L’attention internationale s’était portée, en 2022, sur l’Ukraine, puis l’Iran. En 2023, ce fut sur les tensions géopolitiques russo-sino-étatsuniennes et l’Eurasie, l’Ukraine et l’Europe orientale, puis, à partir d’octobre, sur le conflit israélo-palestinien et le Moyen-Orient. Nous avons largement couvert ces questions sur notre site Internet avec une double préoccupation : offrir une information de qualité et articuler une démarche solidaire.
Nous avons tenté de répondre au mieux à ces développements, tout en assurant la continuité de la solidarité dans l’aire géographique qui relève de notre responsabilité propre.
Nous commençons par un bilan d’ensemble des fonds collectés en 2023 (comparé aux années précédentes), pour traiter ensuite des autres questions, avant de revenir à la répartition par pays de l’aide financière.
Le bilan financier d’ensemble pour l’année 2023
La comparaison financière entre 2023 et les années précédentes n’est pas simple, car nous avons fait des choix différents : très prudent en 2023, avec pour priorité de débuter l’année 2024 avec un Fonds de solidarité important (interruption des virements dès la mi-novembre), plus « dépensier » les années précédentes.
En 2023, nous avons transféré 43.020 € à nos partenaires. La baisse apparaît sensible par rapport à 2022 (55.500 €) et 2021 (56.370 €). Cette baisse, réelle, doit cependant être relativisée pour plusieurs raisons :
• Les années précédentes, nous avons poursuivi l’envoi de fonds jusqu’à la fin décembre. Cette fois-ci, le dernier transfert a eu lieu le 15 novembre. Nous avons lancé notre appel à dons pour le fonds de solidarité Asie 2024 [1] et nous avons préféré préserver nos moyens pour engager l’année 2024 dans les meilleures conditions possibles, sachant que le contexte international resterait difficile. L’année précédente, 5.500 € avaient été envoyés durant cette période de fin d’année.
• La réponse à l’appel lancé à la mi-novembre a été plus « réactive » que nous ne le craignions (malgré la crise du coût de la vie !). Nous avons annoncé dans nos remerciements avoir reçu 31.000 € à la date du 15 janvier 2024 [2]. A cela, nous pouvons ajouter quelque 3.500 € de dons attendus qui nous arrivent normalement au tout début du mois et qui, cette fois-ci, nous sont parvenus un peu plus tard.
• En 2022, nous avions 12.370 € en caisse au 5 janvier 2023 et 18.333 en 2024.
Les dons proviennent en particulier de la France et d’autres pays européens (Allemagne, Belgique, Etat espagnol, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Slovénie…), du Canada, du Québec et des Etats-Unis, du Japon.
Nous avons commencé l’année 2024 avec un Fonds de solidarité permanent bien mieux fourni que les années précédentes. Cela nous a permis d’envoyer régulièrement de l’aide durant ce premier trimestre.
On peut conclure ce point sur deux remarques :
• Grâce à votre solidarité, nous avons mieux résisté aux difficultés présentes que nous aurions pu le craindre.
• Néanmoins, un effort important doit être maintenu pour éviter une érosion tendancielle de la solidarité financière.
Quatre ou cinq pays ?
Après le putsch militaire du 1er février 2021 en Birmanie, nous avons ajouté Myanmar aux quatre pays d’Asie auprès desquels nous étions déjà engagés (Bangladesh, Indonésie, Pakistan, Philippines). Nous avons dans un premier temps reçu beaucoup de dons destinés à des composantes de la résistance birmane. Un dernier envoi de fonds a été effectué en janvier 2023, puis nous avons dû les suspendre (voir ci-dessous à ce sujet l’explication du contexte).
Nous espérons pouvoir rétablir l’envoi de dons à des composantes de la résistance birmane, mais pour l’heure nous nous en tenons :
Au Bangladesh, avec pour partenaire les associations paysannes BKF-BKS-BAS et les mouvements avec lesquels elles sont alliées – en particulier, concernant le mouvement syndical, BSF.
