Le retard de publication n’était pas choisi, mais il nous permet d’intégrer à l’analyse du contexte international le « facteur Trump », la grande nouveauté par rapport au bilan d’activité d’ESSF de l’année 2023. Or, sa réélection représente un point de bascule géopolitique dont il est bien difficile de mesurer aujourd’hui toutes les conséquences à court et long termes, si ce n’est une certitude : elles sont déjà catastrophiques et vont accélérer toutes les facettes de la polycrise mondiale provoquée par le développement débridé du capitalisme contemporain. Cette polycrise faisait déjà un nombre considérable de victimes (dus par exemple aux vagues de chaleur, aux inondations, aux incendies sauvages, à la recrudescence de maladies impactant des milieux sociaux fragilisés). Dès le début de son mandat, Trump a brutalement aggravé la situation en coupant les fonds permettant le fonctionnement d’associations d’aides sanitaire ou sociale, en licenciant une grande partie du personnel concerné, en bloquant la poursuite des programmes de suivi et de recherche aux Etats-Unis mêmes.
Nous avons essayé de traiter le plus largement possibles la crise de régime ouverte aux Etats-Unis, les positionnements de gauche aux USA comme ailleurs, l’onde de choc internationale, en recourant à des sources très variées de façon à fournir à la fois éléments d’analyse et information de base fiable. Nous avons multiplié les articles concernant la Palestine et l’Ukraine, sans sacrifier pour autant les autres questions de fond ou d’actualité. Nous avons été bousculés par la rapidité, la violence et l’ampleur des développements en cours qu’il nous faut assimiler, ce qui explique pour une part le retard apporté à la rédaction de ce bilan annuel.
Le vingtième anniversaire de la création de notre site Internet
Notre site Internet a vu le jour en septembre 2005, avec quelque 400 articles en ligne. Il a depuis considérablement changé, sur bien des plans, tout en restant fidèle à l’objectif fixé à son origine : en faire « un outil utile à toutes celles et tous ceux qui combattent pour un monde de solidarité ». Il contient aujourd’hui plus de 72.800 pages, réparties, assez curieusement, quasiment à égalité entre l’anglais (plus de 36.200) et le français (plus de 36.500). Son audience s’est considérablement accrue comme en témoigne le tableau suivant (les tableaux et chiffres sont fournis par notre hébergeur qui utilise un logiciel Spip).

Si la tendance en cours se poursuit, le nombre annuel de visites devrait encore augmenter en 2025, mais cela dépendra notamment des événements et de leur couverture par le site.
Son audience s’est considérablement accrue avec le temps, surtout lors des crises déjà énoncées (voir graphique ci-dessous). Nous sommes contents d’avoir pu fidéliser une partie de chaque nouvelle vague de lecteurs.
Visites uniques mensuels

Graphique préparé par Adam Novak. On voit mieux les 2 confinements en 2020, l’effet Ukraine, l’effet Gaza et surtout l’effet Trump.
Le lectorat de nos pages en anglais provient surtout d’Europe, d’Amérique du Nord, ainsi que d’Asie du Sud et du Sud-Est. Avec la guerre en Ukraine, nous avons accueilli un nombre croissant de lecteurs en Europe centrale et orientale, y compris des Ukrainiens et des Russes anti-guerre. Notre lectorat français reste largement européen, québécois et maghrébin, comme en témoigne le tableau suivant.
