« Pour nous, ce n’est pas le troisième référendum. Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre », réagit le président du congrès de la Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan dimanche 12 décembre sur franceinfo, après la victoire écrasante du « non » à l’indépendance de l’archipel (96,49 % des voix).
Roch Wamytan, figure historique de la lutte kanak et signataire de l’accord de Nouméa pour le FLNKS estime « tout à fait logique » de demander un nouveau référendum sur l’indépendance ces prochaines années. « Il faut reposer la question. Tout va dépendre du résultat de nos discussions pour savoir à quel moment la question sera posée, peut-être pas l’année prochaine (...) mais nous sommes dans ce processus-là. »
Roch Wamytan indique avoir « quatre mois pour peaufiner » son projet d’indépendance, avec l’aide des Nations Unies, et « pour présenter un projet qui tienne la route » au gouvernement français actuel ou à venir et à la population néo-calédonienne. « Nous viendrons aux discussions avec la personne qui va sortir des urnes de la prochaine présidentielle. Nous attendrons le prochain. Si c’est Emmanuel Macron, nous allons continuer à discuter », assure-t-il.
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Les indépendantistes ne reconnaissent pas ce troisième référendum, après ceux de 2018 et de 2020. Ils avaient demandé à Emmanuel Macron de le reporter à septembre 2022, estimant que la crise sanitaire et le respect des traditions de deuil ne leur permettaient pas de mener une campagne équitable. « On n’a pas compris pourquoi le président de la République ne nous a pas suivis », regrette-t-il. Les indépendantistes avaient appelé les électeurs à ne pas participer au scrutin.
Territoire « à décoloniser »
« Même si nous avons commencé à nous préparer à partir du week-end du 21-22 août à nous mettre en ordre de bataille, nous avions 110 jours pour nous préparer pour gagner, regrette Roch Wamytan. Nous étions à peu près à 10 000 voix pour basculer. Nous avons fait 43% en 2018, presque 47% en 2020 pour l’indépendance. Nous pensions sérieusement que, du fait que la réserve de voix était en notre faveur, nous allions pouvoir passer. »
Le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie tient également à rappeler que l’archipel est inscrit sur la liste des Nations Unies des territoires à « décoloniser ». Une mission du FLNKS s’est rendue cette semaine à New York pour informer le C24 (Comité spécial de la décolonisation de l’ONU) sur la situation en Nouvelle-Calédonie et la non participation des indépendantistes au vote. Roch Wamytan souhaite toujours « emmener tout doucement ce pays à s’émanciper » de la France, qu’il appelle un « gouvernement de tutelle ». « Nous allons poursuivre le travail et [l’indépendance] va se faire dans les années qui viennent. J’appelle le gouvernement français actuel et celui qui va se mettre en place bientôt [après la présidentielle] à continuer à accompagner le peuple kanak et le peuple calédonien à son émancipation et peut-être demain à sa souveraineté. En tout cas, c’est notre objectif », conclut-il.
France Info. Radio France