A l’Indonésie, avec pour partenaire l’association « Femmes libres ».
Au Pakistan, avec pour partenaires la Crofter Foundation (CF), le PKRC et la Labour Education Foundation (LEF).
Aux Philippines, avec pour partenaire la coalition Mihands et ses organisations membres.
Il n’y a pas eu en 2023 d’intervention avec des partenaires ponctuels, dans ces pays ou dans d’autres.
Le site Internet et notre équipe
Notre site Internet bilingue a été créé en 2006. Il contient aujourd’hui plus de 68.000 pages, ce qui constitue une base de données considérable sur un large éventail de sujets, pour moitié en français, pour moitié en anglais. Il se veut un outil utile à toutes celles et ceux qui luttent pour un monde solidaire et offre, pour ce faire, des textes de nature très variée : articles d’actualité ou de fond, expertises et documents, éléments de débat, etc. Depuis quelques années, un travail permanent de refonte est poursuivi (il ne sera jamais terminé !) pour le rendre plus fonctionnel.
L’équipe qui assure son développement s’est renforcée, mais reste très réduite. A l’origine, nous étions deux : Pierre Rousset et Arnaud, le webmaster, qui s’était engagé (pour quinze jours…) à assurer la mise en place du squelette. Il est toujours là, ayant piloté plusieurs « refondations » structurelles, pas toujours simples, sans lesquelles le déploiement quantitatif et qualitatif de notre site aurait été impossible. Nous avons eu, dans le passé, de gros soucis (difficultés d’accès, ralentissements indus…), mais nous pensons maintenant pouvoir assurer un fonctionnement stabilisé. Merci Arnaud !
Un réseau de contacts s’est rapidement établi, nous proposant ou nous signalant des articles et des sites Internet susceptibles de nous intéresser. Le contenu offert par ESSF est ainsi rapidement devenu le fruit d’une entreprise collective, et c’était très important qu’il en soit ainsi. Ce « réseau d’alimentation » n’a cessé de s’étoffer et le contenu de s’enrichir. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de publier tout ce qui nous est proposé et qui le mériterait. Il y a une part importante d’aléatoire dans les mises en ligne – un texte peut-être immédiatement publié, un autre, plus important sans doute, sera mis en attente… au risque de disparaître à jamais dans le tréfonds des boites mail. Cela arrive à de véritables « bijoux » dont le tort est d’avoir été disponibles à « contre-temps », quand l’actualité était envahie par d’autres sujets.
Au fil des années, nous avons intégré à notre équipe des administratrices et administrateurs qui ont contribué à développer ESSF. Nous sommes aujourd’hui trois à mettre en ligne les articles : Alain Baron, Adam Novak et Pierre Rousset, avec Arnaud toujours en « appui feu ». Ajoutons à ces quatre-là nos traducteurs attitrés, à commencer par Pierre Vandevoorde qui nous alimente de traductions à un rythme impressionnant (et nous fait en sus bénéficier de sa familiarité avec l’Allemagne) et E. qui traduit de l’hébreu, un apport précieux par les temps qui courent !
La mutualisation des traductions
La place des traductions dans notre site s’est donc considérablement renforcée au cours de l’année écoulée. Il importe que francophones et anglophones puissent, autant que faire se peut, accéder aux mêmes sources. Nous ne sommes heureusement pas les seuls à le penser et les crises ukrainiennes et palestiniennes ont donné un coup d’accélérateur en ce domaine.
Nous pouvons ainsi bénéficier des traductions effectuées dans le cadre du RESU (le Réseau européen de solidarité Ukraine) ou par des comités ad hoc comme l’AFPS et l’Agence Média Palestine [3], ou encore l’AURDIP [4] ainsi que par des revues et sites comme International Viewpoint, A l’Encontre, Inprecor – et même Viento Sur dont les traductions castillanes nous font connaître des textes anglais qui nous avaient échappés.
Nous collaborons étroitement avec le blog « Entre les mots, entre les lignes » qui abat un formidable travail en publiant chaque jour un « paquet » d’articles, dont bon nombre sont des traductions.
