Nous, courant Al Mounadil-a, nous nous opposons à ces deux institutions, qui sont considérées comme l’un des principaux instruments de l’impérialisme pour asservir les peuples, piller leurs richesses, élargir la domination des multinationales et des grandes entreprises capitalistes et détruire l’environnement de la planète. Nous joignons notre voix aux mouvements sociaux dans notre pays, ainsi qu’aux niveaux mondial, continental, régional (Afrique du nord et moyen orient) et nous nous engageons à leurs côtés dans le processus de préparation du contre-sommet à ces assemblées officielles.
Un congrès des instruments de l’impérialisme pour coordonner la domination sur le monde
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont été créés en 1944, avec l’intention d’éviter une nouvelle crise comparable à celle de 1929. L’impérialisme, dirigé par les États-Unis d’Amérique, intégra les deux institutions dans les mécanismes de perpétuation de la dépendance qui entraîne de grandes catastrophes sociales, environnementales et économiques, telles que la pauvreté, la famine, les guerres, les conflits, le terrorisme, les migrations et les désintégrations des États, etc.
L’histoire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international montre leur rôle dans la supervision directe des politiques néolibérales destructrices pour l’humanité et l’environnement. Elle montre aussi leur soutien des régimes autoritaires qui imposent à leur peuple un modèle de « développement » qui alimente le sous-développement.
Dans notre pays, la Banque mondiale est intervenue, depuis le début des années soixante, pour soutenir le capitalisme dépendant qui a entamé le processus de son développement depuis l’ère coloniale, et pour instaurer les mécanismes du néo-colonialisme par l’endettement, parallèlement au renforcement du despotisme.
De son côté, le Fonds monétaire international interviendra au début des années quatre-vingt après l’aggravation de la crise de la dette du Maroc et son incapacité à la rembourser, et dictera un programme d’ajustement structurel. Ce programme libéral accentuera l’endettement, ouvrira le pays aux capitaux et aux marchandises et permettra le rapatriement des bénéfices, notamment avec l’adhésion du Maroc à l’Organisation mondiale du commerce au milieu des années 90, et la généralisation du « libre-échange ».
Ainsi donc, ce trio coopère avec les classes dirigeantes pour donner plus d’opportunités au grand capital étranger et local pour accaparer les richesses du pays et consolider le despotisme politique. La normalisation avec le sionisme s’inscrit dans la stratégie de l’impérialisme et du régime en place pour accélérer la pénétration capitaliste prédatrice dans le continent africain et renforcer le rôle du Maroc comme porte d’entrée vers l’Afrique.
Par conséquent, nous considérons dans le courant Al Mounadil-a que l’anti-impérialisme commence aujourd’hui par une lutte radicale contre le trio FMI-BM-OMC qui intervient directement pour contrôler le sort de notre pays et de notre région en général. Nous nous opposons également à toutes les autres institutions impérialistes, telles que l’OTAN et autres, à la normalisation avec le sionisme et à toutes les formes de relations de domination avec tous les impérialismes des différents camps et pôles.
Les perspectives d’un nouveau mouvement anti-impérialiste apparaissent faibles, surtout au niveau de notre continent africain, où le cordon de la continuité a été rompu avec la génération de pionniers qui luttaient contre le colonialisme et pour un développement au profit des peuples. Au niveau de notre région (Afrique du Nord et Moyen-Orient) également, où les expériences des soulèvements populaires ont montré que les revendications se limitaient à des revendications sociales et politiques qui ne se heurtaient pas directement à l’impérialisme. Cependant, la concurrence pour le pillage des richesses de notre continent entre les vautours impérialistes déclenchera de nouvelles résistances des peuples d’Afrique, qui reprendront la lutte de libération du néocolonialisme. Les nouvelles générations mèneront cette lutte avec un nouveau souffle.
