“Avant l’assaut du 6 janvier, la police du Capitole avait été mise en garde plus clairement encore qu’on ne le pensait”, rapporte le New York Times, qui s’appuie sur un rapport rédigé par l’inspecteur général interne de la police du Capitole, Michael A. Bolton. Ce document de 104 pages explique que les forces de l’ordre étaient au courant du risque de violence, “non pas vis-à-vis des contre-manifestants, mais contre le Congrès lui-même” lors de la session extraordinaire censée confirmer l’élection de Joe Biden. Des informations qui n’ont pas été prises en compte dans la gestion des émeutes, selon le journal américain.
Le 3 janvier 2021 – c’est-à-dire trois jours avant l’invasion du Capitole –, la police avait reçu une note mettant en garde contre les risques d’escalade de la part des partisans de l’ancien président Donald Trump, persuadés que ce dernier avait gagné l’élection présidentielle de 2020. “Plusieurs manifestants avaient même posté en ligne une carte des installations et des tunnels du Capitole sur des forums pro-Trump”, précise le New York Times. Les émeutes du 6 janvier ont fait cinq morts, dont un policier. Une vingtaine de personnes ont été blessées dans l’enceinte du bâtiment où siège le Congrès.
Des problèmes de communication dans les forces de l’ordre
Malgré tout, “les agents avaient reçu de leurs supérieurs l’ordre de ne pas recourir aux tactiques les plus radicales dont ils disposent pour contenir les assaillants”. Michael A. Bolton pointe du doigt des “dysfonctionnements” au sein des forces de l’ordre. Le 5 janvier, une note de la police du Capitole assurait ainsi que les manifestations “ne présentaient pas de menaces connues vis-à-vis de la session parlementaire au Congrès”, ajoutant que les risques de violences étaient faibles.
L’unité en charge du maintien de l’ordre lors des manifestations n’a par conséquent pas été autorisée à utiliser certains outils pour maîtriser la foule, comme les grenades assourdissantes. Les forces de l’ordre n’ont par ailleurs pas eu accès à certains équipements, comme des boucliers antiémeute, sous clé pendant les manifestations. Les nouvelles recrues n’étaient quant à elles pas toutes formées, comme le demande le règlement.
L’inspecteur général Michael A. Bolton doit témoigner le jeudi 15 avril devant le House Administration Committee, l’instance de gestion administrative du Congrès. Il a déjà publié deux rapports d’enquête classifiés sur le sujet et il travaille actuellement sur un troisième compte rendu.
L’ancien chef de la police du Capitole Steven A. Sund a de son côté affirmé qu’une note des services de renseignements avait bien été reçue par la police du Capitole, mais qu’il n’en avait pas été informé directement.
The New York Times
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