L’année 2022 a été tout aussi exceptionnelle que l’avait été 2021. Les conflits géostratégiques se sont complexifiés et approfondis. Les conséquences de la crise climato-écologique ont été particulièrement dévastatrices. Des résistances populaires d’une ampleur rare se sont affirmées. L’attention internationale s’est portée sur l’Ukraine, puis l’Iran.
Notre association a tenté de répondre au mieux à ces développements, tout en assurant la continuité de la solidarité dans l’aire géographique qui relève de sa responsabilité propre. Nous craignions en particulier que le soutien financier que nous apportons à nos partenaires asiatiques ne soit affecté par la priorité, parfaitement justifiée, accordée par de nombreuses personnes à la résistance ukrainienne. Cela n’a pas été le cas : nous avons pu collecter en 6 mois seulement presqu’autant de dons que l’année précédente. Merci à toutes celles et tous ceux qui y ont contribués, car cela n’était pas gagné d’avance.
Nous commençons ce bilan d’activité par un rapport financier synthétique, avant de traiter de la couverture par notre site de l’actualité ou de questions de fonds, puis d’aborder l’engagement d’ESSF dans divers campagnes et initiatives de solidarité. Dans un second temps, nous présentons l’utilisation des fonds collectés pays par pays.
Un bilan financier synthétique de l’année 2022
ESSF a assuré une aide financière dans cinq pays :
Le Bangladesh, avec pour partenaire les associations paysannes BKF-BKS-BAS et les mouvements avec lesquels elles sont alliées – en particulier, concernant le mouvement syndical, BSF.
La Birmanie, en soutien à la résistance.
L’Indonésie, avec pour partenaire l’association Femmes libres.
Le Pakistan, avec pour partenaires la Crofter Foundation (CF) et la Labour Education Foundation (LEF).
Les Philippines, avec pour partenaire la coalition Mihands et ses organisations membres.
Il n’y a pas eu en 2022 d’intervention avec des partenaires ponctuels, dans ces pays ou dans d’autres.
Nous devions lancer un appel financier fin février, mais l’invasion poutinienne de l’Ukraine a commencé peu avant que cela ne soit fait. Nous avons alors préféré attendre, pour que notre appel n’entre pas en « concurrence » avec ceux qui étaient lancé, à gauche, en soutien à la résistance ukrainienne. Cependant, les besoins de solidarité en Asie ne perdaient rien de leur urgence. La violence extrême de la guerre en Ukraine ne pouvait faire oublier l’extrême violence de la guerre menée par la junte militaire contre les peuples de Birmanie, depuis le putsch militaire de février 2021 – ni la gravité de la situation dans les autres pays de la région.
La guerre en Ukraine s’inscrivant dans le long terme, nous avons lancé un appel le 12 juin, avec un objectif ambitieux : réunir en un semestre autant que durant toute l’année précédente, alors que la collecte de 2021 avait été fort importante (la résistance birmane ayant provoqué un élan de solidarité).
Cet objectif a été quasiment atteint en trois temps : la réponse à l’appel du 12 juin a été impressionnante ; il en est allé de même après les inondations d’une gravité sans précédent qui ont frappé le Pakistan (un appel spécifique a été lancé le 30 août) ; enfin, l’appel annuel pour le Fonds permanent de solidarité a permis de boucler le budget (avec l’aide, aussi, des versements permanents ou occasionnels qui nous arrivent tout du long de l’année).
En 2022, nous avons pu transférer 55.500 € à nos partenaires, soit un peu moins seulement qu’en 2021 (56.370 €).
Nous avions 12.370 € en caisse au 5 janvier 2023, comparé à 16.000 € en caisse au 5 janvier 2022, soit près de 4.000 € de moins.
Nous avons néanmoins la possibilité de rétablir une réserve de 7.000 € (pour être à même de réagir à des urgences, en attendant les résultats d’un appel aux dons) tout en soutenant financièrement l’activité de nos partenaires en début d’année 2022 (des dons supplémentaires sont en effet attendus courant janvier).
Les dons proviennent en particulier de la France et de autres pays européens (Allemagne, Belgique, Etat espagnol, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Slovénie…), du Canada, du Québec et des Etats-Unis, du Japon.
