Récemment, notre collègue syndicaliste et militant belge à la retraite Lucien Perpette a de nouveau attiré l’attention sur ce qui se passe en Algérie, où, à l’approche des élections présidentielles de 2024, la répression contre les militants s’intensifie et leurs actions sont criminalisées par les autorités. Une pétition en ligne contre cette situation a été lancée [1] et peut être signée par chacun d’entre nous sur ce lien et envoyée à contact europe-solidaire.org.
De quoi s’agit-il ?
L’Algérie n’est bien sûr pas une exception, et le changement climatique y est également visible. Les incendies et la pollution sont devenus visibles et encore plus aigus, d’autant plus que ce pays méditerranéen est également témoin de l’exploitation intensive des ressources naturelles et minérales, de la dégradation de l’environnement et de la perturbation de la biodiversité. Tout cela entraîne également le déplacement des populations locales, leur pauvreté et leur mauvaise santé.
Kamel Aissat, professeur d’université et militant algérien, est devenu un « lanceur d’alerte » en tant que citoyen informé de la situation créée par une société australienne à Bejaia, où elle projette d’exploiter une mine de zinc et de plomb. En effet, l’exploitation des minerais, tout en générant d’énormes profits pour l’entreprise et des bénéfices pour les dirigeants algériens, représente également un danger évident pour la santé de la population. Il y a un risque de déplacement de villages entiers, d’atteinte à la flore et à la faune de la région, de contamination de la nappe phréatique et d’une zone humide protégée par le label international Ramsar (la convention Ramsar de 1971 est une convention sur les zones humides, qui comptent parmi les écosystèmes les plus menacés de la planète et sont d’une importance internationale, notamment en tant qu’habitats pour les oiseaux d’eau. Elle a été signée par 153 pays, qui sont censés protéger 1 616 zones humides. En Slovénie, il s’agit du lac Cerknica, de la saline de Sečovlje et des grottes de Škocjanska, op. a).
Les représentants du capital et leurs mercenaires, bien sûr, ne sont pas satisfaits de ce que fait l’universitaire, ils ont donc commencé à le placer sous surveillance judiciaire, le menaçant d’arrestation et lui interdisant de quitter le pays. Ils sont particulièrement mécontents qu’il ait mobilisé des scientifiques et le Groupe mixte d’experts pour attirer l’attention sur des risques environnementaux graves. Kamel Aissat n’est pas le seul à être persécuté par les autorités. D’autres lanceurs d’alerte ont été attaqués avant lui, comme Moad Gasmi, militant contre le gaz de schiste dans le sud de l’Algérie, et Noureddine Tounsi, qui a dénoncé la corruption dans l’industrie pétrolière. La protection de l’environnement n’est pas un crime. Le soutien et la solidarité internationale contre la répression qui criminalise les dénonciations environnementales et les demandes de justice pour ces prisonniers de conscience sont justifiés, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons obtenir ce qu’il y a de mieux pour notre planète. Les histoires de l’Algérie se déroulent ailleurs, et nous devons être solidaires.
Zveza svobodnih sindikatov Slovenije (ZSSS) - Association of Free Trade Unions of Slovenia