Elle enquêtait sur les dépenses de santé du gouvernement du Bangladesh et les potentielles affaires de malversations liées à sa gestion de la pandémie. Rozina Islam, journaliste d’investigation du journal Prothom Alo, a été arrêtée en début de semaine et “harcelée” pendant plus de cinq heures dans une salle du ministère de la Santé. Elle a ensuite été conduite à la prison centrale de Kashimpur, raconte The Daily Star.
Connue pour ses enquêtes sur la corruption du gouvernement bangladais, Rozina Islam est accusée d’avoir volé et photographié illégalement des documents confidentiels. Un crime qui pourrait lui valoir quatorze ans de prison, et même la peine de mort, note Al-Jazeera.
Ce jeudi 20 mai, elle a comparu devant un tribunal qui doit bientôt statuer sur sa potentielle remise en liberté sous caution, rapporte Prothom Alo.
Atteinte à la liberté de la presse
Sa détention a déclenché un large mouvement de solidarité chez les journalistes du pays et a donné lieu à de nombreux rassemblements. L’ONG Amnesty International a dénoncé l’arrestation de la journaliste bangladaise, et le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a lui-même exprimé sa “préoccupation”, constate le Dhaka Tribune.
“La Constitution du pays garantit la liberté d’expression”, rappelle Sajjad Sharif, le rédacteur en chef de Prothom Alo. Mais depuis la loi sur la sécurité numérique, promulguée en 2018, il déplore une dégradation des conditions de travail et des droits des médias. Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, le Bangladesh se situe à la 152e place sur 180 pays.
Courrier International
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