Dominique Strauss-Kahn, membre éminent du Parti socialiste, ex-candidat à la candidature présidentielle, ancien ministre, tenant de la ligne « sociale-démocrate à la française », vient d’être élu directeur du FMI. Le Fonds monétaire international ? C’est cet organisme mondial - au service exclusif, sourcilleux et même dogmatique, du libéralisme capitaliste - qui a fait des ravages sociaux et économiques dans de multiples pays, notamment en Afrique ou en Amérique latine (particulièrement en Argentine).
Utilisant le chantage au rééchelonnement de la dette des pays pauvres, il contraint leurs gouvernements à appliquer des politiques dites « d’ajustement structurel » : réduction des dépenses sociales, licenciements massifs de fonctionnaires, privatisation des services publics et des ressources naturelles au profit des multinationales occidentales, dislocation des systèmes de retraite, attaques massives contre les salaires et les acquis sociaux des couches populaires, etc. La mise en œuvre de ces « recettes » criminelles produit systématiquement les mêmes résultats : destruction des économies locales, augmentation de la précarité, ruine des populations, misère et famine.
Pour être élu, Strauss-Kahn a été, on le sait, sponsorisé par Nicolas Sarkozy ; mais ce n’est pas le pire dans cette affaire ! Le pire, c’est que les grandes puissances et les multinationales estiment - malheureusement, à juste titre - qu’elles peuvent avoir toute confiance en un « socialiste » pour faire ce sale boulot. Sale, mais bien rémunéré : le directeur du FMI touchera chaque mois l’équivalent de 400 Smic ! Organiser la ruine des pays pauvres est un job lucratif ! Le pire, c’est que cette élection vient après celle de Pascal Lamy, un autre « socialiste » français, à la direction de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), autre institution phare en charge du pillage de la planète. Le pire, c’est François Hollande, déclarant les socialistes « fiers » de cette élection ! Décidément, cette « gauche » n’est pas la nôtre !