Par ailleurs, sous l’impulsion d’Adam, un écosystème de bulletins informant de nos publications (les Lettres de nouveautés) a été constitué, avec la possibilité de s’abonner suivant les thèmes et régions [5]
La couverture géographique et thématique
Toutes les questions et toutes les régions du monde ne sont pas traitées également. D’une part, nous ne publions pas en espagnol, arabe, etc. D’autre part, nous avons des liens particulièrement étroits en Asie, ainsi que dans certains pays francophones ou anglophones (en Europe, Etats-Unis…). Cependant, nous tentons de compenser ces déséquilibres, en fonction de l’actualité notamment.
Europe de l’Est. Ces dix dernières années, avec l’intégration d’Adam Novak à notre équipe, la couverture de l’Europe orientale s’était considérablement développée. Ce « recentrage » s’est évidemment approfondi à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022. Le « point de vue » est-européen a trouvé toute sa place sur notre site.
Moyen-Orient. La couverture de l’Afrique du Nord a toujours été assez constante. Celle de l’Egypte a eu ses hauts et ses bas. En revanche il n’en allait pas de même pour le reste du Moyen-Orient. Dans la foulée du soulèvement « Femmes, Vie, Liberté », nous avons consacré une attention particulière à l’Iran à partir de septembre 2022, grâce, notamment, à Alain Baron. Puis, à partir d’octobre 2023, la crise palestinienne a occupé une place centrale sur notre site Internet. Nous offrons aujourd’hui un éventail d’articles, assez unique tant du fait de leur nombre que de la qualité de leurs sources ou de la variété des thématiques abordées. Parmi les sources mises à contribution, mentionnons ici le magazine israélien judéo-arabe +972 [6], certaines et certains journalistes du Haaretz en anglais ou hébreu, la revue Against the Current aux Etats-Unis, l’AFPS [7], Middle East Eye [8]… Cet effort s’inscrit dorénavant dans la durée. Bien entendu, tous les pays de la région ne sont pas couverts avec la même attention, mais le « recentrage » sur Moyen-Orient est dorénavant un acquis.
Les Amériques. Les Etats-Unis et le Canada-Québec bénéficient d’une couverture assez constante, mais celle de l’Amérique latine reste inégale ou irrégulière. En français, nous pouvons l’enrichir avec l’aide des contributions ou des textes traduits par A l’Encontre, par l’Anticapitaliste, ou par le réseau de collaboratrices et collaborateurs liés au comité France-Amérique latine (FAL). En anglais, analyses et traductions proviennent, notamment, des Etats-Unis.
Les thématiques. Au fil des ans, les rubriques « femme », « écologie », « santé » et « LGBTQ + » se sont multipliées sur notre site. De nouvelles rubriques sont apparues en 2023, telles « régions polaires » ou « Océans ». Dans certains cas, le leur traitement est facilité parce qu’un membre de l’équipe d’ESSF est personnellement impliqué dans le champ d’activité ou d’intérêt concerné, dans d’autres, cela n’est pas le cas. Notre micro-équipe est aujourd’hui exclusivement masculine – et âgée (il en a été différemment dans le passé), mais nous tentons de compenser cet état de choses avec l’aide des personnes qui nous proposent des liens d’articles.
Depuis quelques années, une attention spécifique est apportée à la « polycrise » qui frappe dorénavant tous les continents, à la crise irrésoluble de la mondialisation capitaliste, aux questions de géopolitique et aux questions théoriques fondamentales qui l’accompagnent. En revanche, nous n’abordons que marginalement des domaines comme ceux de l’industrie de la communication et l’Intelligence artificielle. Des faiblesses qu’il n’est pas facile de combler, faute de connaissance et de moyens.
En l’état actuel des choses, des sujets qui nous sont pourtant chers sont moins bien traités que par le passé (en particulier la Birmanie) ou pas à la mesure de la catastrophe en cours (la crise climatique et écologique). On tentera de réduire ces manques, mais on ne peut promettre le succès.