Répartition des visites selon les langues et rubriques
EN | FR | Total % | |
---|---|---|---|
Mouvements | 3,5 | 2,7 | 2,7 |
Thèmes | 3 | 4,4 | 7,4 |
Monde | 1 | 0,7 | 1,7 |
Afrique subsaharienne | 1,5 | 1,5 | 3 |
Amériques | 5,4 | 4,4 | 9,8 |
Asie | 21,9 | 6,2 | 28,1 |
Europe | 9,7 | 21,2 | 30,9 |
MOAN* | 4,9 | 7 | 11,9 |
Pôles | 0,3 | 0,1 | 0,4 |
Pacifique sud | 0,5 | 0,1 | 0,6 |
Total | 51,7 | 48,3 | 100 |
* MOAN : Moyen Orient - Afrique du Nord
Quelques chiffres – croissance et mutation
Visites mensuelles en 2006 : 6 894, visites mensuelles janvier-mars 2025 : 1 077 587
La croissance de l’audience répond aussi à une mutation progressive du site et de ses outils :
• une couverture internationale plus ample (bien que toujours inégale),
• une couverture thématique plus variée (bien que toujours incomplète),
• la diversification des lettres de diffusion géographiques et thématiques (Créer ou modifier un abonnement sur la page https://facebook.us8.list-manage.com/subscribe?u=5c732dd5ee65845cf20fd724a&id=f9557c45ce),
• l’entrée sur Facebook, X (Twitter) et Mastodon (avec depuis deux ans une succession de dénonciations abusives de nos pages auprès des gestionnaires de Facebook notamment, afin de faire bloquer ou modifier notre couverture Ukraine et Palestine en particulier),
• la montée en grade de l’espace qui nous est dédié sur notre hébergeur afin d’accélérer la réponse et réduire les pannes de service.
Où en sommes-nous ?
Dès l’origine, le site donnait place aux thématiques sociales, femmes, écologiques, aux expériences de lutte et au marxisme(s) (and co.), pour élargir progressivement l’éventail des questions systématiquement abordées, de la mondialisation (puis de sa crise) aux enjeux de genre et LGBT+. De grandes mutations se sont faites à l’occasion d’un choc majeur. Nous n’avons véritablement pris à bras-le-corps les questions de santé dans toutes leurs dimensions qu’avec la pandémie Covid. Il en va de même concernant la crise climato-écologique et la prise de conscience que nous étions entré de plain-pied dans l’ère de la « polycrise » (notion nouvelle). A cela s’ajoute donc aujourd’hui le brutal point de bascule géopolitique que provoque l’accession au pouvoir de Trump 2.
Dans ce moment sans précédent, notre site doit aider à penser la complexité des temps présents sans s’y noyer, à alimenter une réflexion collective sans laquelle il sera impossible de décrypter les dynamiques en cours ni de percevoir quand nos analyses deviennent obsolètes. Nous entrons toujours plus en des territoires inconnus et il faut en avoir conscience. Disons que la durée de vie des analyses prospectives, même fondées sur des dynamiques en cours, est incertaine. Les évolutions doivent être appréhendées pas à pas. ESSF n’est pas l’un des lieux où cette réflexion collective peut et doit se mener, nous espérons seulement que notre site Internet sera l’un des outils qui y aideront.
Nous avons nos propres lignes directrices, contre le masculinisme, par exemple, et pour l’internationalisme, à savoir la défense de tous les exploité.es et de tous les opprimé.es, et ce quel que soit le pays où elles et ils vivent. En ces temps incertains, il y a au moins une certitude : les pouvoirs établis veulent détruire les solidarités progressistes anciennes et interdire la naissance de nouvelles solidarités issues de la résistance aux guerres d’invasion, au choc climato-écologiques, aux inégalités sanitaires, aux agressions sociales, au piétinement des droits civiques et démocratiques, à la dérive autoritaire quasi générale des régimes politiques, à la montée de multiples extrêmes droites…
Nous espérons qu’entre toutes celles et tous ceux qui se rangent du côté et s’engagent dans le renforcement de ces solidarités anciennes ou nouvelles, la volonté de faire front ensemble l’emportera sur les facteurs de divisions, réels ou supposés.
Croiser les angles de vue
Le « point » de vue spontané d’un mouvement reflète (entre autres facteurs) ses réalités nationales. Pour comprendre à quel point elles sont spécifiques (ou pas), il est utile de prendre en compte des regards « étrangers ». Le site d’ESSF peut y contribuer, ainsi qu’à débusquer de fausses évidences. Le terme « Europe » est par exemple massivement utilisé en lieu et place d’Union européenne ou d’Europe occidentale. Rappelons que par la géographie, l’histoire et les enjeux présents, l’Europe s’étend à l’ouest de l’Oural – à l’extrémité du vaste continent eurasiatique. A de rares et louables exceptions près, la gauche (radicale) ouest-européenne a longtemps ignoré les gauches est-européennes.
