Un ouvrier de l’usine PSA de Mulhouse s’est suicidé. Comme pour tout suicide, les causes de son geste sont sûrement multiples et complexes. Pour autant, il est sûrement révélateur qu’il ait choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail. D’autant qu’il s’agit, en quelques semaines, du second suicide à l’intérieur de cette usine et du cinquième dans le groupe PSA. Renault et EDF ont également été confrontés à de tels drames.
Naturellement, la direction de PSA affirme péremptoirement que, « dans aucun des cas, on ne peut faire de lien direct entre ce qui se passe sur le lieu de travail et les suicides ». Pourtant, comment croire que ces suicides répétés n’ont rien à voir avec les conditions de travail, la souffrance au travail, les rythmes de plus en plus effrénés de production, le stress, l’individualisation des salaires, les suppressions d’emplois et la menace du chômage ? Cette même direction a, depuis, mis en place un numéro vert d’écoute psychologique.
Mais, ainsi que l’a dénoncé la CGT, elle avait multiplié les pressions sur les salariés en congés maladie, mettant en cause « un absentéisme incompatible avec l’organisation industrielle ». L’organisation industrielle ? C’est un terme neutre qui masque, en fait, la recherche obsessionnelle de gains de productivité, la course aux profits pour assurer les dividendes des actionnaires, même au détriment de la santé et de la vie des ouvriers...