La liste de discussion du Cedetim et le blog « Entre les lignes, entre les mots » nous aident à couvrir un champ varié de questions. Nous soutenons l’engagement des Editions Syllepse ou relayons les activités du Réseau syndical international de solidarité et de luttes.
Le blog « Entre les lignes, entre les mots » [9] nous fournit, quotidiennement, clé en main une sélection d’articles sur de nombreux pays et sujets. Grand merci à Didier Epsztajn qui l’anime !
Les liens avec les mouvements et la solidarité
Notre site Internet permet de rendre compte des activités de nombreux mouvements et de tisser avec eux des liens de solidarité, ainsi que de mener ou de participer à des campagnes militantes (« Stop Brevets sur les vaccins, Réquisition ! », en défense de détenus politiques…).
Parmi nos engagements unitaires
Asie. ESSF est membre du Forum populaire Asie-Europe (AEPF) et nous participons à diverses initiatives initiées en son sein.
Nous co-signons régulièrement des appels en solidarité avec des luttes et des droits, contre la répression, initiés par un réseau Asie-Pacifique animé par le Parti socialiste de Malaisie (PSM).
Nous avons tissé des liens étroits avec des militant.es chinois.es (qui ont notamment dû quitter Hong Kong) ou d’origine chinoise et suivons le développement de sites Internet progressistes consacrés à la Chine ou à l’Asie.
Nous souhaitons collaborer avec d’autres organisations pour les campagnes que nous menons en Asie – en particulier en défense des mouvements frappés par la répression et pour renforcer la solidarité financière que nous pouvons leur apporter. Nous participons aussi à des initiatives unitaires en dehors de notre champ géographique propre de responsabilité (Iran, Afrique du Nord…).
Ukraine. ESSF est membre fondateur des Brigades de solidarité éditoriale, ainsi que du réseau d’éditeurs solidaires de la revue ukrainienne progressiste Spilne (« Commons »). De nombreux éditeurs et contributeur.es clés de notre site Internet font partie du Réseau européen de solidarité Ukraine.
Iran. Dans la foulée du soulèvement « Femmes, Vie, Liberté », nous maintenons nos liens avec l’association Solidarité socialiste avec les travailleurs d’Iran (SSTI). Nous avons relayé sur notre site leur appel aux dons, assurant leur collecte le temps que leur association (ré)ouvre son propre compte en banque. Nous avons très activement contribué à réunir des signatures nationales et internationales pour une déclaration de solidarité dont la SSTI était à l’origine, qui a connu un très grand succès.
Afrique du Nord. Notre association étant basée en France, nous avons été sollicités par des mouvements des « deux rives » de la Méditerranée pour des appels en défense des droits vitaux des migrant.es, de prisonniers d’opinion et de mouvements démocratiques en Afrique du Nord. Nous y avons évidemment répondu, même si nous sortions ce faisant de notre domaine propre de compétence asiatique.
Moyen-Orient. Outre notre engagement sur l’Iran et la Palestine, nous tentons aussi de maintenir un suivi réactif concernant l’Egypte et tout spécialement le Soudan, centre de luttes populaires dont l’importance est trop souvent ignorée.
Bilans synthétiques par pays
Rappel : les dons que nous recevons peuvent être dédiés à un pays ou une organisation, ou bien versés au Fonds permanent de solidarité qui nous permet d’envoyer de l’aide immédiatement après une catastrophe (la campagne de solidarité permettant ultérieurement de reconstituer ce fonds) ; d’équilibrer le solde des campagnes de solidarité spécifiques au cas où il ne le serait pas ; d’assurer le suivi d’une aide prolongé ; d’assurer des aides quand les conditions d’une campagne spécifique de solidarité ne sont pas réunies.
Nos partenaires en Asie doivent faire face à la violence de pouvoirs établis qui peut prendre plusieurs formes suivant les moments, régions et pays : régimes dictatoriaux, propriétaires fonciers, mouvements fondamentalistes extrémistes…, violences qui peuvent aller jusqu’à une guerre totale (Birmanie). Nous devons en tenir compte pour ne pas les mettre plus encore en danger et nous ne publions pas certaines données sensibles.