Les années exceptionnelles devant la nouvelle norme, il nous faut consolider et continuer à élargir en 2023 le socle de donatrices et donateurs qui pérennise le maintien de notre solidarité financière.
Notre site Internet évolue
Notre site Internet bilingue a été créé en 2006. Il contient aujourd’hui plus de 60.000 pages, ce qui constitue une base de données considérable sur un large éventail de sujets, pour moitié en français, pour moitié en anglais. Il se veut un outil utile à toutes celles et ceux qui luttent pour un monde solidaire et offre, pour ce faire, des articles d’actualité ou de fond, des expertises et des documents, des éléments de débat, etc. Depuis quelques années, un travail permanent de refonte est poursuivi (il ne sera jamais terminé !) pour le rendre plus fonctionnel.
Toutes les questions et toutes les régions du monde ne sont pas traitées également. D’une part, nous ne publions pas en espagnol, arabe, etc. D’autre part, nous avons des liens particulièrement étroits en Asie, ainsi que dans certains pays francophones ou anglophones (en Europe, Etats-Unis…). Cependant, nous tentons de compenser ces déséquilibres, en fonction de l’actualité notamment.
Ainsi, la couverture de l’Europe orientale s’est considérablement développée ces dix dernières années : informations et analyses sur l’ex-URSS, sur les ambitions néocoloniales occidentales et russes envers les anciennes républiques soviétiques... Concernant l’Ukraine, l’accent a été mis, à partir de 2014, sur les dynamiques sociales et politiques maidan/anti-maidan, l’émergence d’une nouvelle gauche, les courants féministes et écologiques, l’actuelle génération d’historiens. Ce « recentrage » s’est évidemment accéléré après l’invasion du pays en février 2022. ESSF propose à ce jour 1200 articles sur l’Ukraine et 800 sur la Russie (dont le mouvement antiguerre), le Belarus et le Caucase du Sud.
Notre site Internet permet de rendre compte des activités de nombreux mouvements et de tisser avec eux des liens de solidarité, ainsi que de mener ou de participer à des campagnes militantes (voir ci-dessous). Nous avons aussi mieux systématisé l’analyse des questions LGBTQ+ et de leur combat dans un nombre croissant de pays, et multiplié les articles de géopolitiques.
Les thématiques abordées se sont aussi élargies. Les questions de santé ont pris une place centrale, à la suite de la pandémie Covid 19, comme il en avait été précédemment le cas pour les questions féministes et écologiques. Dans des domaines comme le climat, l’écologie, la santé nous publions des articles de chercheur.es pour lier connaissance, expertise et engagement, et pour aider aussi chacune et chacun à comprendre comment se protéger au mieux des risques sanitaires.
D’autres thèmes auraient mérité d’être mentionnés ici, mais nous ne pouvons être exhaustifs…
Un effort important a été consenti pour développer nos bulletins d’information (les Lettres de nouveautés) qui se sont diversifiés suivant les régions et thèmes [1]
Nos engagements unitaires
En Asie-Pacifique
ESSF est membre du Forum populaire Asie-Europe (AEPF) et nous participons à diverses initiatives initiées en son sein.
Nous co-signons régulièrement des appels en solidarité avec des luttes et des droits, contre la répression, initiés par un réseau Asie-Pacifique animé par le Parti socialiste de Malaisie (PSM).
Nous bénéficions de liens élargis et renforcés avec des militant.es chinois.es (qui ont notamment dû quitter Hong Kong) ou d’origine chinoise et du développement de sites Internet progressistes consacrés à la Chine ou à l’Asie. Les échanges avec des personnes engagée à titre divers sur la « question chinoise » se sont densifiés.
Nous souhaitons collaborer avec d’autres organisations pour les campagnes que nous menons en Asie – en particulier en défense des mouvements frappés par la répression et pour renforcer la solidarité financière que nous pouvons leur apporter. Nous participons aussi à des initiatives unitaires en dehors de notre champ géographique propre de responsabilité.
Hors Asie du Sud et de l’Est
Nous avons ainsi voulu répondre à deux des événements majeurs de l’année 2022 : l’invasion de l’Ukraine et le soulèvement iranien.
