ON NE PRATIQUE PAS LA CHASSE À L’ENFANT SANS « DÉGATS COLLATERAUX »
Réseau Éducation Sans Frontières, 10 août 2007
C’est un enfant, il a douze ans, il est entre la vie et la mort à Amiens. Il aurait pu être Chinois, être plus âgé, et le drame aurait pu avoir lieu à Dôle, Lyon, Lille ou n’importe où en France. Ce n’est pas un accident. C’est l’effet direct et inéluctable de la politique imposée aux préfectures et aux policiers par le gouvernement. Les services sont soumis à des quotas en matière d’interpellation (125 000 exigés par le ministre en 2007) et d’expulsions (25 000).
Oui, les sans-papiers sont pourchassés par la police. Jusque chez eux.
D’autres drames, moins spectaculaires, se déroulent partout en France : à l’heure où nous écrivons, 10 parents (pères ou mères) d’enfants scolarisés sont placés en centre de rétention par la préfecture de police de Paris, en attente de leur expulsion pendant qu’à la maison le parent échappé à la rafle et les enfants sont dévorés d’inquiétude devant leur avenir de demi-orphelins. A Metz, un autre père de famille risque l’expulsion par l’Allemagne vers la Mongolie. Et on pourrait poursuivre cette liste qui dénombrera toujours en deçà de la réalité arrestations et expulsions, familles déchirées et vies brisées….
Le Réseau sans frontières est fier de défendre ces familles, ces enfants ; il s’efforce de construire la solidarité nécessaire, même en cette période où l’Etat, quoiqu’il en dise, en profite pour mettre les bouchées doubles.
Les enfants de ce pays, où leurs familles sont venues chercher tolérance et liberté ont le droit de vivre comme tous les enfants, sans la peur quotidienne au ventre, de même que leurs parents.
Il faut mettre fin aux expulsions, et aux pratiques auxquelles les forces de police se livrent, et donner à ceux qui vivent à nos côtés le droit au séjour.
La vie d’un enfant vaut-elle une expulsion ?
Communiqué de la LDH
L’intervention des forces de l’ordre au domicile d’une famille ukrainienne, dont la demande d’asile a été rejetée, a provoquée une réaction de peur d’un enfant de 12 ans qui s’est jeté dans le vide.
Il est actuellement dans le coma.
La politique menée par l’actuel, comme par le précédent, gouvernement ne cesse de provoquer des drames humains sans pour autant résoudre ce contre quoi elle prétend lutter.
Au-delà de toute démarche politique, nos gouvernements semblent avoir oublié jusqu’aux principes éthiques les plus élémentaires.
La LDH dénonce et condamne cette attitude, indigne d’un pays qui se prétend respectueux des droits de l’Homme.
Paris, le 9 août 2007.