L’invasion russe de l’Ukraine a placé l’Europe orientale au cœur de l’actualité. Pourtant, le vocabulaire ouest-européocentré perdure. La guerre peut-elle atteindre l’Europe, entend-on demander, mais la guerre est bien là d’une ampleur et d’une portée géopolitique inédites depuis la Seconde Guerre mondiale. En pleine Europe.
Pour comprendre, mais aussi pour manifester notre solidarité avec les populations aux frontières de l’Empire russe et avec les gauches est-européennes, il nous faut décentrer notre regard. Analyser les événements vus de l’Est et enrichir en conséquence nos perceptions politico-nationales et nos orientations. Le point de vue (évidemment divers) des premières et premiers concernés importe !
De façon générale, décentrer le regard est un exercice indispensable. Les voyages y aident ! Espérons que le site d’ESSF aussi.
L’équipe d’ESSF
Nous avons toujours bénéficié d’un large réseau de soutien qui nous propose des articles qui pourraient être mis en ligne. Cela compte beaucoup pour l’internationalisation et la collectivisation de notre activité. Nous ne pouvons malheureusement répondre qu’imparfaitement à ces invites. Nous devons traiter de l’actualité « chaude » mise en valeur par les grands médias (Ukraine, Palestine), comme de celle trop rarement évoquée (la Birmanie / Myanmar étant un bon exemple). De questions majeures, de la crise climatique aux oppressions. D’analyses théoriques, comme sur les impérialismes contemporains. D’actualité politique et militante, telle les alliances et front uni. De pays et de causes émancipatrices qui ont bien du mal à se faire connaître… les premiers 100 jours du gouvernement de gauche au Sri Lanka ; les mouvements des militaires femmes et LGBT en Ukraine ; la préparation de la grève générale anti Trump au Panama... Répondre à tous ces impératifs est évidemment mission impossible. Alors, on fait ce que l’on peut.
Nous essayons néanmoins de développer certaines thématiques trop marginales ou d’en introduire de nouvelles. Les rubriques « Médias » gagnent en centralité alors que des milliardaires d’extrême droite prennent le contrôle de réseaux de communication, maisons d’édition, chaînes de télévision… L’information scientifique - et la défense de la démarche scientifique – acquiert une importance toujours plus grande avec l’offensive internationale des tenants de l’obscurantisme, dont Trump est devenu l’étendard.
Les membres de notre (petite) association sont dispersés dans plusieurs pays européens. Le « noyau » qui fait fonctionner le site est resté stable ces derniers temps. Arnaud, sans qui nous ne serions rien, assure toujours le fonctionnement du site. Nous sommes trois à mettre en ligne des articles : Alain Baron, Adam Novak et Pierre Rousset. Nous faisons tous des traductions (en particulier Adam). Pour sa part, Pierre Vandevoorde, traducteur attitré, est d’un apport impressionnant en ce domaine, il a aussi écrit bon nombre de biographies militantes et assure un suivi précieux sur l’actualité allemande.
Ce noyau est intégralement masculin. « L’échantillon » étant très réduit, cela peut être l’effet du hasard. Des femmes (et d’autres hommes) ont assuré dans le passé des tâches d’administratrices.
En matière de traductions, nous collaborons étroitement avec le (très riche) blog « Entre les lignes, entre les mots » et nous bénéficions notamment de celles publiées par des sites et revues en ligne comme A l’Encontre, Inprecor ou International Viewpoint, Contretemps et Presse-toi à gauche, The Conversation... Concernant les « points chauds », nous pouvons nous appuyer sur le RESU (le Réseau européen de solidarité Ukraine) ou des comités ad hoc comme l’AFPS, l’Agence Média Palestine, l’AURDIP…
Interconnections et solidarités
De nombreuses interconnections se sont nouées avec des sites Internet et des revues en ligne qui développent une démarche analogue à la nôtre. C’est particulièrement vrai de divers pays européens, asiatiques, nord-américains, mais aussi latino-américains ou africains (bien que plus marginalement). Nous reprenons leurs articles, en traduisons vers l’anglais ou le français et contribuons ainsi à leur diffusion internationale. Nos articles peuvent être traduits en espagnol, néerlandais, portugais, grec, urdu (Pakistan), chinois, japonais…
Ce faisant, un véritable réseau international informel s’est constitué, qui contribue à alimenter une réflexion collective (un enrichissement réciproque) et des solidarités qui peuvent être activées dans des campagnes convergentes. Nous poursuivons tous les partenariats que nous avons mentionné dans notre bilan de l’an dernier.
