Selon les témoignages de sa famille, des agents de sécurité en civil l’attendaient en embuscade et, dès son arrivée vers 13h, alors qu’il était accompagné de sa petite fille âgée de 6 ans, ils sont intervenus brutalement pour l’arrêter. Ils ont tenté de lui couvrir la tête avec un tissu afin de dissimuler son visage, mais les membres de sa famille sont intervenus pour les en empêcher. Les agents ont alors agressé physiquement sa nièce et frappé sa belle-mère.
Il a été emmené de force vers une destination inconnue, sans que sa famille ni son avocat ne soient informés de son lieu de détention ou des raisons de son arrestation. Les premières informations laissent penser que cette opération pourrait être liée au jugement en appel le condamnant à 8 mois de prison pour « achat de parrainages ».
Mourad Messaoudi, connu pour ses positions fermes en faveur de l’indépendance de la justice et son refus des révocations arbitraires qui ont touché 57 juges en 2022, est depuis longtemps la cible d’une campagne systématique de harcèlement et de poursuites. Bien qu’un jugement administratif ait ordonné sa réintégration, les autorités ont refusé d’exécuter la décision. Ce jugement lui confère pourtant légalement le statut de magistrat, et donc le bénéfice de l’immunité judiciaire.
En juillet 2024, il avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle sous le slogan « Tunisie : pays de liberté, d’amour, d’art et de beauté », mais les autorités de fait ont empêché sa participation en le condamnant dans une affaire fabriquée dite de « achat de parrainages », le sanctionnant de 8 mois de prison et d’une interdiction à vie de se présenter à toute élection.
Nous tenons les autorités tunisiennes pour pleinement responsables de son intégrité physique et psychologique, et exigeons qu’elles révèlent immédiatement le lieu de sa détention , la raison de son arrestation et procèdent à sa libération sans condition. Nous appelons également les organisations nationales et internationales de défense des droits humains, ainsi que les instances onusiennes chargées de l’indépendance de la justice et de la protection des défenseurs des droits humains, à agir de toute urgence face à cette grave violation.
Paris, le 15 août 2025
le CRLDHT
في تصعيد خطير، تعرّض القاضي ورئيس جمعية القضاة الشبّان مراد المسعودي اليوم لعملية اختطاف وعنف أمام منزله في الزهراء.
وفق شهادات العائلة، كان أعوان أمن بزي مدني يترصدونه، وبمجرد وصوله حوالي الساعة الواحدة ظهرًا، بينما كان برفقة ابنته الصغيرة (6 سنوات)، تدخلوا بعنف لإيقافه. حاولوا تغطية رأسه بغطاء لإخفاء وجهه، لكن أفراد العائلة تدخلوا لمنع ذلك، فقام الأعوان بالاعتداء الجسدي على ابنة شقيقه، وضرب حماته.
تم اقتياده بالقوة إلى وجهة مجهولة، دون إعلام العائلة أو محاميه بمكان احتجازه أو سبب الإيقاف. تشير المعطيات الأولية إلى أن العملية قد تكون مرتبطة بملف الحكم الاستئنافي الصادر في قضية الحكم عليه بـ 8 أشهر سجن بتهمة « شراء تزكيات ».
مراد المسعودي، المعروف بمواقفه الثابتة في الدفاع عن استقلال القضاء ورفضه لقرارات العزل التعسفية التي طالت 57 قاضيًا سنة 2022، ظل هدفًا لحملة ممنهجة من التضييق والملاحقة. رغم صدور حكم إداري لصالحه بإعادته إلى منصبه، امتنعت السلطات عن تنفيذ القرار، علمًا أن هذا الحكم يمنحه قانونيًا صفة قاضٍ ويتمتع بالتالي بالحصانة القضائية.
وفي جويلية 2024، أعلن ترشحه للانتخابات الرئاسية بشعار « تونس : بلد الحرية، الحب، الفن والجمال »، لكن سلطات الأمر الواقع أجهضت ترشحه عبر إدانته في قضية ملفقة لما سُمّي « شراء التزكيات »، وحكمت عليه بالسجن 8 أشهر ومنعته من الترشح مدى الحياة.
إننا نحمل السلطات التونسية كامل المسؤولية عن سلامته الجسدية والنفسية، ونطالب بكشف فوري عن مكان احتجازه و سبب احتجازه وضمان إطلاق سراحه دون قيد أو شرط. كما ندعو المنظمات الحقوقية الوطنية والدولية، والهيئات الأممية المعنية باستقلال القضاء وحماية المدافعين عن حقوق الإنسان، إلى التحرك العاجل أمام هذا الانتهاك الخطير.
Europe Solidaire Sans Frontières


Twitter
Facebook