Après deux mois et demi, le soulèvement des masses contre le régime islamique se poursuit et se développe, malgré une violente répression.
Alors que la manifestation de rue est le moyen d’expression principal de ce soulèvement, au fur et à mesure qu’il progresse, l’idée de la grève générale fait son chemin. Ainsi, l’appel à une grève à l’échelle nationale, du 5 au 7 décembre, a été lancé. Cette grève a été suivie dans des petits commerces d’une cinquantaine de villes, malgré les intimidations.
Des étudiant.e.s ont massivement participé à ces journées de grève et d’actions. Le 7 décembre, le point culminant de ces journées, des grèves et manifestations se sont déroulées dans presque toutes les universités du pays. Les images des actions menées dans une trentaine d’universités et facultés sont diffusés sur les réseaux sociaux.
La troisième journée de cette grève coïncide avec la journée étudiante. Cette journée est célébrée chaque année depuis le 7 décembre 1953, date de l’assassinat de trois étudiants par les forces de répression de Chah pendant une manifestation estudiantine lors de la visite de Nixon à Téhéran. Depuis le renversement du régime de Chah en 1979, le régime islamique tente de confisquer cette journée, mais en vain.
Cette année, la journée étudiante a été commémorée dans les universités, dans la lignée de la grève nationale.
Les chauffeurs routiers, en grève depuis le 26 novembre dans différentes régions, ont continué leur grève dans le cadre de cet appel à la grève générale.
Les travailleurs dans certaines grandes industries : Pétrochimie (Sanandaj), Sidérurgie (Isphahan) et Cimenterie (Isphahan), ainsi que des chauffeurs de bus de Machhad étaient également en grève pour leurs revendications.
Pendant ces trois jours de grève, les manifestations nocturnes de rue ont continué dans plusieurs villes. Les manifestations ont été plus massivement suivies au troisième jour, comme à Téhéran où des dizaines de milliers de manifestant.es, à pied ou en voiture, parti.es de divers quartiers, ont tenté de rejoindre la place Azadi (Liberté).
En même temps, dans plusieurs quartiers et banlieues, des rassemblements ont eu lieu. A Snandaj (Kurdistan) où règne un état martial de fait, un jeune homme (Houman Abdollahi) a été tué par le tir des forcces de répression dans une banlieue pauvre.
A Isphahan et plusieurs de ses agglomérations, les manifestant scandant « Pauvreté, corruption, la vie chère, nous partons pour le renversement (du régime) » ont battu le pavé.
La même atmosphère de révolte était de mise dans plusieurs autres villes du pays...
L’appel à cette grève de trois jours, suivi par un grand nombre de gens appartenant à diverses catégories à travers le pays dans les conditions d’une répression meurtrière, marque un grand pas vers la grève générale.