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Nous avons appris avec tristesse le décès de Florence Marin, notre camarade, notre amie des comités NPA du 17e et du 18e arrondissement de Paris. Florence, belle rencontre militante et humaine, dont la discrétion nous avait un peu privé de la richesse de son parcours.
Jeune danseuse du ballet de l’opéra de Paris, elle tombe amoureuse de l’artiste paraguayen Francisco Marin – musicien, chanteur et compositeur, fondateur du groupe « Les Guaranis » – qui fuyant la dictature, est arrivé à Paris avec son groupe en 1952.
Florence s’intègre au groupe, et, dès lors, sa vie s’identifie à l’histoire de ce groupe musical, et ce sera toute une vie artistique engagée, très liée au travail culturel des syndicats et des partis de gauche en France. Le groupe Les Guaranis est invité dans le monde entier au service de la musique et de la culture des peuples de l’Amérique latine.
Florence Marin a vécu et accompagné, comme artiste engagée, les espoirs et déceptions en l’émancipation qu’ont connu une grande partie de leurs collègues artistes de toute la deuxième moitié du 20e siècle. Les Guaranis étaient de tous les concerts et réunions publiques contre les différentes dictatures en Amérique latine, du Chili à l’Argentine, mais également sur le Nicaragua avant et après la chute de Somoza et la victoire de la révolution. Avec le retour de la démocratie au Paraguay, la trajectoire du groupe guaranis a été considérée comme partie du patrimoine culturel du pays.
Alors que Florence était sympathisante de la LCR, elle a décidé de s’engager à fond dans la construction du NPA à partir des années 2011-2012, elle qui était née dans les années 1930... Elle a fait partie de toutes celles et ceux qui ont été enthousiasmés par la révolte des peuples qui se sont indignés et ont décidé dans ces années-là, de prendre leur sort entre leurs mains en occupant les places, en secouant les vieilles organisations ouvrières et en cherchant à en construire de nouvelles, larges et démocratiques, par en bas. Elle détestait les récitations militantes dogmatiques et machinales. La vente publique du journal était pour elle un moment important : elle écoutait les gens et répondait hors des réponses toutes faites. Elle s’était investie à fond dans l’initiative des « cafés politiques » que nous avions lancée dans le 17e avec d’autres organisations.
Elle s’est enthousiasmée pour les Nuit Debout, pour les Gilets jaunes. Même si elle avait fait un pas de côté dans le militantisme, elle restait attentive à nos actions et engagements. Sa santé déclinante, elle désespérait de ne pouvoir rejoindre les manifestations en particulier celles contre la réforme des retraites de 2023, en solidarité avec l’Ukraine, avec Gaza… Jusqu’au bout, elle est restée vibrante d’espoir et aussi malheureuse des revers et des défaites, comme nous toutes et tous. C’était vraiment notre sœur de combat.
Ses amis et camarades du NPA