Le Zimbabwe a demandé de l’aide aux Nations unies dans l’espoir d’obtenir des compensations financières après le départ en masse de ses infirmières pour le Royaume-Uni, qui recrute activement à l’étranger sur fond de pandémie, rapporte le site sud-africain News24.
Confronté à une fuite des cerveaux dans le domaine de la santé, le pays aimerait voir rembourser le coût de la formation de ces professionnels, a expliqué le vice-président Constantino Chiwenga au cours d’une conférence à Victoria Falls, fin décembre. “Former un médecin coûte 70 000 dollars [environ 62 000 euros] au Zimbabwe. Multipliez ça par le nombre d’années d’études d’un docteur”, justifie le vice-président.
Un salaire qui passe de 140 euros à 3 000 euros
Si de nombreuses infirmières zimbabwéennes travaillent déjà dans les pays voisins, la politique du Royaume-Uni a provoqué une “ruée”, écrit News24. Une “aubaine”, poursuit le média, pour les infirmières qui gagnent en moyenne 140 à 170 euros par mois au Zimbabwe contre 25 000 livres (environ 3 000 euros) au Royaume-Uni.
“C’est une énorme étape pour moi”, confie une infirmière interrogée par News24 qui s’apprête à partir au Royaume-Uni après quatre ans de contrat en Namibie. “La Namibie me convenait pour sa stabilité, mais pour gagner de l’argent, il faut aller au Royaume-Uni”, explique Selina Moyo.
“Les infirmières disent qu’elles préfèrent risquer leur vie pour gagner plus d’argent plutôt que de continuer à travailler chez elles sans équipements de protection”, poursuit News24. Face aux besoins grandissants des services de santé à travers le monde, le média sud-africain craint qu’à terme “seuls les pays stables financièrement ne soient capables de retenir les infirmières, laissant l’Afrique, d’où viennent de nombreux professionnels, désavantagée”.
News24
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