La souveraineté alimentaire est le droit des peuples et des gens à définir comment produire leur nourriture, en respectant la nature et en s’assurant que tout le monde ait accès à une alimentation saine et en accord avec leurs cultures.
Pour assurer ce droit, le Forum Nyéléni sur la Souveraineté alimentaire s’est déroulé du 23 au 27 février 2007, à Sélingué, au Mali, en Afrique.
Plus de 500 représentantes et représentants venus de plus de 80 pays et d’organisations de paysans, de fermiers, de pêcheurs traditionnels, de peuples autochtones, de sans-terres, d’ouvriers agricoles, de migrants, de pasteurs, de femmes, de jeunes, de consommateurs, d’écologistes et de
syndicats urbain sont participé au Forum qui a été convoqué par la Marche mondiale des Femmes, Via Campesina, Les Amis de la Terre International et d’autres organisations.
Des activistes de la Marche mondiale des Femmes du Brésil, du Chili, du Pérou, du Mexique, du Québec, de la Galicie, de la Turquie, de l’Inde, des Philippines, du Guatemala, du Pays Basque, d’Algérie, d’Iran, du Burkina Faso et du Mali ont participé au forum.
Les principaux objectifs des discussions ont consisté à renforcer les alliances entre les mouvements et les différents secteurs en vue de créer des stratégies communes de lutte pour le droit à la souveraineté alimentaire. On trouve ses objectifs dans plusieurs thèmes : commerce international et commerces locaux, technologie, accès aux ressources naturelles ; droit à la terre et modèles de production.
A la fin, une déclaration de Nyéléni a été élaborée. Elle exprime la certitude que la souveraineté alimentaire « nous donne l’espoir et le pouvoir de préserver, de récupérer et développer notre savoir et notre capacité de production alimentaire », et il s’agit également d’une stratégie de résistance et de démantèlement du commerce et des modèles alimentaires qui nous sont imposés. La souveraineté alimentaire implique des nouvelles relations sociales sans oppressions et inégalités entre les femmes et les hommes, les peuples, les groupes ethniques, les classes sociales et les générations.
L’espace du Forum a permis d’approfondir collectivement le concept de souveraineté alimentaire, ainsi que l’importance d’en faire un fer de lance politique et de définir des actions concrètes qui puissent intensifier la lutte contre l’organisation actuelle des marchés agricoles, contre les
entreprises transnationales qui ont le contrôle de toute la chaine alimentaire, de la production de graines, des pesticides, du commerce agricole et du commerce international.
Un des sujets les plus importants a été l’affirmation de la critique des agrocombustibles, qui sont présentés comme une panacée aux problèmes de changements climatiques mondial a cause de l’utilisation des combustibles fossiles, mais qui, en réalité, impliquent une dangereuse augmentation de la monoculture de la canne a sucre et des graines oléagineuses comme le soya.
Avant le Forum Nyéléni, l’organisation avait convoqué une Rencontre des femmes le 22 février. Lors de cette rencontre, les participantes ont partagé des expériences sur les luttes des femmes maliennes pour la Souveraineté alimentaire, ainsi que des éléments d’un regard féministe sur le thème. On peut mettre ici en évidence les deux idées les plus fortes : reconnaître la contribution et le savoir des femmes pour l’agriculture (le symbole de Nyéléni nous aide dans ce sens) et assurer l’accès des femmes à la terre en élevant les barrières légales et en contestant l’expansion des monocultures et de l’organisation actuelle des marchés agricoles.
Les femmes se sont organisées en petit groupes pour discuter, d’un point de vue féministe, chacun des thèmes débattus pendant Nyélénien en vue de présenter une position plus solide lors de leur participation au Forum.
La Déclaration des Femmes pour la souveraineté alimentaire réitère la détermination des femmes à lutter pour changer le monde capitaliste et patriarcal qui défend le marché et pas les droits des gens, et qui considère l’alimentation, l’eau, le savoir des peuples et le corps des femmes comme
des marchandises.
Le Forum Nyéléni s’est avéré une expérience de vie en communauté, un exercice de solidarité, de partage des tâches et d’échange de savoirs sur la production alimentaire et d’interaction avec la culture du Mali. Nous avons laissé ce pays plus fort pour continuer la lutte pour la souveraineté des peuples et l autonomie des femmes dans une synergie entre femmes de la campagne et de la ville.
Pour en savoir plus : http://www.nyeleni.org ou www.marchemondialedesfemmes.org