LA SOLIDARITE FINANCIERE
Notre traditionnel appel de fin d’année a été lancé, le 20 novembre 2024, date à partir de laquelle tous les dons reçus ont été réservés au Fonds de solidarité Asie 2025, les versements à nos partenaires asiatiques étant suspendus jusqu’à janvier. Pour diverses raisons, l’envoi de nombreux dons spécifiquement destinés au FSA 2025, et pas des moindres, s’est prolongé bien au-delà de janvier.
Nous avons commencé l’année avec 14.487,75 € (le solde au 31 décembre 2024, plus élevé que l’année précédente), ce qui nous a permis d’assurer dans de bonnes conditions les premiers envois de fonds aux mouvements dont nous soutenons l’action. Ainsi, de janvier à mars 2025, nous avons pu transférer 15.300 € au Bangladesh, en Indonésie, au Pakistan et aux Philippines.
En tenant comptes des dons spécifiquement dédiés au FSA 2025, mais tardivement, nous avons nous avons reçu au total 26.121,66 €, ce qui est mieux que le minimum sur lequel nous comptions à la mi-janvier, mais qui constitue néanmoins une baisse notable de nos recettes par rapport aux années récentes. Nous savons qu’il y a une tendance à l’érosion, compréhensible au vu de la situation socio-économique. Cependant, nous savons aussi qu’un ensemble de donatrices et donateurs très fidèles ont dû répondre, dans la dernière période, à d’autres appels, ponctuels, particulièrement urgents, que le nôtre (elles et ils nous en ont fait part).
Le bilan financier d’ensemble pour l’année 2024
En 2024, nous avons transféré 41.400 € à nos partenaires (43.020 € en 2023). Encore une légère baisse.
Bilans synthétiques par pays
Rappel : les dons que nous recevons peuvent être dédiés à un pays ou une organisation, ou bien versés au Fonds permanent de solidarité qui nous permet d’envoyer de l’aide immédiatement après une catastrophe (la campagne de solidarité permettant ultérieurement de reconstituer ce fonds) ; d’équilibrer le solde des campagnes de solidarité spécifiques au cas où il ne le serait pas ; d’assurer le suivi d’une aide prolongé ; d’assurer des aides quand les conditions d’une campagne spécifique de solidarité ne sont pas réunies.
Nos partenaires en Asie doivent faire face à la violence de pouvoirs établis qui peut prendre plusieurs formes suivant les moments, régions et pays : régimes dictatoriaux, propriétaires fonciers, mouvements fondamentalistes extrémistes…, violences qui peuvent aller jusqu’à une guerre totale (Birmanie). Nous devons en tenir compte pour ne pas les mettre plus encore en danger et nous ne publions pas certaines données sensibles.
Les chiffres ci-dessous concernent les montants virés compte non tenu des frais bancaires (un virement international nous coûte en général 28,60 €). En principe nous prenons en charge tous les frais (certains peuvent être déduits dans le pays de destination selon des règles variables suivant les pays).
BANGLADESH
Contributions envoyées via les mouvements BKF (paysans), BKS (paysannes), BAS (indigènes) et la fédération syndicale BSF. Ces mouvements sont principalement implantés dans le sud-ouest du pays. La majorité de leurs membres sont des paysan.nes qui occupent des terres publiques (de grands bancs de sable qui apparaissent dans les estuaires), les mettent en culture et demandent la reconnaissance légale de leurs droits d’usage. Les membres du BKF-BKS doivent faire face à la violence des hommes de main de propriétaires fonciers. En cas de catastrophe humanitaire, elles peuvent apporter de l’aide en d’autres lieux. Associées à un syndicat et à une organisation de peuples indigènes, elles participent à des activités unitaires, notamment à Dacca, où se trouve leur siège national, sur un large éventail de questions.
