que possible », peut être en octobre, alors que sa prochaine visite en Birmanie n’est prévue qu’à la mi-novembre.
Arrivé dimanche soir en Thaïlande, M. Gambari, doit se rendre mardi en Malaisie avant des visites en Indonésie, en Inde, en Chine et au Japon.
15 octobre 2007
Source AFP.