Ukraine. Nous avons accordé une place nodale à l’Ukraine sur notre site. De ce fait, ESSF est membre fondateur des Brigades de solidarité éditoriale, ainsi que du réseau d’éditeurs solidaires de la revue ukrainienne progressiste Spilne (« Commons »). De nombreux éditeurs et contributeur.es clés de notre site Internet font partie du Réseau européen de solidarité Ukraine (RESU).
Iran. Dans la foulée du soulèvement, la couverture sur notre site de ce pays s’est considérablement étoffée. Les rubriques « Iran » (en français et anglais) comptent aujourd’hui plus de 550 articles, offrant analyses et arrière-plan historique en support au développement de la solidarité. Sur un plan plus militant, nous avons resseré nos liens avec l’association Solidarité socialiste avec les travailleurs d’Iran (SSTI). Nous avons relayé sur notre site leur appel aux dons [2], qui peuvent être collectés via notre compte en banque (plus de 2.000 € à ce jour).
Nous aidons aussi à réunir des signatures pour un déclaration de solidarité dont la SSTI est à l’origine [3] et nous nous associons, nous soutenons et ferons connaître les initiatives de solidarité, en renforçant le camp progressiste.
Afrique du Nord et Moyen-Orient
Notre association étant basée en France, nous avons été sollicités par des mouvements des « deux rives » de la Méditerranée pour des appels en défense des droits vitaux des migrant.es, de prisonniers d’opinion et de mouvements démocratiques en Afrique du Nord. Nous y avons évidemment répondu, même si nous sortions ce faisant de notre domaine propre de compétence asiatique.
Outre notre engagement sur l’Iran, nous tentons aussi de maintenir un suivi réactif concernant l’Egypte et, tout spécialement, le Soudan, centre de luttes populaires dont l’importance est trop souvent ignorée.
Une mention spéciale sur les questions de santé
Le champ santé celui que nous avons « déployé » le plus récemment, la crise sanitaire et des systèmes de santé s’aggravant brutalement avec la pandémie Covid-19. Nous l’avons notamment ouvert au suivi d’autres épidémies, avec toujours le souci de combiner analyse politique et information médicale : infections respiratoires diverses, sida, variole du singe, rougeole, zika, antibiorésistance, dengue, tuberculose, poliomyélite… (toutes les maladies mentionnées ici ne sont pas nécessairement traitées dans les deux langues, à ce jour du moins).
Nous maintenons évidemment notre engagement dans campagne « Stop Brevets sur les vaccins, Réquisition ! », au lancement de laquelle nous avons participé. Elle exige la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid et la mise en œuvre d’une politique sanitaire qui permette aux pays du Sud de les produire et de les utiliser dans les meilleures conditions possibles. La pandémie Covid est loin d’avoir disparue, comme en témoigne l’explosion des infections en Chine où le régime est passé d’une politique ZéroCovid menée sous des formes tyranniques, à une levée brutale, non préparée, de presque toutes mesures de protection. Aux Etats-Unis, un nouveau sous-variant d’Omicron s’impose et l’épidémie est en pleine croissance.
Solidarité
Quelle conception de la solidarité ? Enjeu fondamental posé avec acuité à l’occasion des crises ukrainienne et taïwanaise. Notre conception est simple : nous défendons les victimes et nous ne les abandonnons pas au nom de considérations géopolitiques, nous soutenons leur droit à décider librement de leur avenir et, quand telle est la question, leur droit à l’autodétermination.
Chaque puissance choisit les victimes qui lui conviennent et abandonnent les autres. Nous nous refusons à entrer dans ce type de logique « campiste ». Nous défendons les droits des Kanaks en Kanaky quoi qu’en pense Paris, les Syrien.nes et les peuples de Syrie face à l’implacable dictature du clan Assad, les Ukrainiennes et Ukrainiens sous le déluge de feu russe, les Portoricain.es sous l’ordre colonial US, les Haïtiens à qui protection et asile sont refusés par ladite « communauté internationale ».
Nous nous retrouvons avec les mouvements progressistes qui, de par le monde, récusent la logique de « l’ennemi principal ». Nous ne sommes dans le camp d’aucune grande puissance, qu’elle soit nippo-occidentale, russe ou chinoise. En ce domaine tout particulièrement, nous apprécions en France l’apport du Cedetim, la qualité de l’information assurée par le blog « Entre les lignes entre les mots », l’engagement des Editions Syllepse ou les activités du Réseau syndical international de solidarité et de luttes.
