Le ministre des Anciens combattants et son homologue à la Défense ont annoncés ce mercredi 12 septembre 2007, à Fredericton, que le Canada compense les victimes de l’épandage de l’Agent Orange et autres défoliants sur la base de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, entre 1966 et 1967. Cette compensation sera attribuée aux Anciens combattants et citoyens canadiens ayant travaillés et habités à l’intérieur d’un périmètre de cinq kilomètres. Cette compensation financière versée par le Gouvernement fédéral sera de 20 000 dollars par victimes correspondant à certains critères pathologiques.
Si cette somme est très discutable pour des personnes victimes de maladies longues et lourdes, surtout dans une société au niveau de vie élevé, elle a cependant l’avantage de montrer qu’un gouvernement actuel peut assumer les responsabilités de son pays vieilles de 40 ans.
Après la Corée du Sud, voici que le Canada montre le chemin. De là à franchir le pas avec les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange en procès à New York... le Canada attribue cette compensation à ses seuls citoyens.
D’autre part, les épandages à Gagetown ne sont en rien comparables, tant en volume qu’en durée, à ceux du Viêt Nam.
Mais cette nouvelle tant attendue est bonne pour l’environnement moral de l’affaire de l’Agent Orange dans son ensemble. Cependant, si on peut raisonnablement penser que l’Australie et la Nouvelle-Zélande prendront un chemin comparable à celui de la Corée du Sud, les innombrables victimes directes de la Guerre du Viêt Nam, les Vietnamiens en premier lieu, les Cambodgiens, les Laotiens et les philippins, pauvres parmi les pauvres, ne sont hélas pas dans la même configuration alors qu’ils sont les véritables premières victimes.
Nous attendons que la Cour d’appel de New York, qui n’a plus de ministre à ce jour, se prononce avant le 18 décembre 2007, puisqu’elle à six mois pour le faire après les arguments oraux du 18 juin de cette année.