Total pour l’année 2024 : 11.500 €
Total Bangladesh (2011-2023) : 91.1229 €
INDONESIE
Tout en participant à des initiatives collectives sur diverses questions et en collaborant étroitement avec des syndicats, le mouvement « Femmes libres », basée dans les zones industrielles de Djakarta et de Sukabumi (Java occidental), intervient avec les ouvrières du secteur de l’habillement pour la défense de leurs droits sociaux et reproductifs (non respectés par les employeurs), contre les violences de genre dans la sphère domestique comme sur le lieu de travail. Elle mène de front campagnes éducatives, conférences, aide à l’auto-organisation, soutien à des manifestations de femmes…
Le champ géographique et social d’intervention de « Femmes libre » étant plus « focalisé » que ceux de nos autres partenaires, nous leur avons envoyé une aide plus limitée. Nous avons cependant depuis l’an dernier augmenter sa dotation, compte tenu du contexte national, qui se détériore, et de la qualité de leurs activités, stabilisée à 5.000 €.
Total pour l’année 2024 : 5.000 €
Total Femmes libres (2016-2024) : 34.200 €
Total Indonésie (2006-2024) : 33.200 €
PAKISTAN
Nous sommes en partenariat avec la Crofter Foundation (CF), le PKRC et la Labour Education Foundation (LEF). Pour des raisons pratiques, nous envoyons désormais tous les fonds « pakistanais » à la Crofter Foundation, dont la priorité est de défendre les intérêts des paysans. Depuis 2017, le Pakistan Kissan Rabita Committee est un réseau de 27 organisations de petits agriculteurs et la seule organisation membre de La Via Campesina au Pakistan. La Labour Education Foundation a, par ailleurs, une surface d’action très ample et reçoit d’importants soutiens associatifs internationaux. Elle aide les travailleur.es des secteurs formel et informel à s’organiser, à se former et à revendiquer leurs droits sociaux, économiques et politiques en vue de transformer en profondeur les rapports de pouvoir. Elle assure des programmes spéciaux en faveur des enfants. Elle collabore avec la Crofter Foundation dans des initiatives communes, face aux catastrophes naturelles en particulier.
Une partie de l’aide que nous apportons au Pakistan est destinée aux territoires himalayens sous administration pakistanaise (Gilgit-Baltistan, Cachemire) – soit trois territoires.
Total 2024 : 11.000 €
Total Pakistan (2005-2024) : 127.605 €
PHILIPPINES
Notre partenaire aux Philippines est la coalition Mihands qui met en réseau une cinquantaine d’associations aux spécialités variées – elles répondent de concert aux urgences humanitaires, combinant leurs compétences au plus proche des besoins. Ces situations de crise ont de multiples causes : conflits militaires, catastrophes dites naturelles, épidémies, mise en cause des droits des populations montagnardes (Lumad)… Mihands opère dans une grande partie de l’ile de Mindanao, au sud de l’archipel, mais se « projette » à l’occasion au-delà. Elle aide les communautés locales à s’auto-organiser et à adapter leurs activités socio-économiques (dont la production agricole) pour qu’elles résistent mieux au chaos climatique.
Mihands bénéficie d’un enracinement social important qui lui permet, notamment, de promouvoir la solidarité entre populations chrétiennes, musulmanes et montagnardes. Mindanao étant l’un des territoires les plus militarisés de l’archipel, les membres de ce réseau (et des autres mouvements progressistes) doivent assumer leurs multiples responsabilités dans un contexte d’insécurité permanente. Compte tenu de l’ampleur de ces responsabilités et du contexte régional, la dotation annuelle allouée aux Philippines a (presque) toujours été la plus importante.
Total pour l’année 2024 : 13.900 €
Total Philippines (2007-2024) : 172.489,27 €
* * *
Tous pays confondus.
TOTAL ESSF GENERAL POUR 2024 : 41.400 €
Total général ESSF (2005-2023) : 521.613,04 €
Nous remercions chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette année solidaire.
Il nous faut faire au mieux pour consolider et continuer à élargir en 2025 le socle de donatrices et donateurs qui pérennise le maintien de notre solidarité financière.
