Mardi 2 octobre, ce sont 130 000 manifestants qui défilaient contre la politique d’austérité du gouvernement. Le premier mardi d’octobre, jour de la rentrée parlementaire, redevient, comme dans les années 1980, un jour traditionnel de manifestations contre le gouvernement de droite.
À Copenhague, 80 000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement. Les manifestations, dans plusieurs grandes villes, ont été aussi massives que celles du 17 mai 2006. Elles étaient appelées par une large coalition de syndicats ouvriers et étudiants et d’organisations de jeunesse de gauche. Tous les secteurs étaient représentés, y compris des policiers. Les cortèges du secteur public et des étudiants étaient les plus massifs. Cette journée a montré la détermination à défendre en priorité l’éducation, la santé et les autres services sociaux. Les revendications portaient également sur de meilleurs salaires et des emplois dans la fonction publique. Jorgen Arbo-Baehr, député de l’Alliance rouge-verte, a souligné l’importance de ces manifestations : « Cette manifestation aura un impact immense. Nous avons besoin d’un nouveau gouvernement et d’une nouvelle politique. » Il faut distribuer les richesses pour lutter contre la pauvreté, au lieu de réduire les impôts des plus riches comme le gouvernement vient de le faire. L’économie danoise se porte très bien. Ce n’est donc que par priorité politique que le gouvernement a décidé de donner encore plus à ceux qui ont déjà beaucoup.
Les salariés de la santé et des services sociaux, comme des maisons de retraite, sont parmi les plus mal payés et ils effectuent les travaux les plus pénibles. Ils sont touchés par les réductions d’effectifs réalisées depuis des années. Cet été, certains ont fait des grèves spontanées, qui n’ont pas été soutenues par les dirigeants syndicaux et se sont éteintes au bout de quinze jours. Les accords concernant les travailleurs du secteur public doivent être renouvelés au printemps. Après ces manifestations, les attentes sont d’un haut niveau et l’on peut pronostiquer des grèves.
Vendredi 6 octobre, 3 000 jeunes ont manifesté pour demander la réouverture de leur maison de la culture autogérée, détruite par la police en mars dernier [1]. La manifestation s’est terminée par l’occupation de bâtiments au nord-ouest de Copenhague. Cette action était appelée depuis des mois, et elle était inspirée par les blocus non violents d’Heiligendamm lors du sommet du G8. À la fin de la manifestation, plus d’un millier de jeunes, répartis en quatre groupes, ont tenté de franchir les lignes de la police. Malgré l’utilisation massive de gaz lacrymogènes, plusieurs centaines ont réussi à pénétrer dans la maison, sans violence. La police a chargé et a arrêté 436 jeunes, libérés au bout de 24 heures.