Présent(e)s : Les personnes présentes provenaient des pays suivants et représentaient notamment des associations, mouvements et syndicats : Autriche (1), Belgique (26), Birmanie (1), Suisse (3), Allemagne (8), Pays Basque (1), Espagne (11), France (91, dont des représentants de mouvements non européens en exil), Grèce (16), Hongrie (1), Italie (17), Luxembourg (2), Pays-Bas (6), Pologne (3), Portugal (2), Russie (3), Suède (1), Grande-Bretagne (13), interprètes et réseaux européens (7). Soit 213 personnes inscrites sur les listes de présence.
Après la présentation d’une proposition d’ordre du jour (Francine Depras, Comité d’initiative français), présentation des excuses pour le retard quant à la disponibilité des documents de travail, et accord pour modification de la répartition du temps (soit un temps plus important pour les campagnes de 18 h à 20 h le samedi soir) :
1) Annick Coupé (Comité d’initiative français) présente le résultat des travaux du Comité d’initiative français, en ce qui concerne l’organisation et le calendrier (cf. document transmis par courrier électronique et remis à l’assemblée).
Elle précise qu’il n’y aura aucun financement d’entreprises. Pour les droits d’inscription, il est proposé à l’assemblée européenne de préparation d’accepter soit le principe d’une contribution de solidarité de 10 %, sur le montant de chaque droit d’inscription, soit la formule d’un appel aux dons. La solidarité vise à apporter des moyens politiquement visibles et impliquant pour l’élargissement du forum, tant géographiquement qu’en direction des populations les plus touchées par la mondialisation à l’œuvre. La gestion du fonds de solidarité est confiée au comité d’initiative français, sous contrôle de l’assemblée européenne.
Babel, constitué en collectif alternatif, a procédé aux premières évaluations qui conduisent à faire appel à 800 interprètes volontaires, en se fondant sur l’usage de 5 langues (allemand, anglais, espagnol, italien, français), plus une langue de remplacement dans certaines séances, et en ajoutant la langue des signes pour les malentendants.
2) Sophie Zafari (Comité d’initiative français) fait le point sur l’état des travaux en ce qui concerne le format général du FSE 2003 (cf. document). Elle met en évidence quelques points qui constituent des questions ouvertes ou des contraintes : la programmation d’un forum des enfants, proposition émise au sein du comité d’initiative français ; la dispersion des lieux (rendue nécessaire pour accueillir le plus de monde possible) ; l’organisation d’un forum sur le rôle et la place des femmes, avant l’ouverture officielle du FSE 2003 ; la nature des manifestations du mercredi soir (ouverture), du samedi après-midi (manifestation centrale ou non), du samedi soir (clôture). Le dimanche matin, comme à Florence, se réunirait l’assemblée des mouvements sociaux.
3) Pierre Khalfa (Comité d’initiative français) expose ce que pourraient être les grandes lignes du FSE 2003, articulées autour de 4 grands axes (cf. document), dans l’optique d’approfondir la critique de l’Europe et du monde actuels et de définir quelle Europe nous voulons dans quel autre monde. Soulignant que le forum est un moment privilégié dans la construction d’un mouvement social européen, il rappelle la double fonction du Forum à la fois espace de débats et d’échanges et point d’appui pour les mobilisations et les mouvements sociaux. Cela implique que le forum ne peut se confondre avec l’espace réservé au mouvement social. L’un et l’autre sont liés, mais cette distinction est nécessaire dans la mesure où le FSE s’engage à élargir la participation des mouvements sociaux (au sens large) et, pour cette raison, ne peut prendre de positions en tant que tel.
Une cinquantaine de personnes prennent ensuite part à la discussion.
Les interventions ont porté sur la méthode de travail, le rapport entre l’équipe française et les collectifs des autres pays, et le calendrier de préparation ; sur les axes du programme et ses thèmes les plus importants ; sur le format du FSE ; sur la distinction entre forum, lieu de débats et d’élaboration d’alternatives d’un côté, et la construction d’un mouvement des mouvements, d’un autre côté ; sur l’élargissement géographique et social et les formes de solidarité.
L’information par le comité français d’initiative et la circulation de l’information doivent être améliorées. Il a été notamment regretté que les documents n’aient pas pu être diffusés avant la tenue de l’assemblée européenne. Il est souhaité que le travail soit organisé de telle sorte que l’Assemblée européenne de préparation puisse jouer pleinement son rôle de lieu de décision.
Plusieurs demandes ont été formulées relativement à l’interprétariat (élargissement aux langues de l’Europe centrale et orientale et du bassin méditerranéen).
