C’est un camouflet pour Sarkozy. Les Raba, famille kosovar expulsée le 6 décembre après 21 jours de rétention, sont revenus, quatre mois après, dans la région lyonnaise. Les enfants ont enfin retrouvé leur pays natal, dont ils avaient été arrachés avec des moyens disproportionnés : brutalités policières sous leurs yeux à l’encontre de Schpresa, la mère, lors de la première tentative d’embarquement, escorte de quinze personnes pendant 48 heures, avion particulier... Sarkozy y avait mis le prix - aux frais du contribuable - environ 100 000 euros.
Le 26 avril, une conférence de presse à l’Assemblée nationale présentait l’échec de cette politique. En présence de Schpresa Raba, le Réseau éducation sans frontières (RESF) rendait public le retour de la famille et annonçait une nouvelle demande d’asile, avec le soutien d’artistes - Guy Bedos, Dan Franck, etc. -, de représentants syndicaux - CGT, FSU, Solidaires, CFDT, Unsa, etc. -, politiques - outre notre camarade A. Krivine, J. Lang, D. Voynet, C. Taubira, N. Borvo -, associatifs - M. Aounit (Mrap), D. Noguères (LDH)...
Les Raba ne sont pas les seuls à revenir sur le territoire après en avoir été expulsés. Ce cas emblématique prouve à quoi sert réellement la politique de chiffre de Sarkozy. Une esbroufe destinée à gagner les faveurs de l’électorat lepéniste, doublée d’une volonté d’imposer aux sans-papiers un climat permanent de terreur qui les maintienne dans une vulnérabilité totale face aux patrons. Le réalisme, c’est la régularisation des sans-papiers.