Bilans synthétiques par pays
Rappel : les dons que nous recevons peuvent être dédiés à un pays ou une organisation, ou bien versés au Fonds permanent de solidarité qui nous permet d’envoyer de l’aide immédiatement après une catastrophe (la campagne de solidarité permettant ultérieurement de reconstituer ce fonds) ; d’équilibrer le solde des campagnes de solidarité spécifiques au cas où il ne le serait pas ; d’assurer le suivi d’une aide prolongé ; d’assurer des aides quand les conditions d’une campagne spécifique de solidarité ne sont pas réunies.
Nos partenaires en Asie doivent faire face à la violence de pouvoirs établis qui peut prendre plusieurs formes suivant les moments, régions et pays : régimes dictatoriaux, propriétaires fonciers, mouvements fondamentalistes extrémistes…, violences qui peuvent aller jusqu’à une guerre totale (Birmanie). Nous devons en tenir compte pour ne pas les mettre plus encore en danger.
BANGLADESH
Contributions envoyées via les mouvements BKF (paysans), BKS (paysannes), BAS (indigènes) et la fédération syndicale BSF.
Ces mouvements ont dû répondre en 2022 à de nouvelles situations de crises provoquées, dans plusieurs régions, par des catastrophes naturelles (cyclone, inondations…). Ils ont mobilisé pour la sécurité alimentaire et défendu les paysans occupant de vastes bancs de sable qui émergent dans les bras de rivières. Ces terres relèvent du domaine public, mais des propriétaires fonciers tentent de les accaparer par la violence. Le 30 novembre, Bakul Begum, dirigeante d’une coopérative de sans-terre et épouse d’un cadre du BKF, a été tuée à l’arme blanche. Sa sœur, Mukul Begum, a été grièvement blessée et hospitalisée.
Total pour l’année 2022 : 10.000 €
Total Bangladesh (2011-2022) : 67.329 €
BIRMANIE (MYANMAR)
Le putsch militaire du 1er février 2021 aurait pu avorter tant la riposte populaire (grève civique) a été ample et immédiate. Il aurait fallu, pour cela, que l’appui international et les sanctions soient conséquentes, ce qui n’a pas été le cas. Le pouvoir mène une guerre totale, particulièrement « sale », contre les populations en résistance, développant son aviation et des moyens de détection, bénéficiant de l’aide de la Russie et de la Chine. Nous avions initialement conçu notre soutien financier comme ponctuel, nous l’inscrivons maintenant dans la durée. L’aide est distribuée aux frontières, par l’intermédiaire de nos contacts dans la région. Dans une situation de guerre très mouvante, impliquant des acteurs très divers, ils sont seuls à même de savoir ce qui peut être fait à un moment donné. De nombreux mouvements régionaux et internationaux de solidarités sont actifs à la frontière et coopèrent les uns avec les autres.
Total pour l’année 2022 : 4.500 €
Total Birmanie (2021-2022) : 10.920 €
INDONESIE
L’association Femmes libres est basée dans une zone industrielle de Djakarta où elle aide les ouvrières du textile à défendre leurs droits, en particulier en matière de maternité, les employeurs les licencient souvent quand elles sont enceintes. Elle mène des programmes d’éducation et intervient en cas d’épidémies. Elle participe à diverses coalitions lors des catastrophes naturelles. En 2022, elle est, notamment, intervenue de même à Sukabumi, toujours auprès d’ouvrières du textile, sur la lutte contre les violences domestiques, dans un environnement idéologique de plus en plus hostile du fait des pressions exercées par les courants fondamentalistes.
Total pour l’année 2022 : 4.300 €
Total Femmes libres (2016-2021) : 26.600 €
Total Indonésie (2006-2022) : 30.100 €
PAKISTAN
La Labour Education Foundation (LEF) développe un large éventail de programmes concernant les droits des enfants, la formation des syndicalistes, les conseils et l’aide à la syndicalisation de secteurs comme les travailleuses à domicile, la réponse aux crises humanitaires. La Crofter Foundation (CF) apporte un soutien à la petite paysannerie.