Les enjeux de l’impérialisme en organisant les assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Marrakech
Le choix du Maroc pour abriter les assemblées annuelles des deux institutions n’est pas un hasard, mais plutôt une décision politique de l’impérialisme. Premièrement, pour soutenir le régime en place. Deuxièmement, pour présenter le Maroc comme un exemple réussi dans la mise en œuvre des politiques néolibérales. Troisièmement, pour occulter l’histoire criminelle des deux institutions envers les peuples, leur ruine des économies de nombreux pays, et leur responsabilité dans les famines.
Le régime marocain considère que le succès des assemblées annuelles des institutions financières internationales lui apportera des avantages politiques (être un allié fiable et stable) et économiques (être une porte d’entrée économique vers l’Afrique). Par conséquent, il tient à éviter toute perturbation, non seulement au niveau de la préparation logistique et sécuritaire, mais aussi au niveau politique. Il s’agit d’éviter tout ce qui peut montrer la face de la catastrophe sociale, comme le chômage de masse, la pauvreté endémique, la marginalisation et la misère dans laquelle vit la majorité alors qu’une minorité s’enrichit scandaleusement.
La mobilisation exceptionnelle entreprise par l’État marocain pour accueillir les assemblées annuelles du FMI-BM n’est pas seulement une nouvelle preuve de soumission à leurs politiques et de faire le marketing de leurs expériences au monde, mais plutôt elle trace les perspectives d’un approfondissement de la dépendance et une nouvelle étape dans la domination impérialiste et l’approfondissement du despotisme politique dans notre pays.
Les tâches du mouvement ouvrier et populaire contre l’impérialisme et le despotisme
La classe ouvrière et les couches populaires ont goûté les fruits amers des politiques des institutions financières internationales appliquée depuis les années 80 : une pauvreté qui écrase des millions de citoyen·nes, un chômage qui anéanti les femmes et les jeunes à la recherche d’une opportunité de fuir à travers la mer, un surendettement permanent des ménages populaires, et des services publics qui sont soumis à une remise en cause constante de leur gratuité et de leur qualité. D’autre part, la force du capital privé local et étranger est renforcée, et il bénéficie des ressources, des finances publiques et du foncier public pour accumuler d’énormes profits.
Les grands capitalistes qui se réuniront à Marrakech veulent montrer la face brillante du capital et cacher l’autre, c’est-à-dire la ruine sociale.
Notre rôle, en tant qu’organisations ouvrières et populaires, et en tant que mouvements sociaux militants, est de faire entendre les voix de tous ceux et celles qui souffrent des politiques des institutions financières impérialistes et du despotisme qui les applique en généralisant la répression des luttes populaires, l’emprisonnement des militant·e·s et de toutes les voix opposantes.
Nous, dans le courant Al Mounadil-a, déclarons notre ferme soutien aux initiatives militantes appelant à l’organisation d’un sommet des mouvements sociaux contre les assemblées du FMI-BM à Marrakech. Nous déclarons également notre volonté de soutenir et de nous engager dans toutes les formes d’action et activités qui émergeront du processus de préparation en cours aux niveaux international, Afrique, Moyen-Orient et Maroc.
Nous joignons notre voix aux organisations syndicales, populaires, de jeunesse et de femmes, et aux diverses coordinations et mouvements en action et autres qui veulent s’engager dans cette dynamique de lutte pour réussir notre sommet contre la grande fête que les riches du monde veulent organiser à Marrakech en octobre prochain, et révéler leur véritable nature d’exploiteurs et de colonialistes.
Le courant Al Mounadil-a appelle toutes les organisations et mouvements politiques de gauche au Maroc, en Afrique du Nord et Moyen-Orient/Région arabe, en Afrique et à l’échelle mondiale à s’engager dans une dynamique politique contre les institutions impérialistes en préparant des initiatives politiques parallèlement au sommet des mouvements sociaux contre les assemblées officielles du FMI-BM.
L’État ne nous dissuadera par sa propagande et par l’utilisation d’une partie de la société civile connue pour ses services au régime pour contenir l’initiative et l’orienter vers la soumission aux institutions impérialistes et au despotisme.
Non au sommet des institutions impérialistes dans notre pays.
Non à la soumission que le régime veut nous faire avaler.
27 mai 2023
Courant Al Mounadil-a