Monsieur le président,
Votre décision de dissoudre l’Assemblée nationale a fait courir un risque immense pour le pays en rendant possible l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Celle-ci n’a été empêchée que grâce à une mobilisation sociale sans précédent qui s’est conclue par une victoire du Nouveau Front Populaire.
En constituant en un temps record le Nouveau Front Populaire, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, les forces de gauche ont fait preuve d’une responsabilité historique. Avec le soutien d’une mobilisation large et plurielle, le NFP a mené une campagne qui a permis d’obtenir le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. En lançant un appel clair au désistement contre le Rassemblement national (RN), les forces de gauche ont mis en échec le RN pourtant annoncé victorieux à longueur de plateaux télévisés.
Bien qu’ayant bénéficié des désistements des candidat·es de gauche, et été malgré tout distancés par le Nouveau Front Populaire, les partis de votre ex-majorité cherchent, dans leurs tractations, à se placer au centre d’une coalition large de gouvernement. Votre adresse du 10 juillet va dans le même sens. L’objectif est de ne pas voir le programme du Nouveau Front Populaire s’appliquer.
C’est pourtant sur la base du programme du NFP, qui vise à répondre aux urgences sociales et écologiques, qu’une majorité, certes relative, de député·es a été élue à l’Assemblée nationale. La mise en application de ce programme est la seule porte de sortie par le haut dans cette crise politique et institutionnelle. Elle constitue une alternative aux politiques inégalitaires, d’injustice sociale et écologique, menée par votre ex-majorité et qui a mené le pays dans l’impasse.
Former un gouvernement de coalition, sous la houlette de votre ex-majorité, ne ferait qu’accentuer le chaos en niant le verdict des urnes. L’extrême droite aurait beau jeu de présenter ce gouvernement, composé de personnes en désaccord sur la politique à mener, comme illégitime. Par conséquent cela favoriserait l’arrivée au pouvoir du RN lors des prochaines élections, présidentielles et législatives.
En tant que Président, vous êtes à la fois protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions et du respect de notre choix. Vous avez déjà suffisamment nui à la démocratie par la brutalité de votre méthode de gouvernement, caractérisée par les recours successifs au 49.3 contre le Parlement et contre la population. Le chaos est votre responsabilité, c’est votre responsabilité d’y mettre un terme en acceptant le verdict des urnes.
Le vote « Nouveau Front Populaire » doit être pleinement respecté. Les élections ont marqué le désaveu de vos politiques menées et le refus de voir l’extrême droite accéder au pouvoir. La seule solution, c’est l’alternance démocratique. Pour faire entendre cette voix, nous appelons à rejoindre les rassemblements appelés par la CGT le 18 juillet devant les préfectures et l’Assemblée nationale.
A Montreuil, le 11 juillet 2024,
Lou Chesné, Vincent Drezet, Alice Picard et Youlie Yamamoto, porte-paroles d’Attac
Cette réponse à Emmanuel Macron est ouverte à toutes et tous. N’hésitez pas à la signer sur le site d’Attac !