Ses déclarations publiques passées ne sont pas de simples « mauvaises blagues » ou des « malentendus ». Elles constituent des violations flagrantes des droits des femmes qui vont bien au-delà de simples paroles déplacées. Elles contribuent à une culture où les femmes sont objectifiées, dégradées et même ciblées par la violence. Trois déclarations particulièrement choquantes, imprudentes et inacceptables se distinguent :
1. Ordonner aux soldats de tirer sur les femmes dans le vagin
En 2018, Duterte a ordonné aux soldats de tirer sur les rebelles féminines dans le vagin, affirmant que sans leurs organes reproducteurs, les femmes sont « inutiles ». Un tel discours ne se contente pas de déshumaniser les femmes, il incite également à la violence. Il réduit les femmes à de simples objets physiques, niant leur humanité et leur valeur en tant que citoyennes égales aux hommes. Ce genre de langage est dangereux et alimente encore davantage les violences à leur encontre, notamment dans les zones de conflit où les agressions envers les femmes sont déjà un grave problème.
2. Traiter les femmes de « salopes » lors d’un événement pour l’autonomisation des femmes
Duterte a qualifié les femmes de « salopes » lors d’un événement censé honorer les femmes travaillant dans le domaine de la sécurité nationale et de l’application de la loi. Cet événement était supposé célébrer et reconnaître le travail et le dévouement des femmes, non les insulter. En utilisant un langage aussi dégradant, il n’a pas seulement manqué de respect à ces femmes, mais il a aussi envoyé un message à la société : il serait acceptable de mépriser les femmes. Un tel discours mine le travail des femmes au quotidien et enseigne aux générations futures qu’il est permis de rabaisser autrui.
3. Admettre avoir tenté une agression sexuelle
L’un des moments les plus révoltants a été lorsque Duterte a tenu des propos controversés au sujet de Jacqueline Hamill, une missionnaire australienne violée et assassinée lors d’une émeute dans une prison de Davao en 1989. À l’époque, Duterte était maire de Davao et avait déclaré que Hamill était « si belle » que « le maire aurait dû être le premier » à la violer. Il a également admis avoir tenté de toucher une domestique pendant son sommeil. En minimisant ces actes comme de simples erreurs de jeunesse ou des plaisanteries, il a banalisé l’agression sexuelle, envoyant ainsi un message selon lequel il ne s’agirait pas d’un crime grave. Une telle déclaration favorise une culture du silence et de l’impunité autour des violences sexuelles, rendant encore plus difficile pour les victimes de dénoncer leurs agresseurs et d’obtenir justice.
Ces propos participent à une culture plus large de misogynie et de sexisme, nuisible non seulement aux femmes, mais aussi à l’ensemble de la société. Chaque fois que de telles déclarations passent sans conséquence, nous reculons dans la lutte pour l’égalité et la sécurité des femmes.
Alors que Duterte est jugé pour crimes contre l’humanité, y compris les exécutions extrajudiciaires commises lors de sa guerre contre la drogue, ses paroles et ses actes sont désormais sous le regard de la communauté internationale. Ce procès représente une occasion unique de défendre la justice et de montrer que même les dirigeants les plus puissants ne peuvent agir en toute impunité. La présence de trois femmes juges dans ce procès envoie un message fort : les droits des femmes doivent être respectés à tous les niveaux, que ce soit aux Philippines ou sur la scène internationale.
Si vous participez régulièrement aux manifestations du 8 mars ou vous engagez activement durant le Mois des droits des femmes, alors vous devez être d’accord avec ces arguments. Nous devons exiger des comptes. Les dirigeants comme Duterte doivent comprendre que leurs paroles et leurs actes ont des conséquences – non seulement dans leur pays, mais dans le monde entier. Il est temps de se lever, de parler haut et fort, et de prouver que la misogynie, la violence et les comportements dégradants n’ont pas leur place dans notre société. La lutte pour les droits des femmes concerne tout le monde, et nous devons nous assurer que nos dirigeants, quel que soit leur pouvoir, soient tenus responsables de leurs actes.
LABAN Kababaihan
Europe Solidaire Sans Frontières


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