
On ne le dira jamais assez, quand iels sont accueilli-e-s les bras ouverts, c’est-à-dire avec de généreux programmes de francisation, de soutien au revenu si nécessaire, d’accès au logement à portée de leurs bourses, de reconnaissance de leurs diplômes sans entrave corporatiste et surtout d’accès au monde du travail sans aucune discrimination, les immigrant-e-s et les réfugié-e-s cessent rapidement d’être à charge. Pour avoir eu la force de subir les dures épreuves de la fuite d’enfers de misère ou de persécution souvent en traversant un grand nombre de pays, iels sont parmi les plus capables, débrouillard-e-s et résilient-e-s de leurs compatriotes.
Iels seront les premiers-ères à contribuer à la construction de logements et à devenir ces travailleur-euse-s essentiel-le-s, plus que proportionnellement des personnes racisées, qui ont sauvé la mise au peuple québécois durant la pandémie. Iels pourraient être la force de travail répondant à l’appel des 120 édiles municipaux, dont la mairesse de Montréal, représentant 10 millions de Canadienne-s. Ces édiles requièrent des chefs de parti en campagne électorale de laisser tomber pipelines de gaz et pétrole pour plutôt « construire au moins deux millions de logements écoénergétiques hors marché privé, rénover nos maisons et bâtiments pour mieux conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, et finalement financer une véritable stratégie nationale de résilience, d’intervention et de reconstruction, pour que nos communautés soient prêtes à faire face aux catastrophes climatiques à venir ».
Nous, Québécois-e-s dit de souche, ne nous mettons pas la tête dans le sable. Le massacre de la mosquée de Québec et la mort de l’autochtone Joyce Echaquan ne sont pas des incidents isolés mais des signes d’un racisme bien enraciné et systémique. Les récentes enquêtes du Devoir en Abitibi et en Gaspésie à propos des stagiaires infirmier-ère-s africain-e-s l’ont plus que révélé. « Intolérance, stupeur et consternation » de clamer l’éditorialiste. « C’est une histoire à faire hurler, sise aux frontières de nos espoirs d’intégration des immigrants et de la plate réalité du terrain, encore raviné par des poches d’intolérance et de discrimination. » Est-ce si certain que ça ne soit que des poches ? C’est ce racisme bien implanté qui, au cours de la présente campagne électorale. fait les beaux jours du bloc nationaliste, CAQ, PQ et Bloc québécois, trop heureux de l’entretenir pour des fins bassement électoralistes.
Pourtant « Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) parle même plutôt d’une ‘’diminution importante’’ de ce nombre total [de demandeurs d’asile] depuis 2023. […] Entre le 1er janvier et le 1er avril 2023, alors qu’il y avait encore des passages par le chemin Roxham, plus de 19 600 personnes ont demandé l’asile au Canada. Pour la même période en 2024, elles étaient plus de 17 000, principalement arrivées par avion. Et cette année, elles ont été 9460 au total. » Cependant, si les flux aux aéroports diminuent, ceux à la frontière, aux entrés routières comme à travers bois, iront en augmentant stimulés par la féroce répression trumpienne.
Quelle sera la réaction du Canada comme du Québec ? That is the question qui démarque l’internationalisme ouvrant une brèche vers une société pro-climat du soin et du lien et le nationalisme identitaire enfermant la nation dans un processus de néo-fascisation.
Marc Bonhomme, 13 avril 2025
www.marcbonhomme.com ; bonmarc videotron.ca
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