La junte militaire birmane vient de conclure officiellement lundi les travaux de la Convention nationale pour la rédaction d’une nouvelle constitution, processus dont l’illégitimité a été maintes fois soulignée. Cet événement doit être mis en relation avec les événements en cours actuellement, et notamment avec les arrestations des dirigeants de la « génération 88 » survenues le 21 août 2007. « En achevant maintenant les travaux de la Convention, la junte tente de faire accepter son programme par la communauté internationale. De même, en maintenant en détention les dirigeants de la « génération 88 », elle teste sa réactivité. A l’heure où la junte militaire teste la communauté internationale, il est important que celle-ci réagisse de façon adaptée. » déclare Frédéric Debomy, coordinateur de l’association Info Birmanie.
Le moment actuel peut être crucial pour l’avenir de la démocratie en Birmanie. Aussi Info Birmanie demande-t-elle au gouvernement français de bien vouloir manifester son soutien aux initiatives suivantes :
– soutien à l’initiative de 92 députés birmans relative à la Convention nationale. [1]
– renforcement de la position commune européenne sur la Birmanie. [2]
– nécessité d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie. [Voir ci-dessous].
En outre, l’association demande au ministère des Affaires étrangères d’émettre un communiqué dénonçant la feuille de route des généraux birmans – dont la Convention nationale constituait une première étape – comme une mascarade visant à resserrer leur emprise sur le pouvoir.
En outre, Info Birmanie s’étonne que le président de la République française n’ait émis aucun communiqué sur les événements en cours, comme l’ont fait de leur côté George W. Bush, Gordon Brown et l’ancien président tchèque Vaclav Havel.
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Pour une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie : recommandations du rapport « Menace contre la paix » commandité par Vaclav Havel et Desmond M. Tutu et rédigé par le cabinet DLA Piper Rudnick Gray Cary (septembre 2005)
Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter une résolution sur la situation en Birmanie conformément à son autorité d’après le Chapitre VII de la Charte de l’ONU et aux précédents du Conseil de Sécurité. La résolution devrait :
– Exposer les raisons majeures de l’intervention du Conseil de sécurité, insistant sur la menace contre la paix causée par les principaux points décrits dans ce rapport ;
– Exiger que le gouvernement birman travaille avec le bureau du Secrétaire général à la mise en place d’un plan de réconciliation nationale et à la restauration d’un gouvernement élu démocratiquement ;
– Demander au Secrétaire général de rester scrupuleusement engagé dans le processus de résolution du conflit et requérir qu’il en réfère au Conseil de sécurité de façon régulière ;
– Exhorter le gouvernement birman à garantir aux Nations unies et aux organisations humanitaires internationales un accès immédiat, sûr et sans entrave à toutes les zones du pays afin qu’elles apportent une aide humanitaire aux populations les plus vulnérables, notamment les personnes déplacées intérieurement ; et
– Demander la libération immédiate et inconditionnelle d’Aung San Suu Kyi et de tous les prisonniers politiques de Birmanie.