À l’approche de l’ouverture des JO de Pékin, prévue le 4 février,, les autorités chinoises ne cessent de renforcer le contrôle sanitaire dans le cadre de leur stratégie zéro Covid. Le premier cas du contagieux variant Omicron a été détecté le 15 janvier, et les responsables du pays semblent plus alarmés que jamais.
“L’actuelle situation épidémiologique est très grave. Il faut réaliser aussi vite que possible la sûreté de nos concitoyens, celle des Jeux olympiques et celle de la capitale”, a martelé Cai Qi, secrétaire général du Parti communiste de la ville de Pékin, dans une conférence de presse tenue le 21 janvier, cité par le quotidien japonais Mainichi Shimbun. Selon le journal, ce même jour, 11 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés dans la capitale chinoise.
Voulant à tout prix contenir la progression du virus, les responsables de la ville ont demandé aux Pékinois de ne pas rentrer dans leur région natale durant les vacances du nouvel an chinois, qui commencent le 1er février. Désormais, un test PCR négatif est requis pour tous ceux qui se rendent à Pékin du 22 janvier jusqu’à fin mars. Dans le but d’identifier tous les cas contacts, les autorités chinoises ont décidé la publication de l’historique des déplacements de certaines personnes ayant contracté l’épidémie.
Or ce dernier volet de la stratégie zéro Covid a “révélé les inégalités qui minent la société chinoise de l’intérieur”, note le journaliste du quotidien, qui a consacré un article au sujet.
“La réalité crue de notre société”
L’historique des déplacements d’une employée de banque, âgée d’une vingtaine d’années, a révélé les signes de richesse de la jeunesse dorée chinoise. Première personne à avoir contracté le variant Omicron dans la ville de Pékin, elle fréquentait en semaine boutiques de luxe et restaurants haut de gamme, et salles de théâtre et stations de ski le week-end.
Un contraste édifiant avec l’historique publié le 19 janvier par la ville, et le cas d’un ouvrier quarantenaire originaire de la province chinoise. “Cet homme asymptomatique travaillait dans les chantiers de construction de la ville sans quasiment avoir de jours de congé depuis le début de l’année”, explique le journaliste du Mainichi Shimbun. Un parcours qui lui a valu sur Internet le surnom de “Chinois qui galère le plus”, selon le journal japonais.
Ce contraste vertigineux entre la vie de ces deux personnes touchées par l’épidémie a été abondamment commenté par les internautes chinois. “Je serais passé à côté de cette réalité si l’épidémie n’avait pas eu lieu et que les autorités n’avaient pas publié ces informations”, s’exclame l’un d’entre eux, cité par le journal. “Bien que vivant dans la même ville et à la même époque, ce sont des habitants de deux mondes complètement différents. C’est la réalité crue de la Chine d’aujourd’hui”, écrit un autre, médusé.
Courrier International
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