Note préliminaire : une partie des données exposées dans le présent document sont de 2003. Mais elles restent parfaitement d’actualité dans la mesure où EDF, par un lobbying « au plus haut niveau de l’Autorité de sûreté », a réussi à faire « enterrer » les données gênantes. La situation est même encore plus inquiétante aujourd’hui puisque les réacteurs ont encore vieilli depuis…
Les centrales nucléaires EDF ne sont pas adaptées au risque sismique français
Les spécialistes d’EDF et de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) se rencontrent régulièrement pour faire le point de leurs travaux respectifs concernant l’adaptation des centrales nucléaires au risque sismique. Attention : il s’agit bien du risque sismique tel qu’il existe en France.
Or, depuis 2003, de graves divergences opposent EDF à l’IRSN dont les travaux ont montré que d’importants travaux devaient être engagés par EDF pour remettre ses centrales à niveau face au risque sismique. Ces divergences seraient certainement restées confidentielles sans l’intervention du Réseau « Sortir du nucléaire »…
Le Réseau « Sortir du nucléaire » a rendu publics des documents internes à EDF : explosif !
Le 26 mai 2003, le Réseau « Sortir du nucléaire » a rendu publics des documents internes à EDF qui se refuse pour des raisons purement financières à mettre en œuvre les mesures nécessaires. EDF a mis en place une action de lobbying « au plus haut niveau de l’Autorité de sûreté » pour que soient écartés les documents de l’IRSN. EDF a aussi recherché d’autres experts… plus complaisants…
Extraits des documents internes EDF :
– « Il faut mobiliser stratégiquement au dessus des experts pour lever la contrainte »
– « Une communication de haut niveau vers la DGSNR est requise »
– « Des actions de lobbying ou contrefeu (autres experts) sont-elles possibles ? »
– « Il faut trouver une échappatoire à cette menace »
– « Des menaces très importantes apparaissent notamment sur les réacteurs de Bugey et Fessenheim »
Note : Pour EDF, la « menace » est… de devoir financer les travaux. Le choix de la rentabilité au détriment de la sécurité est clairement exprimé : « Il a été décidé de défendre auprès de la DGNSR, hors du débat technique, une position ferme d’industriel ».
Révélation par le Réseau « Sortir du nucléaire »
Le lundi 26 mai 2003, le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle le « pot aux roses » par un communiqué au titre explicite : « Séismes et centrales nucléaires : les chiffres de l’Autorité de sûreté nucléaire et d’EDF diffèrent gravement. EDF tente d’étouffer l’affaire en menant des actions « au plus haut niveau » » [1]
Réaction de l’Autorité de sûreté nucléaire
Le 2 juin 2003, soit à peine une semaine plus tard, le Directeur de la sûreté nucléaire (de toute évidence mis sous pression par les révélations du Réseau « Sortir du nucléaire ») s’adresse à EDF par un long courrier [2] dont l’objet est « Réexamens de sûreté des centrales nucléaires. Détermination des mouvements sismiques à prendre en compte pour la sûreté des installations nucléaires. » Dans son édition du 27 juin 2003, Le Figaro ne s’y trompe pas : « Ce débat serait sans doute resté confidentiel, sans la publication par « Sortir du nucléaire » de courriers internes d’EDF, le 26 mai. Des ingénieurs d’EDF y formulaient clairement le souhait d’appliquer des références moins sévères que l’IRSN. Car les travaux de renforcement de certaines centrales pourraient coûter jusqu’à 1,9 milliard d’euros à l’entreprise. »
Nouvelles révélations
Sous pression, le Directeur de la sûreté nucléaire met par écrit un certain nombre des données tout simplement étonnantes, jusque là restées confinées aux relations entre EDF et l’ASN. Extraits : « Je vous rappelle que le zonage sismo-tectonique et les données sismiques retenus doivent correspondre aux meilleures connaissances du moment. Je souligne également que le choix du zonage et l’exploitation de ces données ne doivent pas se faire de façon arbitraire et sans la prise en compte d’un certain conservatisme en l’absence de données fiables. »
EDF a falsifié des données sismiques pour s’éviter 1,9 milliards d’euros de travaux dans les centrales nucléaires
Invraisemblable : l’ASN est obligée de rappeler à EDF qu’il ne faut pas « bidouiller » les données concernant les séismes. Pire : « Lors de l’instruction qui a eu lieu entre l’IRSN et vos services, l’IRSN a remarqué que les intensités épicentrales de la plupart des séismes de référence avaient été revues à la baisse [par EDF] par rapport à celles qui sont proposées dans la base SISFRANCE. » Effectivement, en baissant d’office l’intensité des séismes passés, EDF parvient à « démontrer » que ses centrales nucléaires sont aptes à résister. On croit rêver. VOIR ANALYSE GLOBALE en PARTIE 2
Accusations portées par le Réseau « Sortir du nucléaire » contre EDF
Le 23 juin 2003, le Réseau « Sortir du nucléaire » publie une synthèse [3] des données.
