La pauvreté est une condition imposée à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère familiale. Chaque individu, dans sa communauté, doit obtenir un revenu suffisant pour assurer une vie de qualité et de dignité, avec accès à la santé, à la nourriture, à l’habillement et à une éducation de qualité.
Sur le court terme, la lutte contre la pauvreté passe par l’autonomisation, le développement et la mobilisation de la communauté, à travers des organisations de la société civile qui s’engagent, entre autres, à répandre l’esprit de productivité et de responsabilité. Comme d’autres aspects négatifs de la société, la pauvreté est le résultat de diverses causes, notamment les catastrophes naturelles, les guerres, les tendances sociales, le système politique et économique, les privilèges de la richesse et le développement ininterrompu. En outre, les crises et les conflits régionaux et internationaux sapent les possibilités de développement et de croissance des pays. L’ingérence extérieure est le plus grand danger qui puisse survenir dans les pays pauvres.
La pauvreté, l’une des pires formes de violence en Syrie
Un autre exemple de l’impact de la pauvreté, compte tenu des conséquences et des difficultés qui l’accompagnent, est l’expulsion des familles de leurs maisons et de leurs pays en raison des conditions instables et dangereuses de la politique et de l’économie (cette dernière étant un processus social, éthique et politique lié aux particularités de chaque lieu). Face à ces menaces, l’objectif principal des communautés est de mener une vie prospère, libre et digne.
La pauvreté se retrouve dans tous les pays qui souffrent d’un régime fondé sur l’exploitation et le monopole économique et qui sont confrontés à l’insécurité et à l’instabilité politique, comme c’est le cas en Syrie. Dans le pays, le régime a maintenu une sécurité guidée par le militarisme, qui a engendré des slogans nationaux, patriotiques et révolutionnaires, régime se décrivant comme socialiste, mais qui coupait les liens sociaux et économiques entre l’État et le peuple. Le régime aux tendances totalitaires a pour cela perdu toute possibilité de réformes, d’investissement et de développement.
Compte tenu de la fragilité du régime toujours en vigueur, la crise syrienne a intensifié par la force la pauvreté du pays, en particulier après que le conflit s’est transformé en une guerre civile sectaire et oppressive dans les zones de tension du pays, telles que la périphérie de Damas, Alep, Hama, Homs et Idlib. La plupart des régions de Syrie vivent dans un état de misère en raison de nombreux facteurs, tels que la migration forcée ou volontaire des nouvelles générations, la détérioration de l’économie de marché et la destruction à laquelle la plupart des régions du pays sont confrontées.
En outre, le chaos s’est répandu après la propagation généralisée des armes, renforçant un état de militarisation de la vie civile. Pendant ce temps, les régions du nord et de l’est de la Syrie, actuellement commandées par l’autogouvernance kurde, sont dans un état de pauvreté moins élevé que l’ampleur catastrophique de la région, car l’existence du projet politique du gouvernement autonome kurde continue, d’une certaine manière, de préserver la reprise économique.
Les femmes renforcent l’économie pour lutter contre la pauvreté dans le nord et l’est de la Syrie
Tout comme elles ont joué un rôle pionnier dans le renforcement de la révolution, les femmes sont également devenues des précurseurs dans le développement d’une économie sociale, dans le but de réduire le phénomène du monopole, de promouvoir le communisme et de restaurer sa véritable essence, visant à l’autonomisation économique des femmes.
Le principe de base de cette perspective est la satisfaction des besoins de la société, plutôt que de se tourner vers le profit, commun au modèle économique actuel, guidé par une approche qui organise la conscience des femmes qui vivent dans des lieux de conflits armés. Dans ce cas, il y a une fragilité économique qui provoque une disparité entre les classes sociales et la marginalisation des femmes dans leurs efforts pour structurer leur famille et aussi la société.
Le développement de l’économie féministe a commencé par la formation de communes féminines avec des comités économiques qui ont donné lieu à L’autorité des Femmes et à d’autres initiatives organisées par des femmes. Dans toute la Syrie, il s’agissait de la première grande entreprise liée à l’économie, au cours de laquelle 4 000 femmes ont été élues par des communes et des conseils. C’est un projet qui dynamise l’associativisme agricole et industriel, qui propose des équipements aux associations agricoles et développe des activités artisanales de femmes. Malgré l’état de siège établi dans tout le pays, de grands marchés ont été ouverts, dépassant le cadre des projets des administrations autonomes.
Il est important de souligner que les régions du nord et de l’est de la Syrie sont exclues de la loi de César [sanction imposée par les États-Unis en 2019] et de ses conséquences désastreuses qui impactent tous les secteurs économiques du reste du pays, s’étendant même à la santé et à l’éducation.
Développement durable pour lutter contre la pauvreté
Sur la base de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 22 décembre 1992, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est célébrée le 17 octobre, au cours de laquelle les organisations renouvellent leur engagement en la matière et déclarent leur solidarité avec la population pauvre.
L’objectif est d’établir des cadres sociaux et politiques solides, fondés sur des stratégies de développement, pour garantir à tous les membres de la société les mêmes droits d’accès aux ressources économiques et aux services de base, en tant que forme de protection contre la pauvreté.
En conclusion, la lutte contre la pauvreté exige inévitablement un travail permanent et une production authentique et alternative au sein d’une société sûre et stable qui ne soit pas épuisée par les guerres et les batailles imposées en interne ou en externe. L’élimination de la pauvreté demande avant tout une volonté humaine solide et inaltérable résultant de l’intégration entre l’action et la réflexion.
L’article a été rédigé par la Marche Mondiale des Femmes de la Région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et a été initialement publié dans le Journal de Sairat], blog régional de MMF].