Comme nous le savons toutes et tous, maintenir la solidarité « Asie » dans les conditions internationales présentes n’est pas une évidence, mais telle est la responsabilité propre de notre association. Merci mille fois de nous aider à la remplir.
ESSF
Mark Johnson, Pierre Rousset
Pour les personnes qui paient leurs impôts en France et qui peuvent bénéficier d’une déduction fiscale, nous préparons dès maintenant les reçus fiscaux qui devraient être envoyés d’ici la fin avril.
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Dons réguliers et ponctuels
Les contributions mensuelles (via les virements bancaires, HelloAsso ou PayPal) nous sont très utiles.
Elles peuvent évidemment être complétées par des dons ponctuels, en réponse notamment à des appels spécifiques.
Les petits dons comptent
Il s’avère que certaines et certains renoncent à envoyer un don, jugeant qu’il serait trop faible pour « compter », au regard des besoins. C’est une erreur, même les petits dons « comptent ».
Quinze dons de 30 € font 450 euros et permettent de « boucler » un transfert bancaire de 1.000 euros.
Même des dons de 10 € font « sens ». Au-delà d’un apport « complémentaire » à ne jamais négliger, ils manifestent une solidarité politique – et l’ampleur de cette solidarité fait sens pour nos partenaires en Asie (ainsi que pour l’équipe d’ESSF qui anime cette campagne).
Adresses
Il est important de nous fournir :
Une adresse mail.
Une adresse postale. Si ce n’est pas celle inscrite sur le chèque (pour ce mode de paiement), n’oubliez pas de l’indiquer !
De même, assurez-vous que vos coordonnées sont indiquées dans les virements bancaires. Il nous arrive de recevoir des dons sans savoir de qui, ou bien provenant de quel pays…
Reçus fiscaux
Pour les personnes qui paient leurs impôts en France et qui peuvent bénéficier d’une déduction fiscale, nous enverrons les reçus fiscaux début mars.
Quelques précisions à ce sujet :
• Pour les personnes dont les dons sont versés via HelloAsso : c’est nous qui préparons les reçus et non cette association.
• Dans le cas des dons effectués par chèques, c’est la date du chèque qui fait foi : jusqu’au 31 décembre, il est comptabilisé dans le reçu concernant 2024, au-delà il sera comptabilisé l’an prochain pour les reçus concernant 2025.
• Dans le cas des virements, c’est la date à laquelle le virement a été effectué qui fait foi.
Les chèques sont régulièrement déposés en banque. Si le vôtre n’a pas été encaissé, contactez-nous. Le courrier n’arrive pas toujours à bon port.
Rappelons que notre association fonctionne sans aucune forme de rémunération, sur une base entièrement militante. Ainsi 100% des dons reçus sont transférés à leurs destinataires. Les frais liés à ces transferts sont surtout bancaires et réduits au minimum (moins de 5%). Nous « n’exportons » pas nos propres projets. Nous aidons des mouvements à répondre aux urgences humanitaires, sociales et démocratiques à partir de leur implication sur le terrain et de leur propre perception des priorités.
Extraits du procès-verbal de l’assemblée générale d’ESSF du 17 février 2024
Les points suivants ont été réaffirmer ou soulignés :
• Nous maintenons notre conception fondamentale de la solidarité. Chaque puissance choisit les victimes qui lui conviennent et abandonnent les autres. Nous nous refusons à entrer dans ce type de logique « campiste ». Nous défendons toutes les victimes et nous ne les abandonnons pas au nom de considérations géopolitiques. Nous soutenons leur droit à décider librement de leur avenir et, quand telle est la question, leur droit à l’autodétermination.
Nous nous retrouvons avec les mouvements progressistes qui, de par le monde, récusent la logique de « l’ennemi principal ». Nous ne sommes dans le camp d’aucune grande puissance, qu’elle soit nippo-occidentale, russe ou chinoise.
• L’envol de de la crise climatique et écologique globale s’aggrave d’autant plus dramatiquement que les pouvoirs établis réduisent au lieu de renforcer les maigres mesures (déjà très insuffisantes) qui avaient pu être prises pour limiter la hausse des températures. L’irresponsabilité du capitalisme contemporain n’a aucune limite.