Les échéances sont apparues trop contraignantes à certains, en dépit de ce qu’implique l’intérêt de faire travailler ensemble, le plus tôt possible, tous les mouvements, associations ou syndicats qui se seront manifestés sur des thèmes communs ou proches.
La dispersion des sites est apparue à quelques-uns comme un inconvénient, alors qu’elle permet, selon d’autres, une participation plus nombreuse et diversifiée compte tenu de la taille de Paris et sa banlieue.
Beaucoup ont souligné l’importance que revêtait à leurs yeux une manifestation centrale durant le forum.
Sur le fond, de nombreuses questions ont été abordées et seront reprises dans le travail des groupes et lors de la mise en place des séances plénières, des séminaires, des ateliers. Il s’agit, notamment : de la culture, de l’information, de l’éducation et de l’enseignement ; de la spiritualité ; des processus de paupérisation ; de la montée des populismes ; de l’économie solidaire ; de la nature du développement et de ses conséquences ; des migrations ; des populations les plus exploitées et des banlieues ; des rapports entre l’Ouest et l’Est de l’Europe, entre l’Europe et le bassin méditerranéen, entre l’Europe et les autres continents, en particulier l’Afrique ; de la dette ; de l’impérialisme et de ses formes nouvelles ; des rapports capital/travail.
Des interrogations et des propositions ont été présentées, en particulier sur la place des femmes, des sans droits et des jeunes ; sur l’équilibre des “ tribunes ” ; sur l’implication des populations locales, notamment des banlieues ; sur les liens avec le FSM et les autres forums continentaux, régionaux, locaux ; sur l’articulation entre séances plénières, séminaires, ateliers, fenêtres, activités “ culturelles ” ; sur la participation des partis politiques.
D’une façon générale, sont apparus des points de vue divergents sur la façon de penser le forum lui-même et ses liens avec les mouvements sociaux. S’est aussi manifesté le sentiment que l’assemblée de préparation ne pouvait se tenir, sans dommages, ni sans risque d’exclusion, d’éclatement ou de découragement, si ne s’instaurait pas une plus grande confiance, si de trop nombreuses interventions devaient être redondantes, hors sujet ou agressives, sans tenir compte des contraintes d’organisation et des objectifs communs du FSE.
L’assemblée est informée qu’un rassemblement syndical, organisé par la CES, précédera le FSE 2003, dans l’esprit de ce qui s’est fait à Porto Alegre.
Conclusions sur le programme :
La philosophie du programme présentée par le comité d’initiative français n’a pas été fondamentalement remise en cause. Au cœur du FSE apparaît nettement le refus de l’Europe néo-libérale actuelle (qui s’affirme tant dans le cadre de l’Union Européenne que dans les autres pays européens), et l’affirmation qu’une autre Europe est possible dans un autre monde.
Cinq axes ont été finalement retenus :
– Pour une Europe de la paix et de la solidarité
– Pour une Europe sociale et démocratique
– Pour une Europe du développement soutenable et solidaire
– Pour une Europe démocratique de l’information, de la culture et de l’éducation
– Migrations et immigrations en Europe (formulation à discuter)
Il est précisé qu’il ne s’agissait pas d’élaborer une sorte de programme, mais de rendre vivante la vision d’une autre Europe dans un autre monde, et de favoriser l’action pour celle-ci.
Le groupe de travail “ programme ” proposera, dans ce cadre, un contenu plus précis et, surtout, une définition des sous-thèmes qui pourront constituer l’intitulé de séances plénières.
Après l’expression de fortes demandes dans ce sens, le principe d’une manifestation a été a priori retenu.
L’assemblée européenne retient le schéma général d’organisation du FSE, en tant que tel :
– ouverture “ officielle ” le mercredi soir, précédée d’une assemblée sur le rôle et la place des femmes dans la société, dans le mouvement social et dans le FSE.
– trois journées de débats et rencontres sous des formes et pour des objectifs qui seront à préciser (séances plénières, séminaires, ateliers, fenêtres, dialogues ...).
– le principe d’une manifestation a été retenu ; sa forme et son contenu seront précisés en prenant en compte l’actualité et le niveau de mobilisation sociale qui prévaudront à l’automne.
– clôture du forum social européen le samedi soir par un événement à déterminer.
– l’assemblée des mouvements sociaux aura lieu le dimanche matin.
– l’idée évoquée d’un camp de jeunes demeure en débat.
