Le 24 avril, ce rappeur très populaire de 33 ans a été condamné à mort en raison de ses idées.
Dans ses textes et interviews, Toomaj SALEHI dénonce en effet les injustices, notamment contre les femmes, les jeunes et les classes populaires. Il condamne l’absence de liberté, ainsi que la sauvagerie de la répression utilisant notamment la torture. Il appelle ouvertement à soutenir les mobilisations contre la République islamique.
Tout cela explique le déchaînement du régime contre ce symbole de la révolte de la grande majorité de la population iranienne. Toomaj a été plusieurs fois emprisonné, torturé, puis relâché sous caution. Un pas décisif vient d’être franchi avec sa condamnation à mort.
Cette décision s’inscrit dans un contexte général de répression accrue. Selon Amnesty International, au moins 853 personnes ont été exécutées en 2023, soit une hausse de 48 % par rapport à 2022.
Le nombre d’exécutions depuis le début de l’année est supérieur à 214.
Neuf des exécutions ayant eu lieu depuis le déclenchement soulèvement « Femme, Vie, Liberté » étaient en lien direct avec ce mouvement, et six autres pourraient être imminentes. Six autres personnes sont menacées d’exécution imminente.
Une accélération notable de cette tendance a lieu en ce moment dans le cadre des conflits armés qui embrasent cette partie du monde.
– Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Toomaj SALEHI et de toutes les personnes reconnues coupables et condamnées à mort, inculpées ou faisant l’objet d’une enquête pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
– Nous demandons que toutes les condamnations et les peines de mort prononcées à la suite des manifestations soient annulées.
– Nous appelons à la libération de tous·tes les prisonnier·es d’opinion en Iran.
– Nous rappelons notre opposition absolue à la peine de mort en toutes circonstances et en tous lieux.
Un procès en appel de Toomaj SALEHI devrait logiquement avoir lieu.
Il est urgent de se saisir de cette échéance pour développer la mobilisation.
Paris, le 21 mai 2024