“Il est malheureux que le Karnataka ait rejoint les États qui veulent promulguer des lois régressives visant à contrôler la vie privée et les croyances des citoyens au nom de la prévention des conversions forcées”, écrit The Hindu dans son éditorial du lundi 27 décembre. La semaine dernière, l’assemblée législative de cet État du sud de l’Inde a voté une loi anticonversion hautement controversée, qui prévoit jusqu’à dix ans de prison pour les personnes jugées coupables de pratiquer des conversions forcées. Selon les opposants à ce texte, il viserait principalement la minorité chrétienne dans une Inde à majorité hindoue.
“Alors que plusieurs États possèdent des lois criminalisant les conversions faites sur la base de la force, la fraude ou par l’incitation, la tendance est de considérer le mariage comme un moyen illégal de conversion”, rappelle le quotidien anglophone de Madras dans ses colonnes. Environ une dizaine d’États indiens possèdent des lois similaires. Le Karnataka considère même qu’une simple “promesse de mariage” est un moyen illégal de conversion. Ce qui “contrevient au droit à la vie privée, la liberté conjugale et la liberté de culte”, dénonce le journal qui craint que de telles lois ne plongent “la société dans une régression moyenâgeuse”.
“Ce qui rend la loi anticonversion du Karnataka tout à fait sinistre, c’est que son introduction s’est faite au moment ou une série d’attaques ciblaient les églises, les prières chrétiennes et les fêtes de Noël.” Entre janvier et novembre, trente-neuf incidents commis par des groupes extrémistes hindous ont été recensés dans le Karnataka. “Des groupes de droite agissent avec ce qui semble être un programme visant à créer l’impression que la conversion religieuse est endémique et qu’une action législative urgente est nécessaire pour arrêter la tendance”, précise The Hindu.
The Hindu
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