Les chiffres ci-dessous concernent les montants virés compte non tenu des frais bancaires (un virement international nous coûte en général 27 €). En principe nous prenons en charge tous les frais (certains peuvent être déduits dans le pays de destination selon des règles variables suivant les pays).
BANGLADESH
Contributions envoyées via les mouvements BKF (paysans), BKS (paysannes), BAS (indigènes) et la fédération syndicale BSF. Ces mouvements sont principalement implantés dans le sud-ouest du pays. La majorité de leurs membres sont des paysan.nes qui occupent des terres publiques (de grands bancs de sable qui apparaissent dans les estuaires), les mettent en culture et demandent la reconnaissance légale de leurs droits d’usage. Les membres du BKF-BKS doivent faire face à la violence des hommes de main de propriétaires fonciers. En cas de catastrophe humanitaire, elles peuvent apporter de l’aide en d’autres lieux. Associées à un syndicat et à une organisation de peuples indigènes, elles participent à des activités unitaires, notamment à Dacca, où se trouve leur siège national, sur un large éventail de questions.
Total pour l’année 2022 : 12.300 €
Total Bangladesh (2011-2023) : 79.629 €
BIRMANIE (MYANMAR)
La Birmanie est le théâtre d’une guerre totale. Depuis 2021, nous envoyons des fonds pour soutenir des composantes de la résistance à la dictature militaire. Ces fonds sont transmis, indirectement, via un regroupement d’associations présentes aux frontières du pays. La situation est très mouvante et demande à être suivie au plus prêt pour être efficace. Les composantes de la résistance en effet sont très variées. Ainsi, certaines minorités ethniques qui s’opposent à la junte (ou négocient à l’occasion avec elles) commandent l’équivalent d’une armée régulière (l’aviation en moins). Aujourd’hui, alors que la junte est sur la défensive (une bonne nouvelle), nos lignes de communication régionales ont été suspendues. Il faudrait déterminer à qui notre aide devrait être destinée dans la situation présente. Nous espérons qu’elles seront bientôt rétablies.
Total pour l’année 2023 : 800 €
Total Birmanie (2021-2023) : 18.920 €
INDONESIE
Tout en participant à des initiatives collectives sur diverses questions et en collaborant étroitement avec des syndicats, le mouvement « Femmes libres », basée dans les zones industrielles de Djakarta et de Sukabumi (Java occidental), intervient avec les ouvrières du secteur de l’habillement pour la défense de leurs droits sociaux et reproductifs (non respectés par les employeurs), contre les violences de genre dans la sphère domestique comme sur le lieu de travail. Elle mène de front campagnes éducatives, conférences, aide à l’auto-organisation, soutien à des manifestations de femmes…
Le champ géographique et social d’intervention de « Femmes libre » étant plus « focalisé » que ceux de nos autres partenaires, nous leur avons envoyé une aide plus limitée. Nous avons cependant décidé d’augmenter cette année sa dotation, compte tenu du contexte national, qui se détériore, et de la qualité de leurs activités. Ainsi, 3.000 € ont déjà été virés au premier trimestre 2024, soit plus qu’en 2023.
Total pour l’année 2023 : 2.600 €
Total Femmes libres (2016-2023) : 29.200 €
Total Indonésie (2006-2023) : 32.700 €
PAKISTAN
Nous sommes en partenariat avec la Crofter Foundation (CF), le PKRC et la Labour Education Foundation (LEF). Pour des raisons pratiques, nous envoyons désormais tous les fonds « pakistanais » à la Crofter Foundation, dont la priorité est de défendre les intérêts des paysans. Depuis 2017, le Pakistan Kissan Rabita Committee est un réseau de 27 organisations de petits agriculteurs et la seule organisation membre de La Via Campesina au Pakistan. La Labour Education Foundation a, par ailleurs, une surface d’action très ample et reçoit d’importants soutiens associatifs internationaux. Elle aide les travailleur.es des secteurs formel et informel à s’organiser, à se former et à revendiquer leurs droits sociaux, économiques et politiques en vue de transformer en profondeur les rapports de pouvoir. Elle assure des programmes spéciaux en faveur des enfants. Elle collabore avec la Crofter Foundation dans des initiatives communes, face aux catastrophes naturelles en particulier.