Extraits : « Séismes et centrales nucléaires : la vérité éclate. EDF a falsifié des données sismiques » :
– Chinon (Indre et Loire) : EDF a baissé d’office la valeur de l’intensité des séismes de référence. Il s’agit là d’une falsification aussi incroyable que grossière.
– Belleville (Cher) : EDF s’est autorisée à prendre comme référence un séisme datant de 1079 pour lequel il existe très peu de données, écartant le séismes de référence (de 1933) qui impliquait des mesures plus contraignantes.
– Blayais (Gironde) : les chiffres d’EDF sont trois fois moins contraignants que ceux de l’IRSN. Or André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire donne raisons à EDF sans se justifier.
– Idem pour Saint-Laurent des Eaux (Loir-et-Cher)
Plus généralement, EDF a redéfini à sa manière les zones sismiques afin de ne pas avoir à tenir compte de certains séismes. Les centrales de Dampierre (Loiret), Bugey (Ain), Fessenheim (Haut-Rhin), Civaux (Vienne), Saint-Alban (Isère), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent (Aube) et Chooz (Ardennes) également mises en cause."
EDF ne répond pas...
L’accusation de falsification des données sismiques, portée par le Réseau « Sortir du nucléaire » contre EDF, est gravissime. Elle est reprise par de nombreux médias écrits ou audio-visuels. Pourtant, EDF n’engagera contre les antinucléaires aucune procédure judiciaire pour « diffamation ». Comment ne pas y voir un aveu ? De toute façon, les accusations sont basées sur des documents difficilement contestables puisqu’ils proviennent… d’EDF et de l’ASN !
Nouvelle réévaluation du risque sismique (documents ministère de l’écologie)
Alors que les plus grands doutes subsistent concernant la résistance des centrales nucléaires françaises au risque sismique, celui-ci a encore été révisé à la hausse fin 2005. Si la plupart des centrales nucléaires sont concernées, celle de Chinon, déjà au centre de pas mal de polémiques concernant les séismes, l’est encore plus : elle se retrouve subitement dans une zone beaucoup plus sismique…
( cf http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=4861)
L’IRSN tente de s’exprimer malgré la censure de l’Autorité de sûreté
L’IRSN saisit à juste titre la balle au bond dans un communiqué [4] publié le 14 décembre 2005 :
« La publication par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD), le 21 novembre 2005, d’une nouvelle carte de l’aléa sismique en France a entraîné une réaction du réseau »Sortir du Nucléaire« au sujet de la tenue sismique des centrales nucléaires françaises. »
C’est assez finement manœuvré : puisque le Réseau « Sortir du nucléaire » a communiqué, il faut bien répondre. Et cela permet à l’IRSN de placer quelques remarques bien senties : « Les propositions d’EDF en la matière ont fait l’objet de discussions techniques difficiles avec l’IRSN, conduisant à des divergences de vues concernant d’une part l’interprétation de certains points du texte de la règle, et d’autre part des réinterprétations, de données de la sismicité historique dans le voisinage des sites, en particulier ceux de Fessenheim, Bugey, Chinon et Civaux. »
Pour ceux qui pensent que les antinucléaires exagèrent parfois un peu, la mise au point de l’IRSN est édifiante. Et cela continue : « L’IRSN considère que les discussions doivent encore être poussées sur ce sujet, de façon à ce que les différentes parties disposent d’une référence commune leur permettant de s’exprimer sans ambiguïté sur les mouvements sismiques à retenir ainsi que sur les conséquences à en tirer selon des calendriers adaptés aux réalités industrielles. »
Conclusion : les centrales nucléaires EDF ne sont pas adaptées au risque sismique français. : le séisme qui peut causer une catastrophe dans une centrale nucléaire peut avoir lieu dans 1000 ans… ou demain matin
La plupart des centrales nucléaires EDF ne sont pas adaptées au risque sismique français. EDF a obtenu que soient écartées les données de l’IRSN qui auraient impliqué 1,9 milliards d’euros de travaux, voire même la fermeture définitive de plusieurs centrales. La direction de l’Autorité de sûreté nucléaire contraint l’IRSN au silence. Il s’agit d’une véritable censure dont les conséquences peuvent être dramatiques : le séisme qui peut causer une catastrophe dans une centrale nucléaire peut avoir lieu dans 1000 ans… ou demain matin !
