Des frontières extérieures fermées, l’accès à Internet coupé et une colère réprimée par les autorités. C’est dans un chaos à huis clos que l’Eswatini, ce petit pays enclavé à l’est de l’Afrique du Sud, a été plongé. Depuis le 26 juin, des manifestations pro-démocratie secouent la dernière monarchie du continent africain. À Mbabane, la capitale, et dans d’autres grandes villes du pays, les militants réclament la chute du système dirigé d’une main de fer par le roi Mswati III depuis trente-cinq ans.
Sur place, le gouvernement a imposé un couvre-feu, officiellement justifié par la hausse des cas de Covid-19. L’annonce est intervenue alors que la violence se dirigeait dangereusement contre des symboles du souverain. Au milieu des voitures brûlées et des magasins vandalisés, “la brasserie, dont le roi Mswati III est en partie propriétaire, a été incendiée”, raconte Al-Jazira.
Violences policières
Mais alors que les manifestants sont nombreux à avoir défié l’interdiction de se rassembler, la répression est montée d’un cran. “Au moins 21 personnes auraient été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations pro-démocratie, selon le Swaziland Youth Congress (Swayoco)”, rapporte le journal sud-africain IOL. L’information a été en partie corroborée par l’ambassade des États-Unis dans le royaume, qui a fait état d’un “recours à la violence meurtrière par les forces de sécurité”.
King Mswati has unleashed soldiers on unarmed citizens. pic.twitter.com/ntijkf3qof
— Swazi News (@SwaziNews) June 30, 2021
Au royaume de Mswati III, les partis politiques d’opposition sont interdits et les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté. Alors que, sur place, on s’autorisait à croire que ce vent de colère parviendrait à chasser le roi, le gouvernement a formellement démenti la rumeur qui circulait sur sa fuite dans le pays voisin, l’Afrique du Sud.
Courrier International
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