Le Pakistan a été le théâtre, en 2022, d’une crise humanitaire d’une gravité sans précédent dans le pays, liées au changement climatique. A une vague de chaleur particulièrement sévère ont succédé des inondations dévastatrices, noyant sous eaux un tiers du territoire. Le LEF et la CF se sont mobilisées de concert, dans le cadre de la Labour Relief Campaign (Campagne de secours populaire) pour aider les populations les plus sinistrées à faire face à ce désastre.
Total 2022 : 17.200 €
Total Pakistan (2005-2022) : 108.105 €
PHILIPPINES
Notre partenaire aux Philippines est la coalition Mihands qui met en réseau une cinquantaine d’associations aux spécialités variées – elles répondent de concert aux urgences humanitaires, combinant leurs compétences au plus proche des besoins. Ces situations de crise ont de multiples causes : conflits militaires, catastrophes dites naturelles, épidémies, mise en cause des droits des populations montagnardes (Lumad)… Mihands opère dans une grande partie de l’ile de Mindanao, au sud de l’archipel, mais se « projette » à l’occasion au-delà. Elle aide les communautés locales à s’auto-organiser et à adapter leurs activités socio-économiques (dont la production agricole) pour qu’elles résistent mieux au chaos climatique. Dans leurs zones d’activité, les membres de Mihands sont confrontés à une véritable situation de guerre qui ne cesse d’empirer. Le retour au pouvoir du clan Marcos (qui avait instauré le régime de loi martiale dans les années 1970) n’annonce pas une démocratisation du pays ! Mindanao étant l’un des territoires les plus militarisés de l’archipel, les membres de Mihands (et autres mouvements progressistes) doivent assumer leurs multiples responsabilités dans un contexte d’insécurité permanente.
Total pour l’année 2022 : 19.500 €
Total Philippines (2007-2022) : 145.089,27 €
* * *
Tous pays confondus.
TOTAL ESSF GENERAL POUR 2022 : 55.500 €
Total général ESSF (2005-2022) : 437.193,04 €
En remerciant chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette année solidaire,
ESSF
Mark Johnson, Pierre Rousset
Extraits du procès-verbal de l’assemblée générale d’ESSF du 12 février 2022
Les points suivants ont été notés :
• La crise climatique et écologique globale (effondrement de la biodiversité, érosion de sols, déforestation souvent combinée à une extension des plantations, crises hydriques et sécheresses, phénomènes climatiques extrêmes…) s’avère de plus en plus hors contrôle et son impact de plus en plus brutal.
• Les tensions géostratégiques s’aiguisent, en particulier en Eurasie et en Indo-Pacifique. La situation à la frontière de l’Ukraine est très préoccupante. Si la guerre semble encore improbable, elle n’est plus inconcevable. L’Europe est en dehors de champ de responsabilité propre de notre association, mais nous devons développer la couverture, via notre site Internet, de l’Est européen (des progrès ont déjà été accomplis en ce domaine depuis 2014).
Les tensions Chine/USA se cristallisent sur la question de Taïwan, mais jusqu’au Pacifique sud aussi. C’est une question que nous suivons de prêt, mais il faut améliorer l’information fournie sur Taïwan, tant en ce qui concerne l’arrière-plan historique que la situation dans ce pays. Nous ne nous alignons sur aucune puissance dans les conflits inter-impérialistes et nous reconnaissons le droit de la population taïwanaise à décider librement de son avenir.
• En Birmanie, le putsch militaire du 1er février 2021 aurait pu avorter, vu l’ampleur extraordinaire de la grève générale civique qui l’a suivi. Il aurait fallu, pour cela, que les sanctions contre la junte et en soutien à la résistance soient suffisantes. Cela n’a pas été le cas. Le conflit s’inscrite maintenant dans la durée et la violence. L’aide aux peuples de Birmanie doit donc dorénavant devenir elle aussi durable et non plus ponctuelle, en coordination avec le maximum de composantes de la solidarité.
