Vendredi 29 juin, les salariés de Ci-troën à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont appris, lors d’une réunion du comité d’entreprise, que la direction avait l’intention de fermer une des deux chaînes de montage sur lesquelles sont assemblées les C2 et les C3. Sans plus d’informations, si ce n’est que cela devait avoir lieu en juillet 2008 et que cela n’entraînerait pas de licenciements - selon la direction, bien évidemment.
Car cela signifie, immédiatement, le licenciement des quelque 900 intérimaires travaillant actuellement sur le site. En plus des postes relevant directement du montage lui-même, les emplois des ateliers de ferrage et de peinture correspondants disparaîtront. Des centaines de salariés devront être reclassés, même s’il est évident que la direction espère bien se débarrasser au passage d’un certain nombre d’entre eux, en les incitant à partir avec quelques primes. Mais, pour l’instant, rien n’est annoncé officiellement, hormis la fermeture de la chaîne.
L’objectif de la direction reste confus : elle prétend diminuer la production des C2 et des C3 - actuellement fabriquées à 1 300 exemplaires par jour -, qui commencent à être an-ciennes, et vouloir passer à une chaîne ultramoderne, produisant 900 voitures par jour, sur laquelle serait assemblé un nouveau modèle « top-secret » ! Autant dire que la stratégie de PSA à Aulnay est peu lisible.
Pas de quoi vraiment s’étonner. Dans un groupe peu habitué aux mobilisations sociales, le site d’Aulnay est un cas à part puisque, depuis 2005, entre les grèves des sous-traitants et celles des salariés de Citroën, les luttes se sont multipliées. Citroën, école de l’exploitation pour des milliers de jeunes de Seine-Saint-Denis, est en passe de devenir l’école de la grève et de la lutte de classe.
Pas de quoi réjouir la direction, mais une raison supplémentaire, pour les salariés, de ne pas attendre une réorganisation leur imposant de nouveaux gains de productivité et représentant une perte sèche d’emplois sur le département. En particulier au moment où PSA annonce des profits qui dopent le CAC 40.