Une partie de l’aide que nous apportons au Pakistan est destinée aux territoires himalayens sous administration pakistanaise (Gilgit-Baltistan, Cachemire).
Il est clair que le Pakistan a été « sous doté » en 2023. Cela ne doit pas être le cas en 2024.
Total 2023 : 8.500 €
Total Pakistan (2005-2023) : 116.605 €
PHILIPPINES
Notre partenaire aux Philippines est la coalition Mihands qui met en réseau une cinquantaine d’associations aux spécialités variées – elles répondent de concert aux urgences humanitaires, combinant leurs compétences au plus proche des besoins. Ces situations de crise ont de multiples causes : conflits militaires, catastrophes dites naturelles, épidémies, mise en cause des droits des populations montagnardes (Lumad)… Mihands opère dans une grande partie de l’ile de Mindanao, au sud de l’archipel, mais se « projette » à l’occasion au-delà. Elle aide les communautés locales à s’auto-organiser et à adapter leurs activités socio-économiques (dont la production agricole) pour qu’elles résistent mieux au chaos climatique.
Mihands bénéficie d’un enracinement social important qui lui permet, notamment, de promouvoir la solidarité entre populations chrétiennes, musulmanes et montagnardes. Mindanao étant l’un des territoires les plus militarisés de l’archipel, les membres de ce réseau (et des autres mouvements progressistes) doivent assumer leurs multiples responsabilités dans un contexte d’insécurité permanente. Compte tenu de l’ampleur de ces responsabilités et du contexte régional, la dotation annuelle allouée aux Philippines a toujours été la plus importante.
Total pour l’année 2023 : 13.500 €
Total Philippines (2007-2023) : 158.589,27 €
* * *
Tous pays confondus.
TOTAL ESSF GENERAL POUR 2023 : 43.020 €
Total général ESSF (2005-2022) : 480.213,04 €
En remerciant chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette année solidaire,
Les années exceptionnelles devant la nouvelle norme, il nous faut consolider et continuer à élargir en 2023 le socle de donatrices et donateurs qui pérennise le maintien de notre solidarité financière.
ESSF
Mark Johnson, Pierre Rousset
Extraits du procès-verbal de l’assemblée générale d’ESSF du 18 février 2023
Les points suivants ont été notés :
• Nous maintenons notre conception fondamentale de la solidarité. Chaque puissance choisit les victimes qui lui conviennent et abandonnent les autres. Nous nous refusons à entrer dans ce type de logique « campiste ». Nous défendons les droits des Kanaks en Kanaky quoi qu’en pense Paris, les Syrien.nes et les peuples de Syrie face à l’implacable dictature du clan Assad, les Ukrainiennes et Ukrainiens sous le déluge de feu russe, les Portoricain.es sous l’ordre colonial US, les Haïtiens à qui protection et asile sont refusés par ladite « communauté internationale ». Nous défendons les victimes et nous ne les abandonnons pas au nom de considérations géopolitiques. Nous soutenons leur droit à décider librement de leur avenir et, quand telle est la question, leur droit à l’autodétermination.
Nous nous retrouvons avec les mouvements progressistes qui, de par le monde, récusent la logique de « l’ennemi principal ». Nous ne sommes dans le camp d’aucune grande puissance, qu’elle soit nippo-occidentale, russe ou chinoise.
• Nous maintenons évidemment notre engagement dans campagne « Stop Brevets sur les vaccins, Réquisition ! », au lancement de laquelle nous avons participé. Initialement lancée à l’occasion de la pandémie Covid, elle exige la levée des brevets sur les vaccins et la mise en œuvre d’une politique sanitaire qui permette aux pays du Sud de les produire et de les utiliser dans les meilleures conditions possibles.