• La pandémie Covid-19 garde malheureusement toute son actualité. Quel que soit son évolution ultérieure, elle a ouvert en grand l’ère des crises sanitaires, dont on percevait déjà les prémisses. Son rôle dans la crise de la mondialisation néolibérale montre à quel point la question des pandémies ne peut être traitée de façon isolée, ni dans leurs causes ni dans leurs conséquences. Il faut viser une « information totale » en matière d’épidémie, en traitant leurs aspects proprement médicaux et informatif, leurs interrelations politiques et économiques, l’impact sur les système de santé et la critique de l’ordre capitaliste qu’elles mettent en cause.
Pour le reste de l’ordre du jour, nous avons prolongé et réaffirmé les décisions de la précédente AG :
• La pandémie provoquée par le nouveau coronavirus signifie que le besoin de solidarité avec nos partenaires est toujours plus urgent par ses effets directs (crise sanitaire) et indirects (crise sociale et dérives autoritaires accrues). Nos partenaires vont devoir poursuivre leurs actions dans des conditions particulièrement difficiles. Notre propre activité risque aussi d’être affectée.
• Nous devons donner la plus grande visibilité à cette question en la traitant sur tous les plans : connaissances médicales, mesures de protection, analyses des politiques sanitaires, arrière-plan général (lien entre la crise sanitaire, la crise socio-écologique, la mondialisation capitaliste), débats et alternatives. Pour cela, nous devons créer sur notre site des rubriques « santé » et « pandémie » à l’instar de ce qui existe déjà pour la thématique « femme » ou « écologie », alors qu’actuellement les rubriques « santé » sont rares et ne concernent souvent que les luttes pour la défense des systèmes de soins.
• Nous avons progressé dans la refonte du site, conformément aux décisions prises l’an passé, mais c’est un processus très long. A poursuivre.
Nous réaffirmons nos engagements :
• Le fonctionnement de l’association est entièrement fondé sur le volontariat et la politique de coûts minima afin que les fonds collectés soient effectivement entièrement consacrés à la solidarité. Les seuls frais déduits concernent le coût des transferts et de tenue du compte (autour de 5%). Notre association ne possède aucun fonds propre et son compte bancaire ne reçoit que les dons solidaires.
Nous prenons nous-mêmes en charge les autres frais de fonctionnement, tels que ceux concernant le site Internet (nom de domaine, hébergeur) ou la diffusion des Lettres d’information.
• Notre action s’inscrit en règle générale dans la durée. Nous « n’exportons » pas nos propres projets. Nous préférons soutenir des mouvements socialement enracinés dans leurs pays, à même de répondre aux urgences à partir de leur implication sur le terrain et de leurs propres perceptions des priorités. Nous aidons nos partenaires à assurer le développement de leurs activités solidaires et à favoriser l’auto-organisation des populations à qui notre soutien financier est destiné.
• Vu nos ressources limitées et la qualité de nos relations avec des associations et réseaux locaux, nous continuerons à consacrer une solidarité régulière aux Philippines, Pakistan, Indonésie et Bangladesh. Nous poursuivrons aussi le soutien envers la Birmanie, où nos liens avec la résistance populaires sont indirects. Les éventuelles autres initiatives de solidarité seront, au moins initialement, plus ponctuelles.
Nous souhaitons travailler, en France et en Europe, de concert avec d’autres associations pour le développement d’une « Europe solidaire ».
Pour envoyer des dons
Les dons peuvent être versés sous forme de chèques (en euros seulement et payables en France), par virements bancaires directement au compte de notre association, et via Helloasso ou PayPal.
Les dons peuvent-être ponctuels ou réguliers (mensuels, la meilleure formule pour notre association), ou encore une combinaison des deux.
Chèques
Les chèques en euros seulement et payables en France à l’ordre d’ESSF doivent être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C
Références bancaires nationales (RIB) :
Banque : 30002
Indicatif : 00525
N° de compte : 0000445757C
Clé : 12
Compte au nom de : ESSF
Coordonnées bancaires internationales :
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Compte au nom de : ESSF
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Pour accéder à PayPal utiliser l’adresse mail contact europe-solidaire.org
Ou bien cliquez sur l’icône PayPal en page d’accueil.
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En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Il nous faut votre adresse pour vous envoyer un reçu fiscal (adresse en général indiquée sur les chèques).
Nous vous tenons régulièrement informés via notre site de la situation et de l’utilisation du fonds de solidarité.