La destruction du ghetto de Gaza

Un peuple de plus de deux millions de personnes enfermées dans une prison depuis 2006 est ainsi bombardé, torturé, affamé devant nos yeux sans que les responsables politiques ne cherchent à y mettre fin. Il est privé d’eau, de nourriture, de carburant, de médicaments, dépourvu d’aviation, d’armée, de marine. Il est décrié comme le danger tandis qu’il tente de résister dans le plus grand camp de concentration du monde. Les Israéliens extrémistes, fanatiques sionistes au pouvoir, dont fait partie le premier ministre Netanyahu (1), annoncent et appliquent la solution finale à la question palestinienne.

Bombes au phosphore sur Gaza © Algérie 24

L’enclave de Gaza est aujourd’hui un cimetière à ciel ouvert

L’une des armées les plus puissantes et modernes du monde peut larguer des milliers de tonnes de bombes sur une population civile désarmée : la communauté internationale continue d’apporter son soutien au génocide. Aucun des états démocratiques ne fait cas de la composition du gouvernement d’extrême-droite. Les réactions les plus « humaines » de ces belligérants par procuration n’appellent pas à cesser le feu de mort qui s’abat sur des enfants principalement, mais depuis peu seulement à une trêve, un « couloir humanitaire » pour apporter nourriture, eau et soins aux près de 30 000 civils blessés, mutilés. Pour qu’à l’issue de « cette pause », Israël puisse continuer à exterminer le petit peuple qu’elle persécute depuis plus de 70 ans et rayer la Palestine et ses habitants de la carte.

Déclarations de responsables israéliens

Les nazis ne se livraient pas à leur crime en direct

On ne découvrit leur forfait qu’après la fin de la guerre alors qu’aujourd’hui nous sommes des centaines de millions à voir d’heure en heure les crânes explosés, les enfants ramassés en morceaux dans des sacs... D’autres encore tremblant de la violence des déflagrations, pleurant leurs parents, oncles, sœurs ou frères éclatés devant leurs yeux, supplient, mais rien n’y fait. Les régimes coloniaux soutiennent les criminels de guerre et lui envoient des armes, même si partout à travers la planète, les populations manifestent leur soutien au peuple palestinien.

Seule la mort répond aux appels à l’aide des Gazaouis

qui, désespérés, partagent leur enfer en filmant les massacres, les cadavres qu’ils ramassent, les corps déchiquetés qu’ils vont tous les jours chercher à mains nues sous les décombres. Les enfants, les femmes, les hommes, profondément traumatisés, pleurent, crient, expliquent, montrent devant les téléphones portables, seuls liens (2) avec le monde extérieur qui échappent au blocus de l’Etat terroriste. Deux journalistes ont été tués par jour, un enfant est assassiné toutes les dix minutes et les chefs d’Etats des pays dits démocratiques continuent de revendiquer « le droit d’Israël à se défendre ».

Alors, les pacifistes du monde entier, tous les gens dotés d’empathie relaient ces vidéos. Et nous assistons tous avec horreur à la boucherie.

Les nuits hantées des populations arabes et musulmanes du monde entier

Elles sont en souffrance, font des cauchemars, ne dorment plus. Elles savent que ce pourrait être elles, que personne ne bougerait pour freiner ces viols des lois internationales. Seuls les pays enrichis sur leur dos peuvent enfreindre ces règles qu’ils utilisent pour justifier leurs massacres mais qu’ils ne sont pas tenus de respecter.

Elles se souviennent, comme nous tous, des millions de civils algériens, irakiens, afghans, syriens, yéménites, lybiens, ouïghours... de tous les massacres racialisés pour enrichir les puissances coloniales et impérialistes. On avait dit « plus jamais ça » après le génocide des Juifs, mais ces autres tueries comme celles de nombreux Africains - Héréros de Namibie, Congolais - ou Amérindiens... n’ont jamais été reconnues, ni jugées.

Initiée par l’extrême-droite américaine, la chasse au wokisme traque ceux qui veulent dénoncer les crimes des pays occidentaux, mais elle n’effacera pas les mémoires blessées.

Laisser Israël poursuivre son nettoyage ethnique c’est ouvrir la voie à de nouvelles exterminations racistes.

Tin Hinane
Militante féministe et antiraciste

Exposition coloniale de 1931

(1) Le Premier ministre Rabin a été assassiné en novembre 1995 par un fanatique juif. La veuve de Rabin, Lehea, a imputé à Netanyahu et à ses partisans le meurtre de son mari. Chris Hedges

(2) Seule Al Jazeera diffuse -en anglais et en arabe- en direct les images des crimes de guerre de l’armée israélienne