Partie 2 : données détaillées
– EDF a falsifié des données sismologiques pour s’éviter des travaux onéreux, pourtant indispensables pour la sûreté nucléaire.
– Les centrales de Chinon, Blayais, Saint-Laurent, Dampierre, Belleville, Civaux, Bugey et Fessenheim sont les plus en danger.
– Celles de Saint Alban, Golfech, Nogent et Chooz sont aussi mises en cause.
Suite aux révélations faites le 26 mai 2003 par le Réseau « Sortir du nucléaire », l’Autorité de sûreté nucléaire s’est (enfin) exprimée le 17 juin par un courrier à destination d’EDF daté du 2 juin 2003. Les aveux sont saisissants. En particulier, EDF a falsifié des données sismiques pour s’éviter des travaux onéreux… pourtant indispensables pour la sûreté nucléaire :
EDF « trafiqué » les zones sismiques pour ne pas avoir à tenir compte de certains séismes
L’ASN écrit : « Je vous rappelle que le zonage sismo-tectonique et les données sismiques retenus doivent correspondre aux meilleures connaissances du moment. Je souligne également que le choix du zonage et l’exploitation de ces données ne doivent pas se faire de façon arbitraire et sans la prise en compte d’un certain conservatisme en l’absence de données fiables. »
Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande que les zones sismiques retenues soient déterminées par des sismologues indépendants et non par EDF, prise en flagrant délit de trucage. Des sanctions exemplaires doivent être prises à l’encontre d’EDF.
Des « divergences d’interprétation (…) pas sans impact sur la conception des centrales »
Les normes sismiques sont basées pour chaque centrale sur un Séisme Majoré de Sécurité (SMS), déterminé en augmentant d’un degré l’intensité macrosismique du Séisme Maximal Historiquement Vraisemblable (SMHV). Or le directeur de l’ASN note que des « spectres de mouvements du sol associés aux SMS calculés par EDF sont inférieurs aux spectres de mouvements du sol associés aux SMHV déterminés par l’IRSN. » et que « Ces divergences d’interprétation concernent plus particulièrement Chinon, Blayais, Saint-Laurent, Dampierre et Bugey et ne sont pas sans impact sur la conception des centrales ».
C’est incroyable : les SMS d’EDF sont plus rassurants que les SMHV de l’IRSN. On se demande bien comment EDF est parvenue à « tordre » à ce point les données scientifiques ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture de ces cinq centrales (voir détails site par site ci-dessous), une enquête permettant de déterminer dans quelles conditions EDF a pu parvenir à de tels résultats.
Pour ses calculs, EDF choisit des séismes historiques pas trop intenses
– La Règle fondamentale de sécurité (RFS) demande de retenir le ou bien les séismes qui, déplacés à l’intérieur de leur zone, produisent l’intensité macrosismique la plus importante. Or, l’ASN reconnaît que « les séismes d’intensités macrosismiques les plus importantes ne correspondent pas nécessairement aux pseudo-accélérations les plus fortes ». EDF a bien entendu profité de cette brèche alors que, avec prudence, « l’IRSN a retenu plusieurs SMHV d’intensités macrosismiques différentes ». Hélas, l’ASN donne raison à EDF et se contente de lui demander sous six mois un document sur cette question. EDF économise ainsi beaucoup d’argent… faisant délibérément courir un grand risque à la population.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande une modification de la Règle fondamentale de sécurité et que soit imposée à EDF la prise en compte des séismes laissant envisager les dommages les plus importants.
