Jean-Claude Farré avait adhéré à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en 1974, dans la cellule de son entreprise, la Compagnie Bancaire. Militant au sein de la section 1,2,3,4 (centre de Paris), puis à Gennevilliers et à Malakoff, où avec assiduité, tous les dimanches, il vendait Rouge sur le marché. Il martelait le pavé parisien, perdant sa voix en criant les slogans dans les manifestations qu’il protégeait souvent, étant au service d’ordre.
C’était aussi un militant syndical conséquent, à la Compagnie bancaire ou il travaillait. Il fut secrétaire du CE pour la CGT durant plusieurs années dans un secteur où la CFE-CGC avait traditionnellement la majorité. Défenseur infatigable des salariés, il était de toutes les luttes pour l’amélioration de leur situation.
Sa retraite venue, il partit en Bretagne, à Rennes et continua à militer à la LCR qu’il ne quitta qu’à sa dissolution, il rejoignit la Gauche unitaire, puis Ensemble, qu’il quitta en désaccord avec la conception qu’il jugeait peu démocratique et peu efficace de cette organisation. Cela ne l’empêcha pas de militer, de soutenir les luttes ouvrières, les réfugiés, les sans-papiers… Orphelin de la LCR, il était fier de continuer à soutenir la Quatrième Internationale.
Jusqu’au bout il fut fidèle à ses engagements, à son combat pour l’émancipation du genre humain et garda la conviction de la nécessité d’un parti et d’une internationale pour renverser l’ordre établi.
Il est parti le 27 septembre, avec son drapeau rouge floqué du vieux logo de la LCR (le « crabe »), accompagné d’une nombreuse assistance, dans un crématorium où résonnaient l’Internationale et Sans la nommer de Moustaki.
Michèle Gillet-Farré, Jacky Bru