Il est à espérer que sous l’impact brutal de la polycrise (sanitaire, géopolitique, démocratique, militariste, sociale…), les résistances populaires se coordonnent dans l’adversité, offrant une perspective pour la défense des solidarités anciennes et l’émergence de solidarités nouvelles.
• La bataille pour le droit à l’information prend une nouvelle dimension. Les puissances d’argent prennent toujours plus le contrôle des moyens d’information. Or, en tous domaines, les résistances populaires ont besoin d’une information fiable et critique. Nous nous engageons comme tous les médias indépendants dans cette bataille qui gagne en centralité. A notre (très) modeste échelle, nous poursuivons politique combinant une information « de base » (disons scientifique) et critique sur l’ordre capitaliste qui constitue l’arrière-plan commun à toutes les crises spécifiques. Le développement des rubriques « Médias » (dans « Thèmes » ou par pays) doit promouvoir les médias alternatifs, défendre l’indépendance des rédactions, des journalistes, de leurs syndicats et construire la critique des dérives en cours.
• L’audience de notre site Internet croît significativement. C’est un encouragement précieux ! Il se confirme que nous avons probablement passé un cap et que cet outil a montré sa « multi-utilité » : information pluraliste, mais engagée ; cadre de liens solidaires et de campagnes avec de nombreux mouvements ; suivi de l’actualité et constitution de dossier de fonds…
Nous réaffirmons nos engagements :
• Le fonctionnement de l’association est entièrement fondé sur le volontariat et la politique de coûts minima afin que les fonds collectés soient effectivement entièrement consacrés à la solidarité. Les seuls frais déduits concernent le coût des transferts et de tenue du compte (autour de 5%). Notre association ne possède aucun fonds propre et son compte bancaire ne reçoit que les dons solidaires.
Nous prenons nous-mêmes en charge les autres frais de fonctionnement, tels que ceux concernant le site Internet (nom de domaine, hébergeur) ou la diffusion des Lettres d’information.
• Notre action s’inscrit en règle générale dans la durée. Nous « n’exportons » pas nos propres projets. Nous préférons soutenir des mouvements socialement enracinés dans leurs pays, à même de répondre aux urgences à partir de leur implication sur le terrain et de leurs propres perceptions des priorités. Nous aidons nos partenaires à assurer le développement de leurs activités solidaires et à favoriser l’auto-organisation des populations à qui notre soutien financier est destiné.
• Vu nos ressources limitées et la qualité de nos relations avec des associations et réseaux locaux, nous continuerons à consacrer une solidarité régulière aux Philippines, Pakistan, Indonésie et Bangladesh. La poursuite du soutien financier envers la Birmanie, où nos liens avec la résistance populaire sont indirects, s’avère incertaine. Les éventuelles autres initiatives de solidarité seront, au moins initialement, plus ponctuelles.
Nous souhaitons travailler, en France et en Europe, de concert avec d’autres associations pour le développement d’une « Europe solidaire ».
Pour envoyer des dons
Tous les dons que nous recevons sont transmis à leurs destinataires. La petite équipe d’animateurs d’ESSF prend en charge les frais de fonctionnement de l’association et du site internet.
Les dons peuvent être versés sous forme de chèques (en euros seulement et payables en France), par virements bancaires directement au compte de notre association, et via Helloasso ou PayPal. L’accès à toutes les modalités de paiement est indiqué sur la page d’accueil de notre site.
Chèques
Les chèques en euros seulement et payables en France à l’ordre d’ESSF doivent être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C
Références bancaires nationales (RIB) :
Banque : 30002
Indicatif : 00525
N° de compte : 0000445757C
Clé : 12
Compte au nom de : ESSF
Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF
Paypal : vous pouvez aussi transférer vos dons via Paypal : sur la page d’accueil de notre site, cliquez sur la commande PapyPal en haut à droite.
HelloAsso : vous pouvez aussi transférer vos dons via HelloAsso (voir la commande placée en page d’accueil) :
https://www.helloasso.com/associations/europe-solidaire-sans-frontieres/formulaires/1/widget
En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (adresse en général indiquée sur les chèques).