Etude au cas par cas des situations les plus alarmistes
Cas de la centrale de Chinon :
Le directeur de l’ASN s’adresse ainsi à EDF : « Lors de l’instruction qui a eu lieu entre l’IRSN et vos services, l’IRSN a remarqué que les intensités épicentrales de la plupart des séismes de référence avaient été revues à la baisse [par EDF] par rapport à celles qui sont proposées dans la base SISFRANCE (… ) A ce jour, les études justifiant la modification de ces intensités épicentrales n’ont pas été transmises par EDF (…) Dans le rapport de sûreté nucléaire du site de Chinon édition 1997, les valeurs des intensités épicentrales sont identiques à celles issues de la base SISFRANCE. »
* En toute simplicité, EDF a baissé d’office la valeur de l’intensité des séismes de référence. Il s’agit là d’une falsification aussi incroyable que grossière. Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre d’EDF.
Cas de la centrale du Blayais
Le directeur de l’ASN écrit : « La source principale de divergence [entre l’IRSN et EDF] provient du choix du zonage. L’évaluation de l’aléa sismique effectuée par l’IRSN conduit à un niveau de SMS parmi les plus élevés pour les sites EDF alors que la région de Bordeaux est caractérisée par une sismicité faible. En conséquence, je considère qu’en l’état actuel des connaissances des caractéristiques sismiques et sismo-techtoniques de la région de Bordeaux, le zonage EDF est recevable. »
Ce jugement donne raison à EDF de façon incroyablement subjective, balayant les travaux des chercheurs de l’IRSN sur la seule appréciation que « la région de Bordeaux est caractérisée par une sismicité faible ».
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » exige la fermeture conservatoire de la centrale nucléaire du Blayais et la mise en œuvre d’études par des géologues indépendants.
Cas des centrales nucléaires de Fessenheim et de Civaux
Les études de l’IRSN montrent qu’EDF doit faire de très lourds travaux estimés à 200 millions d’euros par réacteurs à Fessenheim, et 70 millions d’euros par réacteur à Civaux. Or l’ASN se contente de demander à EDF de lui présenter des études complémentaires sur ce point.
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » réitère sa revendication de fermeture définitive de la centrale de Fessenheim (la plus vieille de France) et de fermeture conservatoire de celle de Civaux, le temps que les travaux nécessaires soient effectués par EDF.
Cas de la centrale de Saint-Laurent
Le directeur de l’ASN écrit :
« La source principale de divergence entre les évaluations issues de l’IRSN et EDF est le choix du zonage sismo-techtonique. (…) A l’identique de la région bordelaise, la région de la centrale de Saint Laurent est caractérisée par une faible sismicité et je considère qu’en l’état actuel des connaissances des caractéristiques sismiques et sismo-tectoniques de cette région, le zonage EDF est recevable. »
* A nouveau, ce jugement donne raison à EDF de façon totalement subjective, balayant les travaux des chercheurs de l’IRSN sur la seule appréciation que « la région de la centrale de Saint Laurent est caractérisée par une sismicité faible ». Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture conservatoire de la centrale nucléaire de Saint-Laurent et la mise en œuvre d’études par des sismologues indépendants.
Cas de la centrale du Bugey
Le directeur de l’ASN écrit :
« Les hypothèses déterminées par l’IRSN et relatives au séisme de 1822 doivent être prises en considération dans la démarche EDF de calcul des SMHV et SMS de la centrale du Bugey » Ce jugement donne raison à l’IRSN et remet en cause les choix arbitraires d’EDF.
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle qu’il s’est procuré des documents internes à EDF évaluant à 800 millions d’euros le coût des travaux découlant des recherches de l’IRSN. Le Réseau « Sortir du nucléaire » exige donc que soient rendus publics les données concernant les travaux nécessaires, et la fermeture conservatoire de la centrale du Bugey dans l’attente de la mise en œuvre de ces travaux par EDF.