• Nous notons que la crise climatique et écologique globale (effondrement de la biodiversité, érosion de sols, déforestation souvent combinée à une extension des plantations, crises hydriques et sécheresses, phénomènes climatiques extrêmes…) s’avère de plus en plus hors contrôle et son impact de plus en plus brutal.
• Nous notons que les tensions géostratégiques explosent, en particulier en Eurasie et en Indo-Pacifique. Le continent eurasiatique est au cœur des contradictions mondiales.
• Nous devons maintenir notre aide envers la résistance birmane, mais le soutien financier doit être fourni aux frontières par des réseaux régionaux avec lesquels nous collaborons. La situation dans le pays est très fluide et demande un « suivi de proximité ».
• Nous sommes entrés dans l’ère des crises sanitaires. Il nous faut maintenir une politique d’« information totale » en ce domaine, en traitant leurs aspects proprement médicaux et informatifs, leurs interrelations politiques et économiques, l’impact sur les systèmes de santé et la critique de l’ordre capitaliste qu’elles mettent en cause.
• La refonte de notre site Internet constitue un travail considérable qui ne sera jamais terminé, mais nous avons passé un cap et cet outil a montré sa « multi-utilité » : information pluraliste, mais engagée ; cadre de liens solidaires et de campagnes avec de nombreux mouvements ; suivi de l’actualité et constitution de dossier de fonds…
Nous réaffirmons nos engagements :
• Le fonctionnement de l’association est entièrement fondé sur le volontariat et la politique de coûts minima afin que les fonds collectés soient effectivement entièrement consacrés à la solidarité. Les seuls frais déduits concernent le coût des transferts et de tenue du compte (autour de 5%). Notre association ne possède aucun fonds propre et son compte bancaire ne reçoit que les dons solidaires.
Nous prenons nous-mêmes en charge les autres frais de fonctionnement, tels que ceux concernant le site Internet (nom de domaine, hébergeur) ou la diffusion des Lettres d’information.
• Notre action s’inscrit en règle générale dans la durée. Nous « n’exportons » pas nos propres projets. Nous préférons soutenir des mouvements socialement enracinés dans leurs pays, à même de répondre aux urgences à partir de leur implication sur le terrain et de leurs propres perceptions des priorités. Nous aidons nos partenaires à assurer le développement de leurs activités solidaires et à favoriser l’auto-organisation des populations à qui notre soutien financier est destiné.
• Vu nos ressources limitées et la qualité de nos relations avec des associations et réseaux locaux, nous continuerons à consacrer une solidarité régulière aux Philippines, Pakistan, Indonésie et Bangladesh. Nous poursuivrons aussi le soutien envers la Birmanie, où nos liens avec la résistance populaire sont indirects. Les éventuelles autres initiatives de solidarité seront, au moins initialement, plus ponctuelles.
Nous souhaitons travailler, en France et en Europe, de concert avec d’autres associations pour le développement d’une « Europe solidaire ».
Pour envoyer des dons
Chèques
Les chèques en euros seulement et payables en France à l’ordre d’ESSF doivent être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C
Références bancaires nationales (RIB) :
Banque : 30002
Indicatif : 00525
N° de compte : 0000445757C
Clé : 12
Compte au nom de : ESSF
Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF
Paypal : vous pouvez aussi transférer vos dons via Paypal
Pour accéder à PayPal utiliser l’adresse mail contact europe-solidaire.org
Ou bien cliquez sur l’icône PayPal en page d’accueil.
HelloAsso : vous pouvez aussi transférer vos dons via HelloAsso (voir la commande placée en page d’accueil) : https://www.helloasso.com/associations/europe-solidaire-sans-frontieres/formulaires/1/widget
En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (adresse en général indiquée sur les chèques).
Nous vous tenons régulièrement informés via notre site de la situation et de l’utilisation du fonds de solidarité.