Décisions (au consensus) :
Création de trois groupes de travail par l’assemblée européenne de préparation (premières inscriptions sur la liste ouverte à l’accueil de l’assemblée) :
– groupe programme qui se réunira le 28 février à Genève et le 25 avril à Berlin. Ce groupe aura pour fonction principale de construire des propositions pour le programme du forum à soumettre à l’assemblée européenne de préparation.
– groupe organisation qui se réunira le 2 mars à Genève et 25 avril à Berlin. Ce groupe aura pour fonction principale la coordination logistique du forum sur la base des orientations données par l’assemblée européenne
– groupe élargissement qui se réunira le 28 février à Genève et le 25 avril à Berlin. Le groupe élargissement du réseau aura pour fonction de favoriser la participation du plus grand nombre possible d’acteurs au FSE, sur la base des orientations données par l’assemblée européenne de préparation. Il créera et maintiendra des liens entre le FSE et les zones géographiques, les campagnes, les associations, les ONG, les syndicats et autres acteurs et mouvements sociaux adhérant à la charte des principes du Forum Social Mondial. Afin de favoriser la participation à ce groupe de travail, il se réunira à des moments différents des deux autres groupes de travail.
Au cours de la matinée du dimanche une représentante de la “ marche mondiale des femmes ” a informé l’assemblée de la création d’un groupe de préparation de la journée “ femmes ”, et a invité les organisations qui le souhaitent à en faire partie. Ce groupe se réunira le 25 avril, en fin d’après-midi à Berlin, après la réunion des trois groupes de travail du FSE. Dans tous les cas, ce groupe se réunira à des moments différents, de façon à permettre la participation des personnes et organisations inscrites à l’un des trois groupes du FSE.
La question de la préparation de l’assemblée des mouvements sociaux sera reprise lors de la prochaine assemblée européenne de préparation du FSE 2003.
Prochaines assemblées européennes de préparation :
– 26 et 27 avril à Berlin
– 5 et 6 juillet, lieu à déterminer
– 20 et 21 septembre, lieu à déterminer
Report des délais pour les inscriptions dans les ateliers et séminaires, et le choix des intervenants : début septembre (mais la demande a été formulée de solliciter les inscriptions le plus tôt possible, afin de favoriser des synergies et des coopérations entre le plus grand nombre d’organisations européennes, sans attendre début septembre).
Validation de la contribution de solidarité de 10 % des droits d’inscription. Affectation à décider lors de la prochaine assemblée. Les propositions de modalités de contrôle, d’attribution et de gestion du fonds de solidarité seront présentées dans un prochain courrier européen. Le bilan de la solidarité sera établi et rendu public après le forum.
Modalités d’inscription :
. des groupes (associations, syndicats, ONG, mouvements)
– 50 + 5 = 55 €, pour les coordinateurs
– 30 + 3 = 33 €, pour les autres membres de l’organisation
. individuelles :
– 10 + 1 = 11 €, pour les revenus mensuels inférieurs à 1000 €
– 30 + 3 = 33 €, pour les revenus mensuels entre 1000 et 2000 €
– 50 + 5 = 55 €, pour les revenus mensuels supérieurs à 2000 €
Interprétariat : Babel recherche des solutions pour élargir le nombre de langues à prendre en compte.
La proposition de travailler uniquement avec des volontaires a été validée.
Information : le secrétariat d’organisation français s’engage à diffuser régulièrement un bulletin d’information faisant le point sur l’état d’avancement des travaux de préparation du FSE.
LES CAMPAGNES, LA GUERRE, LES AUTRES ECHEANCES
La guerre
Nombreuses interventions au sujet de la guerre annoncée contre l’Irak, du texte présenté par la LDH, FIDH-AE et la FIDH, ainsi que des manifestations, organisées dans le monde entier, le 15 février prochain.
Par ailleurs, a été adoptée une motion de soutien aux organisations hongroises dont la manifestation à Budapest a été interdite :
“ Solidarité avec le mouvement social en Hongrie : Nous condamnons énergiquement l’interdiction de la manifestation organisée par le mouvement hongrois contre la guerre contre l’Irak. C’est une décision politique scandaleuse, au moment même où la police a autorisé une manifestation organisée par le mouvement fasciste “ Sang et honneur ”. L’interdiction de la manifestation contre la guerre est un acte d’intimidation en contradiction avec les droits à l’organisation de manifestations et viole les droits de l’homme et les libertés les plus élémentaires ”.
Le texte sur la guerre contre l’Irak soumis à signatures (organisations et personnes) a été diffusé par ailleurs.
Les campagnes :
Les informations, campagne par campagne, seront données sur la liste de diffusion.
Elles concernent : l’OMC, le G8, la nouvelle PAC, les droits sociaux, la dette, le climat, Thessalonique.