Cas de la centrale de Dampierre
Le directeur de l’ASN reconnaît deux tricheries de la part d’EDF :
– « Une différence de zonage conduit EDF à placer [le séisme de 1933, dit de Tigy] à une distance plus importante du site. » ;
– « Par ailleurs, le spectre associé au SMS déterminé par EDF et correspondant au séisme de 1933 est inférieur au spectre minimal forfaitaire ».
Mais le directeur de l’ASN est magnanime :
– Concernant la première irrégularité, il « considère que le zonage EDF est recevable compte tenu du faible impact induit par les différences de zonage IRSN et EDF. »
– Concernant la seconde, il demande « de prendre en considération l’aléa sismique minimal défini par la RFS 2001-01 », mais sans exiger d’assurance concernant la non prise en compte actuelle de ces données.
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture conservatoire de la centrale nucléaire de Dampierre le temps que soient évaluées par des experts indépendants les conséquences des irrégularités d’EDF.
Cas de la centrale de Belleville
Comme celle de Dampierre, cette centrale est concernée par le séisme de 1933, dit de Tigy. Mais, pour faire des économies (au détriment de la sécurité), EDF s’est autorisée à prendre comme référence un séisme datant de 1079, or l’ASN écrit : « ce séisme est ancien et il existe très peu de données permettant de le définir avec une bonne précision. Lors de l’instruction technique entre l’IRSN et vos services, il a été admis que ce séisme n’était pas une bonne référence ».
EDF est donc prise « la main dans le sac », mais le directeur de l’ASN se contente de demander à EDF « de prendre en considération le séisme de Tigy, et (…) de recalculer le spectre de sol associé aux SMHV et aux SMS pour le site de Belleville ». Aucune sanction n’est prise à l’encontre d’EDF !
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture conservatoire de la centrale nucléaire de Belleville le temps que soient calculées les données tenant compte du séisme de Tigy, ainsi que des sanctions à l’encontre d’EDF pour avoir délibérément choisi des données imprécises… mais permettant de faire des économies au détriment de la sécurité.
Cas des centrales nucléaires de Golfech, Saint-Alban, Nogent et Chooz
Pour ces centrales (ainsi que pour celles du Blayais et de Belleville, déjà évoquées), le spectre associé au SMS déterminé par EDF est inférieur au spectre minimal forfaitaire qui doit obligatoirement être retenu.
* Le Réseau « Sortir du nucléaire » exige la fermeture conservatoire des centrales nucléaires de Golfech, Saint-Alban, Nogent et Chooz, le temps que soient évaluées par des experts indépendants les conséquences de la non prise en compte par EDF du spectre minimal forfaitaire.
Conclusion
Notons encore qu’EDF, par courrier du 5 mars 2003 adressé à l’ASN, avait « décrété » ne pas avoir à tenir compte des travaux de l’IRSN. Il a donc fallu attendre les révélations du Réseau « Sortir du nucléaire » fin mai pour que l’ASN réagisse le 2 juin face au coup de force d’EDF, et encore de façon bien timorée : « Votre courrier en référence [du 5 mars 2003], qui a interrompu cette instruction, ne peut être considéré comme conclusif. » On se demande qui, de l’ASN ou d’EDF, détient véritablement l’ « autorité » concernant le nucléaire en France !
Pour finir, il faut rappeler que quinze réacteurs nucléaires ont été fermés au Japon pendant des mois en 2002 et 2003, par décision administrative, suite à des falsifications de documents concernant la sécurité. Le responsable de ces falsifications était TEPCO, l’entreprise dont une centrale vient d’être touchée par le séisme du 15 juillet au Japon.
Le lobby nucléaire ne saurait être au dessus des lois. La sécurité des citoyens ne doit pas être soumise aux caprices des dirigeants pour lesquels, de toute évidence, la sécurité ne pèse pas lourd par rapport à la rentabilité. Il faut agir. La seule véritable solution est de fermer au plus vite les réacteurs nucléaires avant un nouveau Tchernobyl.
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire » - Stéphane Lhomme (06.64.10.03.33)