Selon les révélations de France Info, l’otage français détenu à Téhéran se dit victime d’une détention arbitraire, devenue insupportable pour lui. L’homme de 34 ans, arrêté en octobre 2022 dans le sud de l’Iran, se dit à bout de forces.
C’est la première fois qu’il prend la parole publiquement. Olivier Grondeau, un Français détenu en Iran, a choisi de révéler son nom et de sortir de l’anonymat, dévoile France Info ce lundi 13 janvier. Cet homme de 34 ans a été arrêté à Chiraz, dans le sud de l’Iran, le 12 octobre 2022, alors qu’il effectuait un tour du monde avec un visa tourisme.
Condamné en février 2024, il purge une peine de cinq ans de prison pour « espionnage et complot contre la République islamique ». Il est actuellement enfermé dans la sinistre prison d’Evin, à Téhéran, dans l’aile des étrangers et des binationaux.
Chantage politique
Dans un enregistrement audio du 19 décembre 2024 avec ses proches, à qui il peut parler une fois par semaine, Olivier Grondeau clame son innocence et se dit victime « d’un chantage politique » entre la France et l’Iran. Il explique avoir choisi de dévoiler son identité en raison de son « état d’épuisement », et ce malgré les risques.
Le prisonnier raconte partager sa cellule avec 18 autres détenus. Il a accès à la bibliothèque et commence à recevoir des livres que lui a fait parvenir l’ambassade de France, rapporte France Info. Il parle d’une détention arbitraire, qui est devenue insupportable pour lui, et se dit à bout de forces. Il espère toujours que sa demande de liberté conditionnelle sera acceptée.
« Vous, qui avez le pouvoir d’influer sur cette affaire, entendez cette vérité.
Les forces de Cécile, les forces de Jacques, les forces d’Olivier s’épuisent », affirme-t-il dans cette déclaration au téléphone, en référence à ses deux compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris, également détenus en Iran depuis 2022. « Votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humains », a-t-il ajouté. Selon lui, le couple subit des conditions de détention encore plus dures que les siennes.
Le Quai d’Orsay, qui a convoqué l’ambassadeur d’Iran à Paris vendredi 10 janvier, exige une libération immédiate des trois Français qu’il considère comme des « otages d’Etat ». « Leur situation est insupportable, avec des conditions de détention indignes, qui, pour certaines, relèvent en droit international de la torture », a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.